FBI
d’Oklahoma City, qui fait 168 morts et 800 blessés le 19 avril 1995. Le Bureau vient de se lancer dans une lutte sans merci contre les plus exaltés de ses ennemis de l’intérieur : les « milices » qui ont déclaré la guerre à l’État fédéral américain et qui refusent de reconnaître son autorité. Se faisant passer pour un spécialiste en explosifs, Michael German infiltre deux groupes de la côte Ouest, la Milice de l’État de Washington et les Freemen de Seattle, qui le chargent de tester leurs explosifs (C-4). C’est ainsi qu’il se retrouve en train de vérifier le bon fonctionnement de détonateurs et la qualité du C-4 dans une grange contiguë à un corps de ferme où une dizaine d’enfants se sont retrouvés pour un goûter d’anniversaire. Ce n’est pas le seul exemple d’inconscience des « miliciens ». German a dû récupérer en catastrophe un engin explosif relié à une bonbonne de gaz qu’un des miliciens entreposait chez lui sans trop se soucier de la sécurité de ses propres enfants et petits-enfants qui s’y trouvaient.
À l’heure d’arrêter les miliciens, le FBI hésite à intervenir en force. Ceux-ci ont une propension au martyre et annoncent qu’ils préfèrent mourir plutôt que de se rendre. Michael German a alors une idée : pourquoi ne pas mettre à profit leur soif d’apprendre de nouvelles techniques en vue de contrer les forces de l’ordre ? Le groupe des Freemen de Seattle rend visite aux miliciens de l’État de Washington pour leur dispenser un cours sur le maniement des explosifs. Une occasion en or pour arrêter tout le monde ! Avant le début du cours, German remet à chacun, Freemen et miliciens, une paire de menottes. Il va leur montrer comment les ouvrir en cas d’arrestation. Miliciens et Freemen se sont ainsi passé eux-mêmes les menottes juste avant l’arrivée des agents du FBI chargés de les arrêter.
En rejoignant le FBI, Michael German a certes réalisé son rêve le plus cher, mais sans être dupe. Fin connaisseur de l’histoire du Bureau, la personnalité complexe de J. Edgar Hoover ne lui a pas échappé. Il pense que le Bureau est capable du meilleur comme du pire. La meilleure organisation au monde serait-elle susceptible de succomber parfois à la pire culture d’oppression ? Après les attaques du 11 Septembre, German a relevé avec inquiétude un changement d’attitude des agents, qui ne semblent plus aussi soucieux du respect des règles qu’ils auraient dû l’être. « Cela me faisait peur, explique-t-il, car je sais combien ce peut être contre-productif. » Mais il est bien décidé à continuer malgré tout son travail. Le Bureau a besoin de ses talents d’« infiltré » dans ce qui apparaît alors comme une des affaires les plus inquiétantes de l’après-11 Septembre.
Le Bureau s’est aperçu qu’un groupe terroriste « suprémaciste » blanc était en contact avec un groupe armé islamiste. Un informateur du Bureau est même parvenu à enregistrer une rencontre entre représentants des deux organisations, que rassemble la même haine des Juifs et du gouvernement américain. Les « suprémacistes » acceptent de sous-traiter certaines des attaques programmées par les islamistes, qui ont conscience d’être surveillés jour et nuit par le FBI. En raison de son expérience, le Bureau demande à Michael German de s’occuper du dossier.
« Malheureusement, je me suis aperçu que l’enquête était entachée de graves irrégularités et d’erreurs administratives. J’ai réalisé que, à cause de ces erreurs, toute poursuite devant les tribunaux serait impossible. J’ai participé à suffisamment de procès pour savoir que la défense sait tirer profit des moindres failles. Je sais qu’il faut faire les choses dans les formes. J’en ai parlé à mes supérieurs, mais ils n’avaient pas l’air intéressés. À la fin, j’ai découvert que la plupart des écoutes étaient illégales. J’en ai donc avisé le Quartier général. Mais, au lieu de régler le problème, ils ont décidé que le problème, c’était moi… J’avais violé la règle numéro un : ne jamais embarrasser le Bureau !
« À compter de ce moment, j’ai été isolé, comme placé sous une chape de plomb. Plus personne ne m’adressait la parole et j’ai été éjecté de l’affaire. Par la suite, j’ai découvert que, pour l’étouffer, ils ont commis des faux. Ils ont essayé de dire que la
Weitere Kostenlose Bücher