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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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trois jours de rêve…
    Elle allait se laisser entraîner. Elle se domina, et, plus froidement, ajouta :
    – J’ai besoin de ces trois jours pour prendre mes dernières dispositions. Vous en avez besoin, vous, pour réfléchir avant de vous engager… dans trois jours, au moment de la nuit, chevalier… adieu !
    A ces mots, elle disparut derrière une tenture, et Pardaillan vit entrer Myrthis qui lui fit signe de la suivre. Il obéit, étourdi de ce qu’il venait d’entendre. Quelques minutes plus tard, il était dans la rue et regagnait l’auberge du
Franc-Parisien.
    – 
Que diable suis-je venu faire ici ? murmura-t-il quand il fut seul et enfermé dans sa chambre. La tigresse est restée tigresse. J’aurais dû m’en douter… Trois jours ! Je ferais bien de les mettre à profit pour prendre du champ… Bah ! J’aurais l’air de fuir !…
    Cependant, Fausta s’était jetée sur un lit de repos, et la tête enfouie dans les coussins, livide de l’effort qu’elle venait de faire pour se contenir, grondait :
    – Rien ! Rien ! Rien ! Pas un battement, pas un tressaillement !… Oh ! oui, qu’il réfléchisse, car c’est sa vie qui est en jeu ! Qu’il réfléchisse et prenne garde ! Car maintenant, c’est moi qui le tiens !…
    Que se passa-t-il au Palais-Riant pendant ces trois journées ? Quels préparatifs y furent faits ? Quels ordres donna Fausta ?… Dans le courant du troisième jour, d’étranges allées et venues se produisirent au rez-de-chaussée. Le soir venu, les vingt serviteurs qui étaient enfermés dans le palais, hommes ou femmes, en sortirent comme d’un lieu pestiféré, et s’éloignèrent en hâte. Dans le Palais-Riant, il n’y eut plus que Fausta et sa suivante Myrthis.
    Environ une demi-heure après le départ des serviteurs, c’est-à-dire au moment où la nuit commençait à étendre ses voiles sur la Ville éternelle, Pardaillan, selon sa promesse, se présenta à la petite porte du passage, et fut introduit par Myrthis. Seulement, cette fois, on lui fit monter un escalier dérobé, et on le conduisit au premier étage. En sortant de son auberge, Pardaillan avait dit à son hôte :
    – Préparez-moi ma note, car je partirai demain matin au point du jour.
    – Quoi ! s’était écrié le Parisien, monsieur nous quitte déjà ? Mais Monsieur n’a encore rien vu !
    – Pardon, mon cher hôte, j’y ai vu et vais revoir le monument le plus curieux non seulement de Rome, mais de toute l’Italie. Ainsi, veillez à ce que l’avoine soit donnée demain à mon cheval dès cinq heures du matin…
    Et Pardaillan avait pris à pied le chemin du Palais-Riant.
    q

Chapitre 41 FIN DU PALAIS-RIANT
    M adame, dit Pardaillan lorsqu’il fut en présence de Fausta, je vous dois une explication aussi franche que celles que nous avons eu déjà à diverses reprises. Je commence par vous dire ceci : demain matin, je reprendrai la route de France. Maintenant, j’ajoute : pendant ces trois jours, je me suis interrogé en toute conscience à l’égard des offres que vous avez bien voulu me faire, et à toutes mes questions je me suis répondu non. C’est ce non qu’il faut que je vous explique. Vous allez sans doute me demander : « Alors, qu’êtes-vous venu faire à Florence d’abord, à Rome ensuite ? » Et c’est aussi ce que je n’ai pas manqué de me demander. Je ne fais donc que vous répéter la réponse que je me suis donnée. La voici : je suis venu à vous parce qu’il m’avait semblé sur le pont de Blois, d’abord, et ensuite chez ces pêcheurs de la Loire à qui vous fîtes un si magnifique présent, il m’avait semblé, dis-je, qu’un bouleversement s’était fait en vous, et qu’un rayon de lumière avait enfin pénétré les ténèbres de cette âme que je ne comprends pas. Et alors, je m’étais dit que la simple et loyale parole d’un ennemi devenu votre ami, d’un adversaire devenu votre dévoué serviteur, pouvait achever peut-être l’œuvre qui s’ébauchait en vous. J’avoue que j’ai été d’une outrecuidante fatuité. J’ai mal vu. J’ai mal pensé. J’ai conclu à tort que j’avais sans doute une influence sur votre esprit, et que vous ramenant fraternellement à la bonté, je pouvais éviter bien des malheurs à vous-même et à d’autres. Ce sont ces fraternelles paroles, madame, que j’étais venu vous dire. Or, votre seul aspect m’a prouvé que j’étais dans l’erreur et m’a glacé. Vos

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