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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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refusé. En passant, j'ai parlé à. Bernard. Il va
s'occuper d'aller nourrir le cheval demain matin. Demain, je travaille de nuit,
je vais aller à l'hôpital avec m'man dans l'après-midi.
     
    Quelques minutes
plus tard, Armand rentra chez lui et Laurette se mit au lit avec son mari.
     
    — Je suis ben
inquiète pour mon père, avoua-t-elle à son mari en éteignant sa lampe de
chevet. Je vais aller le voir demain après-midi.
     
    — Pourquoi
t'attends pas demain soir ? Ton frère et ta mère vont être là de toute façon
demain après-midi. Demain soir, je vais y aller avec toi. On fera garder les
enfants par Denise.
     
    — C'est correct,
mais la journée va me paraître longue sans bon sens. En plus, je sens que je
vais mal dormir...
     
    Laurette ne
s'était pas trompée. Elle ne trouva le sommeil qu'au milieu de la nuit,
angoissée par l'état de santé de son père.
     
    ¦
     
    ¦
     
    Au matin, mal
réveillée, elle eut du mal à supporter le bavardage des enfants avant leur
départ pour l'école. Au moment de leur servir leur déjeuner, elle leur apprit
la maladie de leur grand-père en leur recommandant de prier pour lui et
d'offrir leur journée pour sa guérison.
     
    — Est-ce que ça
veut dire que pépère sera pas là pour ma première communion? demanda Richard,
inquiet de l'absence possible de son grand-père préféré.
     
    — On va tous
prier pour qu'il soit guéri à temps.
     
    Le nez dans leur
assiette, les enfants promirent d'offrir leur prière pour que leur grand-père
recouvre la santé.
     
    — M'man,
j'oubliais, on doit apporter de l'argent pour acheter des petits Chinois à la
Sainte-Enfance, fit Richard en tendant la main au moment de partir pour
l'école.
     
    — Comment ça ?
Dis-moi pas qu'ils quêtent encore pour ces maudits Chinois-là ! fit Laurette
outrée.
     
    — Ben oui, m'man,
intervint Jean-Louis. On a même un gros thermomètre au tableau. Chaque fois
qu'on donne de l'argent, Séguin ajoute du rouge avec une craie.
     
    — Comme nous
autres, fit remarquer Gilles.
     
    — Notre
thermomètre est à la veille d'éclater. Il est rouge presque jusqu'en haut,
précisa l'aîné avec fierté.
     
    — En tout cas, je
peux te dire que c'est pas avec notre argent qu'il va éclater, ton maudit
thermomètre, dit rageusement sa mère. Il y a tout de même des limites, bonyeu !
Si ça continue, on va être tellement pauvres que c'est les Chinois qui vont
venir nous acheter.
     
    — La sœur nous
donne une carte avec un portrait dessus quand on donne vingt-cinq cennes,
précisa Denise.
     
    — Ben, tu
laisseras faire les cartes. On n'en a pas besoin, décréta sa mère.
     
    Les enfants se le
tinrent pour dit. Sentant leur mère inquiète pour son père, ils se gardèrent
bien d'insister pour
     
    obtenir quelques
sous destinés à venir en aide aux petits Chinois.
     
    Ce soir-là,
Laurette et Gérard s'empressèrent de quitter l'appartement de la rue Emmett
pour se rendre à l'hôpital après avoir recommandé aux enfants de bien obéir à
leur grande sœur.
     
    — Je veux que
vous soyez couchés à huit heures, exigea sévèrement leur mère. Il y a juste
Denise qui peut nous attendre. On va revenir de bonne heure. Faites Vos devoirs
     
    1 4
     
    comme il faut
avant d'aller vous coucher. Je regarderai ça demain matin avant que vous
partiez pour l'école.
     
    Le trajet jusqu'à
l'hôpital Notre-Dame se fit en silence. Dans le hall de l'établissement, les
Morin trouvèrent Bernard et Marie-Ange en compagnie d'une Annette Brûlé qui
avait l'air épuisé. Lorsqu'on permit aux visiteurs de monter aux étages, ils
s'engouffrèrent tous dans un ascenseur.
     
    — Comment va p'pa
? demanda Laurette à sa mère.
     
    — Il en mène pas
ben large, avoua la quinquagénaire. Je l'ai trouvé pas mal changé cet
après-midi.
     
    À son entrée dans
la chambre du malade, Laurette sursauta en apercevant son père sous la tente à
oxygène. Elle eut du mal à croire qu'elle se trouvait en présence du même homme
qu'elle avait vu en pleine santé, chez lui, le dimanche précédent. Le visage
amaigri et les yeux profondément enfoncés au fond des orbites, Honoré semblait
éprouver beaucoup de peine à respirer. Elle ne pouvait détacher son regard de
la poitrine de son père qui semblait se soulever et s'abaisser avec difficulté.
Le bon vivant qu'elle avait toujours connu ne parlait qu'avec un mince filet de
voix et il fallait tendre l'oreille pour l'entendre.
     
    Quand

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