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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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voyage se déroula sans incident. Dormir à la dure n’était pas trop inconfortable par le temps encore chaud de la fin du mois d’août. Je m’éveillai tôt et poursuivis vers l’est, avançant aussi vite que possible sur le terrain irrégulier et boisé, couvrant environ vingt-cinq verstes par jour.
    Ce fut juste après le coucher du soleil, le deuxième jour, lorsque j’entendis un bruit éloigné sur ma droite, que je commençai à soupçonner d’avoir été suivi. Un seul bruit incongru dans une forêt n’est pas suffisant pour annoncer la présence d’un poursuivant – il y a des bruits naturels partout autour –, mais j’avais déjà entendu d’autres sons provenant de cette direction. Je ne pouvais me rappeler combien de temps auparavant j’avais entendu le premier d’entre eux, mais le fait qu’ils proviennent toujours de la même direction, même si j’étais perpétuellement en mouvement, m’indiquait que la chose en question suivait délibérément mon allure. Bien que le soleil se soit déjà couché, il diffusait encore assez de lumière pour y voir. La lune ne s’était pas encore levée et, même lorsque cela arriverait, ce serait une nouvelle lune. Tout au long de la nuit, il régnerait une obscurité totale. J’établis un campement et profitai du crépuscule pour ramasser du bois pour un feu, afin de me procurer non de la chaleur mais de la lumière – et avec elle, un peu d’espoir – au cas où mon poursuivant décide de frapper.
    Je m’assis près du feu, contemplant les flammes et écoutant attentivement. Les forêts russes sont pleines de sons, bien que les bruits nocturnes soient très différents de ceux de la journée. Le fond sonore continu du chant des oiseaux, qui devient si familier le jour qu’on finit par l’oublier, avait commencé à se calmer, seules les chouettes restant éveillées. Les animaux nocturnes commencèrent à sortir, mais il s’agissait pour la plupart de petites créatures. Le bruit d’un humain circulant autour de mon campement, juste hors de portée de la lumière du feu, en train d’observer, d’attendre, de manigancer, se détachait nettement de ces bruits de fond familiers de la nuit.
    Il (je supposai que c’était un homme, même si mon audition n’était pas tout à fait assez développée pour faire une telle distinction) s’établit un peu en avant, directement sur la voie que j’allais suivre le lendemain matin, et ne bougea pas durant environ une demi-heure. Tactiquement, c’était le moment d’agir, mais je n’avais pas besoin de tactique pour le savoir. L’instinct humain – la peur humaine – me disait que je ne voulais pas être trouvé recroquevillé sur le sol, exposé et endormi, à la merci de mon poursuivant, quel qu’il soit. Si je devais mourir, j’allais mourir conscient.
    Je me dirigeai à peu près vers l’endroit où je pensais le trouver et je me soulageai contre un arbre voisin. Je restai là plus longtemps que nécessaire, prenant le temps de laisser ma vue s’adapter à l’obscurité qui régnait loin du feu, laissant l’air frais préparer mon corps à l’action. En revenant, je l’entrevis directement sur mon chemin, pelotonné dans un creux du sol, essayant de ne pas être vu. J’enjambai la silhouette, feignant de ne pas l’avoir remarquée, mais immédiatement après l’avoir franchie, je me retournai et lui décochai un violent coup de pied dans le flanc, au niveau de l’estomac.
    L’homme grogna et s’éloigna rapidement en roulant, mais pas assez vite pour éviter un autre coup de botte dans les côtes. Le temps qu’il se remette debout, mon sabre était déjà dégainé. Dans la vague lumière du feu distant, je ne pouvais pas voir grand-chose de lui, mais je saisis le reflet d’un couteau dans sa main. Mon épée ne sembla pas être dissuasive : il se jeta sur moi, me faisant tomber au sol et clouant au sol mon bras armé avec sa main gauche tandis qu’il élevait son couteau pour frapper. Ce n’est que lorsqu’il fut aussi proche que je reconnus en lui l’Opritchnik Iouda. Ses yeux ne trahissaient pas le moindre souvenir, seulement l’intensité d’un homme déterminé à en tuer un autre.
    Mon genou rencontra son aine et je parvins à le déséquilibrer.
    — Iouda ! hurlai-je à son intention en me relevant.
    Il ne sembla toutefois toujours pas me reconnaître et se précipita une nouvelle fois sur moi avec son arme. J’abattis le plat de mon épée sur son

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