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Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Titel: Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Abtey
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dans ma charrette.
    — Ne vous inquiétez pas, dis-je aux passants qui s’étonnent de mon initiative . Cet homme ne peut rester là, et je sais où le conduire. Ces gens de la maréchaussée doivent non seulement savoir qu’un gentilhomme est mort ce matin, le cœur percé d’une pointe de fer, mais il faut encore qu’ils examinent sa dépouille avant de lui offrir une sépulture chrétienne, avec messe et requiem . Or,cette station est justement sur ma route, j’ai des vivres à convoyer, du vin de Bordeaux destiné à ces représentants de l’ordre.
     
    J’ai quitté depuis quelque temps déjà la rue des Fauconniers.
    Je me dirige vers la porte de Nesle.
    J’attends le retour d’Amadéor.
    N’oublions pas qu’il devait encore se faire payer sous le nom de Gaspard Montlouis en l’église Saint-Benoît par le père Antoine, un affidé de notre très séduisante et non moins dangereuse Edwige de Bellerasse.
    Il a encore pris le temps de faire suivre un courrier confidentiel à l’attention de Son Éminence. L’aventurier y tient informé le cardinal des derniers événements sous forme d’un message codé. N’écoutez pas les rumeurs, mais faites semblant d’y croire. Hermès (Edmond de Villefranche) vit toujours, nous nous chargeons de lui trouver asile. Il doit pour l’heure se tenir à l’écart de Jupiter (Paris). Dédale (La Cabale) rencontre Hector ( Hyppolite de Lanteaume) aujourd’hui même. Amadieu m’accompagne.
    Ne manquons pas de vous tenir informé.
    — Je crois que vous pouvez sortir, dis-je à Edmond de Villefranche. Prenez l’air quelques instants.
    Le gentilhomme ne se le fait pas dire deux fois.
    — Le tour est joué ! s’exclame-t-il.
    — De main de maître, dis-je.
    Peu de temps après, Amadéor arrive enfin.
    — Messieurs, profil bas, nous reprenons la route.
    Don Juan se place devant moi, son cheval prend la lumière.
    — Je passe devant, dit-il, là où nous allons, il vaudrait mieux que je me présente en premier. »

Au bout de la route
    — Nous allons donc sur les terres de la famille Lanteaume, demande le roi, retrouver le brigand et sa bande d’un côté, l’ambassade de la Cabale de l’autre, quand nous prendrons le milieu, où nous resterons secrètement aux aguets ?
    — Bientôt, Sire. Bientôt. La rencontre est prévue pour deux heures. Midi va sonner.
     
    « Don Juan de Tolède part en tête. Je le laisse agir.
    Nous ne serons que deux à nous rendre sur les ruines, derrière un buisson, derrière un mur croulant de lierre. L’aventurier veut mettre le gentilhomme à l’écart. Lui aussi doit désormais se faire oublier. Mais il n’est pas question de le garder dans l’enceinte de la Ville. La place n’est plus tenable. Je pourrais seul y revenir, à l’heure propice, car il faut tout de même qu’un agent de Son Éminence demeure non loin du Palais-Royal, non loin des intrigues de cour, et de cette ambassade conspiratrice, qui n’est que la façade, la première ligne d’un camp retranché, le coin du tableau. Du reste, l’aventurier y tient et je lui donne raison , il ne faut pas mettre tout son rôt sur une seule broche. On se divisera pour mieux frapper.
    — Où diable m’emmenez-vous ? demande Edmond à notre conducteur. Nous quittons la Ville ?
    — Tout juste, monsieur, répond l’aventurier, vos yeux ne vous trompent pas. Nous tournons le dos aux remparts de Paris, adieu les effluves pestilentiels et les chemins tortueux. Ouvrez vos poumons, respirez le bon air. Voyez le ciel tout ouvert devant vous.
    — Vous n’avez répondu qu’à la moitié de ma question… Où m’emmenez-vous ?
    — Chez moi, monsieur.
    — Car vous avez un chez-vous ?
    — Voilà beau temps que je n’y suis pas retourné.
    — Je vais donc en apprendre un peu plus long sur votre compte.
    — Sans doute. Mais méfiez-vous. Il devient malaisé de tuer un homme quand on le connaît mieux.
    — N’ayez crainte. Je ne suis pas en état de me laisser émouvoir. La dette est remise, rien ne l’effacera, si ce n’est ce sang qui est le vôtre, dont vous abreuverez la terre.
    — Je vois en effet que vous restez le même : imperturbable, conservant votre sérieux, en toutes circonstances.
    — Il me tarde de découvrir votre séjour. Et de savoir d’où vient un voyageur de votre trempe.
    — Il faudra plus qu’un toit d’ardoise et quatre murs de pierre pour vous le faire savoir. Du reste, je crois que vous serez tout à votre aise dans ce refuge. Bien

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