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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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général ?
    Il resta silencieux, ne sachant que répondre. Ses yeux exprimaient la bonté, mais aussi la préoccupation.
    Moi qui avais espéré le trouver dans le Sussex et lui demander conseil ! Je retins un rire amer et poursuivis mes questions.
    — Je ne sais ce qu’Oncle Herbert vous a raconté. Je serais assez portée à croire qu’il s’attend à ce que vous…
    M’assassiniez. Le mot ne voulait pas sortir.
    — Peu importe, repris-je. Dites-moi une chose et, je vous en prie, soyez franc. Étiez-vous avec Will Johnson et cet homme aux cheveux roux lorsqu’ils parcouraient l’Oxfordshire et le Berkshire ? Et lorsqu’ils ont couché à l’auberge du Coq en pâte, non loin de Maidenhead ? Les avez-vous aidés à tuer un certain John Wilton ?
     
    Un peu plus tard, trop hébétée pour continuer à pleurer, j’étais toujours assise, droite et raide au bord du lit, résistant à l’envie de me jeter dans les bras de Matthew et de poser ma tête contre son épaule.
    Encore et encore, nous avions fait le tour du problème et voilà que nous recommencions.
    — Mon amour, ma douce, laissez-moi vous le répéter : je n’étais pas avec les hommes que vous avez suivis dans les comtés du Sud. Ils étaient dirigés par William Johnson – un cousin éloigné, qui est venu vivre avec moi à Withysham – et deux gentilshommes de notre maison, Mr. Brett et le jeune Mr. Fletcher. Pendant ce temps-là, je n’ai pas quitté Withysham. J’ai passé commande auprès de marchands, j’ai dîné ici à plusieurs reprises et chez d’autres aussi. Ces derniers temps, je me suis efforcé de lier connaissance avec mes voisins. Interrogez qui vous voulez. Je n’ai eu aucune part dans le meurtre de votre serviteur, et s’il n’avait tenu qu’à moi, cela ne serait jamais arrivé. Will et ses compagnons m’ont relaté cette affaire et je les ai blâmés…
    — « Blâmés » ? C’est bien le moins, pour un assassinat !
    — Je sais. Ils ont réagi avec stupidité.
    — Vous l’avez déjà dit, répondis-je avec amertume. Donc, ils partageaient une chambre avec John au Coq en pâte et, dans leur stupidité, ils ont discuté de leur mission alors qu’ils le croyaient endormi. Mais ils se trompaient. Il les entendit parler de lever des fonds pour la cause catholique et, au matin, quand ils se remirent tous en route, il leur fit des remontrances. Oui, cela lui ressemblait bien. Il avait coutume de sermonner ceux dont il réprouvait la conduite. C’est pourquoi ils l’ont tué.
    — Si j’avais été là-bas, je vous assure qu’il n’y aurait pas eu de bavardages intempestifs et donc ce meurtre, que je déplore autant que vous, aurait été évité.
    — Vraiment ? Supposons que vous ayez été là-bas, que les bavardages intempestifs aient eu lieu malgré tout. Qu’auriez-vous fait alors ?
    — Éviter que de telles choses se produisent est au fondement de l’efficacité. Or je suis efficace, assura Matthew.
    Durant le silence qui suivit, je compris qu’il présentait cette efficacité comme un motif de fierté, esquissant même un sourire. Et je voyais clair en lui, jusqu’au dégoût. Tel un paon faisant la roue, il mettait en avant ses qualités pour mieux m’impressionner. En somme, il disait : « Ne considérez pas le tableau dans son entier, ne pensez pas aux affaires d’État ou aux dissensions religieuses. Laissez-moi emplir votre horizon ! »
    John gisait, muet et immobile dans sa tombe, quand il aurait dû être vivant sous le soleil. Je ne me laisserais pas prendre au piège.
    — Ce n’est pas une réponse ! Vos hommes réunissaient de l’argent pour Marie Stuart et la cause catholique en Angleterre. Ils agissaient sur vos ordres, vous en êtes convenu. Marie Stuart vous paie-t-elle ?
    — Non, Ursula. J’œuvre pour ma foi sans rien attendre en retour.
    — Ah oui ? Je suppose que je devrais être admirative, mais, dans ce pays, cela n’en relève pas moins de la trahison. En fait, John représentait un sérieux danger. Et moi aussi, maintenant. Que va-t-il m’arriver, Matthew ? Dites-le-moi !
    — Oh, mon Dieu ! Ursula, ma chérie, vous n’y pensez pas ! Je ne laisserai personne vous toucher.
    — Je tends à croire que mon oncle et ma tante sont d’un autre avis.
    — Votre oncle est un loyal partisan de la foi, mais, en tant qu’homme, il ne m’inspire pas grande estime, admit Matthew avec franchise. Pourquoi, mais pourquoi vous

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