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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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longuement discuté avec John Connolly. Selon Martorano, l’agent du FBI aurait prévenu ses deux informateurs que, en raison de l’émoi suscité par l’assassinat de Roger Wheeler, le Bureau allait « mettre la pression » sur Callahan afin de l’amener à collaborer.
    En 2003, Stephen Flemmi accepte à son tour de collaborer avec le gouvernement et confirme les accusations du « Boucher de Basin Street ». Il affirme que John Connolly a mis en garde Whitey Bulger : si Callahan est arrêté, il balancera tout le monde à la police d’État. L’accusation est maigre, elle repose sur des témoignages de seconde main : Martorano et Flemmi n’étaient pas présents lors de la discussion entre Bulger et Connolly. Ils disent tenir l’information de Bulger. Cela n’empêchera pas le gouvernement de poursuivre l’ancienne star du FBI pour l’assassinat de John Callahan.
    Pour parvenir à ses fins, le procureur est allé très loin : afin de coffrer un Agent spécial qui affirme n’être coupable que d’excès de zèle, la justice va remettre en liberté des tueurs responsables de dizaines d’assassinats ! Ainsi, en échange de son témoignage, le « Boucher de Basin Street », John Martorano, s’est vu condamner à six mois de prison pour chacun de ses assassinats. Il a été libéré en 2007. Pour l’aider à se réinsérer, le gouvernement fédéral lui a remis 20 000 dollars, de quoi voir venir : en fait, le temps de négocier l’histoire de sa vie de tueur avec un studio. Le mafieux Frank « Cadillac » Salemme a été libéré en 2003 après avoir témoigné contre John Connolly et reconnu neuf assassinats. Pour obtenir le témoignage de Kevin Weeks, fils spirituel de Whitey Bulger, le procureur a accepté qu’il soit remis en liberté, en dépit des assassinats qu’il a reconnus. De son côté, Stephen « Porte-Flingue » Flemmi a évité la peine de mort en témoignant contre l’ancien agent du FBI. Enfin, John Morris, l’ancien superviseur de John Connolly, est assuré de l’impunité pour ses crimes passés après avoir déposé devant le tribunal de Miami. Rien d’étonnant, dans ces conditions, à ce que le tribunal de Miami reconnaisse John Connolly coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à trente ans de prison…
     
    L’affaire Connolly est une pierre noire dans le jardin du FBI. John Connolly se dit victime d’un système. Du fond de sa cellule, il affirme que les responsabilités remontent jusqu’au Département de la Justice. Il lâche un nom, celui de Jeremiah T. O’Sullivan, le procureur fédéral chargé de la lutte contre le crime organisé à Boston. C’est lui qui aurait cautionné le système quand, en 1978, il a accepté de ne pas poursuivre Bulger et Flemmi dans le cadre de l’affaire des courses de chevaux truquées, afin que les « informa-tueurs » puissent continuer leur tâche. Le blanc-seing d’O’Sullivan à Connolly a-t-il blanchi Bulger et Flemmi pour leurs crimes passés et leur a-t-il donné l’impression de pouvoir persévérer dans le crime sans châtiment ? C’est ce que soutient John Connolly. Il n’est pas le seul.
    Robert Fitzpatrick, l’ancien ASAC de Boston, a été l’un des rares à avoir émis des doutes sur l’emploi de Bulger et Flemmi par le FBI. Il n’en est que plus crédible quand il affirme que le couple Bulger/Flemmi a corrompu des pans entiers du bureau de Boston. Il se souvient que les agents se battaient pour informer Whitey Bulger. Il assure même qu’un SAC de Boston a volontairement communiqué l’identité de deux hommes qui informaient le FBI sur les crimes de Bulger, et que, peu après, l’un d’eux a été abattu d’une balle dans la tête par ce dernier.
    Selon Kevin Weeks, Whitey Bulger se réveillait chaque matin en regardant Boston par la fenêtre et clamait : « La ville est à moi ! » Il disait qu’il lui suffisait de claquer des doigts pour qu’une demi-douzaine d’Agents spéciaux armés jusqu’aux dents viennent prendre ses ordres. Robert Fitzpatrick raconte qu’au moins dix agents du bureau de Boston étaient rémunérés par Whitey Bulger dans les années 1970. De son côté, le juge Mark Wolf affirme avoir identifié dix agents, et leurs superviseurs, coupables d’avoir violé la loi pour protéger les informateurs du FBI. Il va plus loin en déclarant que le bureau de Boston n’est pas un cas isolé : « Je m’attends à ce que le secret qui protège

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