FBI

le cadre d’une affaire… d’écoutes illégales alors que de nombreux américains rêvaient de le voir inculpé pour les mêmes motifs. Les journalistes éclatent de rire avec le président déchu. Ils ignorent que Nixon a une idée derrière la tête. Il sait que Mark Felt est « Gorge profonde ». Avec ses mots à lui, c’est-à-dire en apparence anodins, il le charge, confirmant l’impression donnée par son ami Patrick Gray que Felt et Miller sont des chiens fous, qu’ils ont agi sans en référer à personne. Richard Nixon tient enfin sa revanche. Mark Felt et Ed Miller sont condamnés à verser des amendes de quelques milliers de dollars. Le président Reagan leur a fait savoir qu’il est disposé à les gracier. Les deux hommes hésitent. S’ils se pourvoient en appel, il leur en coûtera 200 000 dollars d’honoraires d’avocats. Ils n’en ont pas les moyens. L’Association des agents du FBI, qui a déjà pris en charge les honoraires précédents, est prête à payer, mais Felt et Miller ne veulent pas en rajouter. Ils demandent donc le pardon du Président, même si cela revient à accepter la sentence du tribunal et donc à reconnaître leur culpabilité. C’est ainsi que Mark Felt, alias Gorge Profonde, a été gracié par un Président républicain sept ans seulement après avoir fait chuter Richard Nixon. Ed Miller, lui, n’acceptera jamais ce qu’il considère être le naufrage de sa vie. Alors, quand on lui parle de sa condamnation et de la grâce présidentielle, il pleure.
    1- Mark Felt et John O’Connor, A G-Man’s Life , New York, Public Affairs, 2006.
    2- In Cartha D. DeLoach, Hoover’s FBI , Washington, Regnery Publishing, 1995.
    3- Cf. « Supplementary Detailed Staff Reports on Intelligence Activities and the Rights of Americans, Book III, Final Report of the Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities United States Senate April 23 (under authority of the order of April 14), 1976 », p. 308-310.
    4- Cf. « Supplementary Detailed Staff Reports on Intelligence Activities and the Rights of Americans. Book III. Final Report of the Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities United States Senate April 23 (under authority of the order of April 14), 1976 ».
    5- Cf. Final Report of the Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities. Supplementary Detailed Staff Reports, Book III Cointelpro : The FBI’s Covert Action Programs Against American Citizens United States Senate, 94th Congress, 2nd Session, April 26 (legislative day, April 14), 1976.
    6- Voir Edward Jay Epstein, « The Black Panthers and the Police : A Pattern of Genocide ? », New Yorker , 13 février 1971.
    7- Wesley Swearingen, FBI Secrets : An Agents Expose , Boston, South End Press, 1995.
    8- Cf. « Supplementary Detailed Staff Reports on Intelligence Activities and the Rights of Americans. Book III. Final Report of the Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities United States Senate April 23 (under authority of the order of April 14), 1976 ».
    9- Mark Felt et John O’Connor, A G-Man’s Life , New York, Public Affairs, 2006.
    10- Déposition de Sullivan du 1 er  novembre 1975, p. 122-124 in « Supplementary Detailed Staff Reports on Intelligence Activities and the Rights of Americans. Book III. Final Report of the Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities United States Senate April 23 (under authority of the order of April 14), 1976 ».
    11- Déposition de Sullivan, op. cit. , p. 35-36.
    12- Attention aux apparences : un an plus tard, la ravissante épouse de Howard Hunt se trouve dans un avion de ligne qui explose en plein vol, tuant une trentaine de passagers. Elle transportait une forte somme encaissée après que son mari eut fait chanter la Maison-Blanche en menaçant de dire tout ce qu’il savait sur le cambriolage du Watergate. Avant de mourir dans la misère et la déchéance physique des années plus tard, Hunt tente de vendre ses mémoires. Mais c’est trop tard. Plus personne n’est intéressé par ses secrets, même s’ils concernent la plus secrète des opérations auxquelles il dit avoir pris part : l’assassinat du président Kennedy (voir chapitre IV, p. 183).
    13- Le nom Weathermen est tiré d’une chanson de Bob Dylan ( Subterranean