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Dans l'intimité des reines et des favorites

Dans l'intimité des reines et des favorites

Titel: Dans l'intimité des reines et des favorites Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Guy Breton
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aucune suite, et parvint à la calmer…
    Cette habileté lui permit de retrouver ses « petits garçons » (c’est ainsi qu’il appelait les seins de sa maîtresse) et de prendre du bon temps pendant deux mois…
     
    Au début de mars 1600, les négociateurs franco-florentins se mirent finalement d’accord. Le grand-duc donnerait 600 000 écus d’or, dont 350 000 seraient versés le jour des noces et le reste défalqué de la dette.
    L’opération sembla bonne à Henri  IV qui, sans rien dire à Henriette, envoya M. de Sillery à Florence pour signer le contrat.
    Les fiançailles furent alors annoncées officiellement et Henriette d’Entragues, dont l’indignation était compréhensible, cria si fort que les ambassadeurs italiens, qui écoutaient généralement aux portes, coururent se réfugier dans leurs chambres. Fort embarrassé, le roi commença par lui faire don de la terre de Verneuil, érigée en marquisat – ce qui la détendit un peu –, puis il lui jura sur sa foi qu’il n’avait pas l’intention d’épouser Marie de Médicis. De nouveau Henriette reprit espoir. Sachant qu’il était très amoureux, elle croyait pouvoir tout attendre de lui, même une rupture avec la Toscane…
    Rassurée pour un temps, elle retrouva sa douceur et redonna, nous dit-on, « bien du plaisir au roi… ».
    Pourtant, à mesure que les semaines passaient, Henri  IV devenait plus nerveux. Lorsque Henriette entra dans son septième mois, il pensa avec angoisse que si elle accouchait d’un garçon il allait se trouver pris entre la promesse de mariage signée à Malesherbes et l’engagement signé à Florence par M. de Sillery. Une telle éventualité l’empêchait un peu de dormir…
    Heureusement, le ciel vint à son secours. Un jour, à Fontainebleau, alors que Henriette était couchée, la foudre tomba par la fenêtre ouverte dans la chambre qu’elle occupait et passa sous le lit. La favorite eut une telle frayeur qu’elle fit une fausse couche et mit au monde un garçon qui mourut presque aussitôt…
    En apprenant cette aventure, Henri  IV fut bien soulagé. Il embrassa la pauvre Henriette, dont les rêves venaient de s’envoler, et partit pour Lyon, le cœur guilleret.
    Sur la route, il batifola, rencontra des amis, fit la fête, s’arrêta à Moulins pour y passer huit jours entre les bras de Marie Babou de la Bourdaisière, et se mit à échanger des lettres d’amour avec sa fiancée florentine. Dans l’une d’elles, sa belle humeur revenue lui faisait écrire : Comme vous désirez la conservation de ma santé, je vous recommande aussi la vôtre, afin qu’à votre arrivée nous puissions faire un bel enfant…
    Cette correspondance devint de plus en plus tendre. Le roi appelait sa fiancée « ma maîtresse » et s’exaltait comme à l’ordinaire, lui jurant un amour éternel et baisant « un million de fois » ses mains. Peu à peu, il se prit à son propre jeu et finit par désirer cette petite Florentine qu’il ne connaissait que par un portrait d’ailleurs très idéalisé…
    Il fut décidé alors que le mariage aurait lieu à Florence par procuration, et le roi chercha l’homme qu’il pourrait envoyer là-bas pour le représenter dans une circonstance aussi solennelle.
    Comme il n’avait pas le sens des convenances, il ne trouva rien de mieux que de désigner Roger de Bellegarde, l’ancien amant de Gabrielle d’Estrées, celui-là même qu’il avait découvert un jour sous le lit de sa maîtresse…
    La cérémonie eut lieu le 5 octobre, célébrée par le cardinal Aldobrandini, délégué par le pape.
    En apprenant que tout était accompli, Henriette, qui se trouvait à Lyon où le roi l’avait fait venir, eut un sursaut de colère. Elle traita son amant de menteur et lui demanda quand viendrait sa « banquière ».
    — Aussitôt que j’aurai chassé toutes les putains de la cour, répondit Henri  IV .
    Après quoi, ils se battirent froid pendant quelques jours.
    Le 30 octobre, Marie de Médicis débarqua à Toulon. Le 3 novembre, elle était à Marseille, le 16 à Aix et le 2 décembre à Lyon, où elle eut la surprise de ne pas trouver le roi. Désinvolte, celui-ci était allé faire un petit voyage en compagnie d’Henriette avec laquelle il s’était de nouveau réconcilié…
    Il n’arriva que huit jours plus tard.
    Comme il était neuf heures du soir, il alla directement frapper à la porte de la reine. Elle allait se coucher et se

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