FBI
stock de coton. Nous sommes en 1925, et l’année a été bonne pour Hale : rien que son bétail lui a rapporté près de 75 000 dollars. Mais il se dit fatigué et affirme vouloir changer d’air : il a besoin de chaleur et ne supporte plus les ragots le concernant.
L’agent d’assurances a le même tailleur que le « roi des Osages ». C’est ainsi qu’il apprend que Hale s’est fait tailler sur mesure un costume léger et qu’il a l’intention de partir pour la Floride avec sa famille. L’agent fouine et finit par découvrir que la fille de Hale a déclaré que la famille avait fait ses bagages et que tout le monde était prêt à lever le camp à la première alerte.
Le Bureau se concentre sur le maillon faible de la bande du « roi des Osages », Ernest Burckhart, qui finit par dénoncer son oncle et ses complices. Puis John Ramsey craque et toute la bande se retrouve sous les verrous, à commencer par William Hale. Mais le Bureau n’est pas au bout de ses peines. Hale va se battre sur le terrain judiciaire. Chacun des quatre procès intentés par l’État contre lui est l’occasion d’une longue et épuisante bataille. Le « roi des Osages » engage une armée d’avocats qui utilisent tous les moyens pour sortir leur client de prison, y compris la corruption et la subornation de témoin.
Le premier procès de William Hale et de sa bande se tient à Gutherie, Oklahoma. Témoin vedette de l’accusation, Ernest Burckhart demande au Bureau de le protéger, car il a peur d’être tué. En ce temps-là, le Bureau n’a pas les moyens d’assurer ce genre de mission. Burckhart est donc laissé sans protection. Le jour de son audition, il attend dans une pièce attenante d’être convoqué pour déposer. Un garde empêche l’accès de la pièce. Arrivent les avocats du « roi des Osages », qui se font passer pour ceux de Burckhart. Le garde les laisse entrer. Ils tentent de raisonner le malheureux et veulent le convaincre de ne pas témoigner contre son oncle. Pendant ce temps, la cour suspend l’audience. Profitant de ce contretemps, les avocats de Hale parviennent à convaincre Burckhart de rentrer avec eux à Fairfax. Ils lui font rencontrer d’anciens amis. Burckhart finira par ne pas témoigner au procès de Gutherie.
Dans le même temps, la santé de l’épouse d’Ernest Burckhart, Mollie Smith, se dégrade rapidement. Si elle meurt, son mari récupérera une fortune assemblée au gré des héritages des victimes de William Hale : Lizzie Q, Anna Brown et, en partie, Rita Smith. La jeune Indienne vit dans le ranch de William Hale de Grayhorse. Les agents du Bureau se demandent si elle n’est pas en train de mourir d’empoisonnement. Ils en ont la preuve quand Mollie Smith est spectaculairement guérie après avoir été soustraite des griffes du « roi des Osages ». Peu après, les agents du Bureau convainquent à nouveau Ernest Burckhart de témoigner contre son oncle. Cette fois, il ira jusqu’au bout. Le gouvernement fédéral devra s’y reprendre à quatre fois avant d’obtenir, le 26 janvier 1929, la condamnation de Hale à une peine de prison à vie. Le Bureau vient de remporter la victoire dont J. Edgar Hoover est le plus fier. À la demande du directeur du FBI, l’affaire figure en bonne place dans FBI Story , l’ouvrage écrit par Don Whitehead en 1956 et dans son adaptation cinématographique. Elle permet à Hoover de se poser en défenseur de l’orphelin et de la veuve. À condition toutefois que cette dernière sache rester à sa place.
Une affaire d’hommes blancs
Seize jours après sa nomination au poste de directeur du Bureau, le 26 mai 1924, J. Edgar Hoover prend une décision lourde de sens : il renvoie deux des trois femmes qui occupent la fonction d’Agent spécial. Pour ce faire, il invoque l’excuse d’une réduction des effectifs. En réalité, le nouveau Directeur ne veut pas de femmes Agents spéciaux.
Les historiens du FBI sont étrangement peu diserts sur ces renvois. Ils ne mentionnent le départ de Jessie B. Duckstein que pour souligner que la jeune femme, qui a un temps occupé la fonction de secrétaire personnelle du Directeur sortant William J. Burns, a été renvoyée pour faire place à l’omniprésente Helen Gandy qui a régenté toute la vie professionnelle de J. Edgar Hoover. Ce qu’ils ne précisent pas, c’est que, au moment de son départ, Jessie B. Duckstein occupait la fonction d’Agent spécial
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