FBI
le comploteur : ce n’est autre que le président des États-Unis, Harry Truman ! Le numéro trois du Bureau demande aux principaux responsables, dont William Sullivan, de faire jouer tous leurs contacts à Washington au sein des différentes loges. L’obstacle finit par être levé…
Le 15 août 1945, neuf jours après la destruction d’Hiroshima par une bombe atomique, et six jours après celle de Nagasaki, le président Truman annonce la reddition du Japon. La guerre est finie, l’heure est à la reconversion. Le 20 septembre, le Président signe le décret mettant fin aux activités des tout jeunes services secrets, l’OSS. Truman réalise là l’un des vœux les plus chers de J. Edgar Hoover en lui offrant la victoire finale sur son ennemi mortel, le directeur de l’OSS, William Donovan.
Le directeur du FBI espère bénéficier du démantèlement de ce service, qui employait alors près de 20 000 personnes. Ses espoirs sont vite déçus. Les branches Secret Intelligence (SI) et Special Operations (SO) de l’OSS sont transférées au Département de la Guerre, et rassemblées sous le nom de Strategic Service Unit (SSU), organisme chargé de liquider les structures de l’OSS. Les bureaux de l’OSS à l’étranger sont réduits à la portion congrue. Le FBI opérant en Europe occupe une partie de l’espace laissé vacant par la disparition de l’OSS. Le Counter Intelligence Corp (CIC) de l’armée reste.
J. Edgar Hoover a un plan d’expansion à l’étranger. Pourquoi ne pas confier la collecte du renseignement des commandos hors des frontières américaines à des représentants du FBI, des services secrets de l’armée et de la marine basés dans les ambassades américaines, sous la supervision du Département d’État ? Truman refuse et annonce à Hoover qu’il entend désormais contenir les interventions du Bureau à l’intérieur des frontières des États-Unis, où il a déjà bien assez à faire. Le 22 janvier 1946, le Président signe un décret instaurant l’Autorité nationale du renseignement (National Intelligence Authority, ancêtre du National Security Council) et une nouvelle agence de renseignement, la CIA. En 1946 encore, il retire au FBI sa juridiction sur l’Amérique latine. Ordre est alors donné de fermer tous les bureaux du SIS à l’étranger. William Sullivan est chargé de contrôler la destruction de tous les dossiers et du matériel du SIS qui ne peut être rapatrié au « Siège du Gouvernement ». Quand la CIA lui reprochera sa politique de la terre brûlée, Hoover répondra publiquement qu’il ne peut avoir confiance dans une organisation qui est l’héritière du nid de taupes soviétiques qu’était à ses yeux l’OSS. Des dizaines d’agents du FBI quittent le Bureau pour rallier la CIA. Ce ne sont pas toujours les plus scrupuleux (William Harvey deviendra l’une des « légendes noires » de l’Agence et sera mêlé à l’assassinat du président Kennedy), ni les plus vertueux (Bob Maheu deviendra le bras droit de Howard Hughes et travaillera en free lance pour la CIA). Ceux qui restent sont redéployés sur le territoire américain, et c’est ainsi que Wallace Estill se retrouve de l’autre côté du continent, chez les Eskimos.
Le FBI chez les Inuits
Après la dissolution du SIS, Wallace Estill est muté au fin fond de l’Alaska pour surveiller les populations eskimos. Il entre en effet dans les attributions du FBI de faire régner la loi et l’ordre au sein des tribus du Grand Nord. Un travail parfois surprenant : sa première mission consiste à enquêter sur le vol du fuel de la station météo américaine de Bethel.
Il ne lui faut pas longtemps pour identifier les coupables : les Eskimos sont tombés par hasard sur les dizaines de barils de pétrole constituant les réserves de la station météo ; ils se sont servis. Escorté d’un policier local, l’agent du FBI se rend dans un premier village et découvre une partie des barils. Il rassemble les Eskimos et leur annonce qu’ils ont commis un délit fédéral, en conséquence de quoi tous les hommes sont en état d’arrestation ; ils sont priés d’accompagner l’agent fédéral à bord de leurs canoës.
Suivi d’une dizaine d’embarcations remplies d’Eskimos, le bateau de l’agent du FBI se dirige vers un deuxième village, quand son moteur heurte une branche sous l’eau. Panne : il faut réparer. Pendant la manœuvre, l’agent tombe à
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