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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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pendant plusieurs jours, mais Red Cloud et Dull Knife ne participèrent pas à leurs attaques incessantes. Ils préféraient en effet remonter la vallée afin de vérifier s’il était vrai que les soldats construisant un fort au bord de la Powder.
    Or, Chef-Étoile Connor avait bel et bien entrepris à une centaine de kilomètres au sud de la Crazy Woman Fork la construction d’un fortin auquel il avait donné son propre nom, Fort Connor. Sa colonne était accompagnée d’éclaireurs pawnees placés sous le commandement du capitaine Frank North et enrôlés pour cette campagne avec une solde de cavaliers. Ces vieux ennemis tribaux des Sioux, Cheyennes et Arapahos commencèrent à explorer les environs à leur recherche, tandis que les soldats coupaient des arbres pour construire le fortin de Connor. Le 16 août, les Pawnees repérèrent un petit groupe de Cheyennes s’approchant au sud. Parmi eux, se trouvait la mère de Charlie Bent, Yellow Woman.
    Elle chevauchait avec quatre guerriers quelques mètres devant le groupe principal. Lorsqu’elle vit les Pawnees sur une colline basse, elle les prit tout d’abord pour des Cheyennes ou des Sioux. Ils signalèrent avec leurs couvertures qu’ils étaient amis. Les Cheyennes s’approchèrent, inconscients du danger. Lorsqu’ils furent suffisamment près, les Pawnees fondirent brusquement sur eux. C’est ainsi que Yellow Woman, qui avait quitté William Bent parce qu’il appartenait à la race des Blancs, mourut aux mains d’un mercenaire de sa propre race, alors que son fils Charlie se trouvait ce même jour à quelques kilomètres de là avec les guerriers de Dull Knife qui avaient assiégé avec lui le convoi de Sawyers.
    Le 22 août, le général Connor jugea que le fortin était suffisamment solide pour être défendu par une compagnie de cavaliers. Laissant sur place la plus grande partie de ses provisions, il partit avec ce qui restait de sa colonne de soldats, les entraînant dans une marche forcée vers la vallée de la Tongue dans l’espoir que ses éclaireurs y repéreraient des villages de tipis un tant soit peu importants. S’il avait suivi la Powder en direction du nord, il serait tombé sur des milliers d’indiens impatients d’en découdre – les guerriers de Red Cloud et de Dull Knife, qui eux-mêmes le cherchaient, lui et ses troupes.
    Une semaine environ après le départ de la colonne de Connor, un guerrier cheyenne du nom de Little Horse traversa la région avec sa femme et son fils pour aller rendre visite à ses beaux-parents au campement arapaho de Black Bear, sur les bords de la Tongue. En chemin, l’un des ballots accrochés au mustang de la jeune femme se détacha. Elle mit pied à terre pour resserrer les sangles. C’est alors que, regardant sans y penser derrière elle, elle aperçut au-delà d’une crête une file de cavaliers suivant la même piste qu’eux.
    « Regarde là-bas, dit-elle à Little Horse.
    — Des soldats ! hurla-t-il. Pressons ! »
    Dès qu’ils eurent dépassé la colline suivante et se trouvèrent hors de vue des Tuniques Bleues, ils quittèrent la piste. Little Horse détacha le travois sur lequel était installé son fils, prit le petit garçon derrière lui, et tous trois se mirent à galoper pour atteindre au plus vite le camp de Black Bear, un village paisible de deux cent cinquante tipis installés sur une mesa surplombant la rivière. Cette année-là, les Arapahos étaient riches en mustangs ; ils en avaient trois mille dans un corral au bord de la Tongue.
    Aucun des Arapahos ne voulut croire en la présence de soldats dans les environs, et lorsque la femme de Little Horse demanda au crieur d’avertir la tribu, l’homme répondit : « Little Horse s’est trompé ; tout ce qu’il a vu, ce sont des Indiens qui suivaient la piste, rien de plus. » Certains que les cavaliers qu’ils avaient vus étaient bel et bien des soldats, Little Horse et son épouse coururent chercher la famille de la jeune femme. Son frère, Panther, se reposait devant son tipi. Ils l’avertirent que des soldats approchaient et qu’il ferait bien de s’enfuir sans tarder. « Emporte ce que tu peux prendre avec toi, lui dit Little Horse. Nous devons être partis cette nuit. »
    Panther se moqua de son beau-frère cheyenne. « Tu as toujours peur et tu te trompes tout le temps. Ce que tu as vu, c’était des bisons, voilà tout.
    — Très bien, répliqua Little Horse, reste si tu ne veux pas t’en

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