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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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réunion au sommet entre islamistes et suprémacistes n’avait jamais eu lieu, qu’il n’y avait pas eu d’écoutes, et que la loi n’avait donc pas été violée. Mais j’avais les transcriptions, je les ai montrées aux services d’inspection interne du FBI et à l’inspecteur général du Département de la Justice. Ils ont dit : “Oh ! mince, cela veut dire qu’on a un gros problème !” Mais ils n’ont rien fait, ou plutôt ils ont commencé à me chercher des poux dans la tête. On m’a dit que je ne travaillerais plus jamais dans des opérations d’infiltration. »
    Après seize ans de bons et loyaux services, Michael German présente sa démission. Ses anciens collègues auraient pu le lui pardonner, s’il n’avait quitté le Bureau pour rejoindre… l’ACLU, l’American Civil Liberties Union, la « bête noire » du Bureau, créée dans les années 1920, entre autres, pour protéger les droits des étrangers menacés d’expulsion lors des fameux raids qu’avait ordonnés le Procureur général, Palmer, et qui avaient lancé la carrière de J.  Edgar Hoover. On peut dire que les relations entre le Bureau et l’ACLU sont pour le moins tendues.
    D’aucuns pourraient qualifier de trahison ce passage d’une institution ennemie à l’autre. Pas Michael German. Au contraire : il y voit une sorte de continuité. Il fait remarquer que les deux organisations ont grandi ensemble à l’ombre de la Constitution américaine, qu’elles servent toutes deux de manière parfois opposée. « Quand j’ai rejoint le FBI, dit-il, j’ai fait serment de défendre la Constitution, pas de protéger le FBI. »
    Michael German avait-il encore sa place au FBI ? À l’heure de la guerre contre l’axe du Mal, les critiques sont-elles de mise au sein du Bureau ? German ne porte-t-il pas sur l’Amérique de l’an 2000 un regard par trop critique ? Quand il apprend que le FBI interroge des milliers de citoyens américains uniquement en raison de leur confession musulmane, il se croit revenu près d’un siècle en arrière, dans l’Amérique des raids anticommunistes organisés sous l’égide de Hoover. Il sait que le degré de violence sociale n’est certes pas le même, il n’ignore pas qu’au début du siècle dernier un anarchiste avait tué le Président, qu’un autre s’était fait sauter devant l’entrée du Département de la Justice. Le pays était alors hanté par le spectre du communisme et certaines portions du territoire étaient placées sous la loi martiale. Les anarchistes étaient même arrivés à bloquer la poste en envoyant des colis piégés. Une situation qui n’est pas sans évoquer les affres provoquées par les premiers attentats bio-terroristes de l’histoire des États-Unis, une semaine après les attaques du 11 Septembre.
    Le 18 septembre 2001, des courriers contenant de l’anthrax, bacille du charbon, sont adressés à des journalistes du Sun (Boca Raton), du New York Post , de la chaîne télévisée NBC, ainsi qu’à deux sénateurs. Cinq personnes décèdent, dix-sept autres sont contaminées, des milliers d’autres sont traitées aux antibiotiques. Pour le FBI, c’est le début de l’opération « Amerithrax ». Plus de 8 000 personnes sont interrogées. Dix-neuf laboratoires sont mobilisés avant de découvrir que la poudre d’anthrax appartient à la souche « Ames », fabriquée aux États-Unis. Privilégiée par le FBI, la piste Al Qaida est abandonnée. Le Bureau cherche un émule d’« Unabomber », cet universitaire dont les colis piégés ont tenu le pays en haleine pendant plus de dix ans. « Amerithrax » se concentre sur le docteur Stephen J. Hatfill, un biologiste spécialiste du bio-terrorisme, consultant pour la CIA, le Pentagone et le FBI. Le docteur Hatfill est surveillé de près. De trop près : une voiture du FBI lui roule sur le pied. Un étang près de son domicile est vidé. Il perd son travail, se retourne contre le gouvernement, et finit par obtenir une indemnité de 5,8 millions de dollars. Le Bureau se penche alors sur un deuxième savant, Bruce Ivins : c’est un chercheur respecté qui a participé à la mise au point du vaccin de l’anthrax pour l’armée américaine. Le FBI s’était même adressé à lui pour analyser les courriers suspects envoyés en octobre 2001. Mais, quand le Bureau a commencé à le traiter en suspect, Bruce Ivins a perdu les pédales et s’est suicidé après que le Bureau

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