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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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délégation américaine au congrès du PCUS. Il a droit à un coffre-fort au Kremlin afin d’y entreposer les documents les plus confidentiels. Un soir, il referme maladroitement la porte du coffre-fort sur son petit doigt ; hospitalisé d’urgence, il refuse l’anesthésie proposée avant d’être amputé de l’auriculaire, de crainte de révéler inconsciemment des secrets. Le lendemain, à la tribune, Khrouchtchev salue le geste d’un camarade héroïque qui a préféré souffrir plutôt que de courir le risque de lâcher des révélations à des médecins qu’il ne connaît pas. Khrouchtchev fait applaudir par les délégués « le dernier des numéros un bolcheviques », et annonce que le petit doigt amputé sera enterré au pied du mur du Kremlin !
    L’argent de Moscou
     
    L’argent de Moscou arrive via le Canada à partir du mois de septembre 1958. D’abord 12 000 dollars, puis 17 000, puis 6 000 et enfin 25 000, que Jack Childs récupère soit à New York, soit à Toronto. Par la suite, quand les versements dépasseront le million de dollars, l’argent sera remis directement à Jack Childs par un agent du KGB, généralement sur une route en rase campagne, selon une routine parfaitement rodée par les agents des services.
    À chacun de ces versements, Jack Childs retrouve son agent traitant dans un discret appartement new-yorkais. L’Agent spécial compte l’argent et photocopie chaque billet de banque. Puis il entrepose l’argent de Moscou dans un coffre-fort et le remet par petits montants aux dirigeants du PCUSA quand ils lui en font la demande. Véritable banquier du Parti communiste américain, il contrôle toutes ses dépenses.
    Dans le courant des années 1960, la Federal Reserve Bank de New York alerte le FBI : il circule aux États-Unis des billets de 50 dollars qui ont transité par Cuba. La Federal Reserve a trop bien fait son travail : elle a remonté la piste des dollars « cubains » ; les numéros de série communiqués au FBI correspondent à ceux de centaines de milliers de dollars remis à Jack Childs par le KGB.
    Le FBI ne veut pas courir le risque de voir les autorités bancaires alerter l’opinion de l’existence d’un trafic de dollars avec Cuba, pays sous embargo, ou même avec l’ennemi soviétique. À l’occasion d’un déjeuner au Club des anciens de Yale, l’Agent spécial Alexander Burlington demande un service à l’un de ses amis directeur de banque. Son établissement accepterait-il de « blanchir » des millions de dollars en cash pour le compte du FBI ? Le banquier accepte et promet de se charger lui-même de l’opération. L’Agent spécial lui demande aussi de pouvoir louer des coffres-forts sous de faux noms. Le banquier éclate de rire en disant qu’ils auraient mieux fait d’aller déjeuner dans un restaurant de la Mafia !
    « D’une certaine manière, le FBI a financé le Parti communiste américain, reconnaît l’ancien numéro deux du Bureau, Cartha DeLoach. Le Bureau a autorisé le Parti communiste à opérer avec l’argent de l’Union soviétique que nous aurions pu confisquer. Mais nous aurions exposé nos informateurs et nos sources à l’intérieur de l’Union soviétique. Et cela, nous ne pouvions nous le permettre. »
    Le Parti communiste n’est pas généreux et se montre chiche avec l’argent de Moscou. Morris Childs est très mal payé. Pour lui permettre de vivre et de mieux assurer sa sécurité au cas où le KGB viendrait à enquêter sur son compte, le Bureau l’aide à créer une société à Chicago, les « Femmes en Blanc », spécialisée dans la vente d’uniformes pour infirmières. Le Bureau loue non loin des bureaux au nom d’une autre société qui sert de quartier général à « Solo ». Quand Morris ou Jack Childs s’y rendent, ils sont filés par des agents du FBI chargés de vérifier que personne d’autre ne les suit.
    Pour faciliter les déplacements de Morris Childs, qui voyage sous de fausses identités, le Bureau recrute un agent de voyage. Morris peut ainsi changer d’itinéraire au tout dernier moment, entrer sur le territoire soviétique ou le quitter comme il lui chante. Il n’a pas à justifier ses expéditions de l’autre côté du rideau de fer. Il s’agit avant tout de protéger ses déplacements contre la curiosité des services secrets alliés ou des agents de la CIA. Morris est également sûr de pouvoir faire escale dans une capitale de l’Europe de

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