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Fiora et le Magnifique

Fiora et le Magnifique

Titel: Fiora et le Magnifique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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faire confiance ? Les armes qui te manquent, nous les
trouverons ensemble. Garde l’espoir ! Je sais que la route est longue et
qu’elle te réserve bien des surprises. J’ai beaucoup à t’apprendre...
    Fiora
regarda son compagnon avec curiosité :
    – Tu
es un homme étrange et ce n’est pas la première fois que je m’en aperçois. Je n’ai
pas oublié ta prédiction, le soir du bal, au palais Médicis...
    – Ni,
je l’espère, la promesse que je t’avais faite de te secourir quand tu en aurais
besoin ? ...
    – Je
ne l’avais pas oubliée... mais je n’y croyais pas. Pardonne-moi car tu viens de
me sauver d’un sort bien pire que la mort et je ne t’en remercierai jamais
assez. Pourtant, je te l’avoue, tu me fais un peu peur. D’où tires-tu ces
pouvoirs étranges qui sont les tiens ? Hier, sur un simple geste, tu as
changé la Virago en servante obéissante et...
    – Chut !
Nous parlerons de cela plus tard. On ne sait jamais jusqu’où le vent peut
porter les paroles... Sache seulement ceci : on s’empare assez facilement
de l’esprit d’un être quand il est sous le coup d’une émotion...
    Ils
poursuivirent leur chemin en silence. Abandonnant la route, Démétrios choisit
un sentier grimpant entre des murets de pierre sèche qui retenaient la terre
sous les vignes et les oliviers. Le soleil montait dans le ciel. Il répandait
sa chaleur printanière sur les collines piquées ici et là de grands cyprès
noir. Perché dans le feuillage argenté d’un vieil olivier, un merle se mit à
siffler. Fiora s’arrêta un instant pour l’écouter et aussi pour se reposer. La
sueur perlait à son front, à sa lèvre supérieure et ses pieds, couverts de
poussière dans leurs sandales de corde, lui faisaient mal :
    – Pourquoi
passons-nous par ici ? demanda-t-elle. Ce chemin n’est-il pas plus long ?
    – Il
est au contraire plus court pour qui se rend chez moi. Et puis... il évite de
passer près d’une maison qui doit t’être doublement chère ? N’y es-tu pas
devenue l’épouse du comte de Selongey, l’envoyé du Téméraire ?
    Foudroyée
par ces quelques mots, Fiora leva sur son bizarre compagnon un regard épouvanté
et retint de justesse un signe de croix.
    – Pour
savoir cela, il faut que tu sois le diable en personne ! murmura-t-elle.
    Le
médecin grec se mit à rire et elle en fut vaguement scandalisée comme si cette
manifestation humaine était déplacée chez un personnage aussi singulier qu’elle
ne pouvait s’empêcher de trouver un peu sulfureux.
    – Non,
dit-il tranquillement. Simplement je sais toujours ce que j’ai besoin de
savoir. A présent, reprenons, s’il te plaît, notre chemin ! Nous avons
tous les deux besoin de vêtements propres, d’un peu de repos... et d’un verre
de vin frais !
     

 
CHAPITRE IX LE MÉDECIN DE
BYZANCE
     
     
     
    La
maison du médecin grec se dressait à l’écart du bourg de Fiesole, au bout d’une
double rangée de hauts cyprès qui dressaient autour du visiteur deux murailles
de verdure. Construit deux siècles plus tôt, au temps des luttes fratricides
des Guelfes et des Gibelins, c’était un petit castello qui devait, jadis,
renforcer la défense des remparts de l’antique cité étrusque. Il avait de hauts
murs rougeâtres dont les anciens créneaux étaient coiffés d’un grand toit à
faible pente. Une tour carrée, couverte elle aussi, accentuait l’aspect
guerrier de la bâtisse mais les jardins qui l’enveloppaient n’avaient rien à
envier à ceux des plus riches demeures et adoucissaient ses vieux murs au point
de les rendre aimables.
    De
grands pins parasols au pied desquels coulait une fontaine aux flots paresseux
rafraîchissaient un grand bassin carré et formaient une oasis préservée où s’épanouissaient
à loisir des haies de lauriers-roses – et de lauriers-sauge ! -, des
buissons d’églantines, de grands iris bleus et noirs, des touffes de lavande,
de grosses pivoines blanches, des grenadiers à fleurs pourpres, des citronniers
et des orangers dans de grands pots de terre rouge et, dans de vastes
plates-bandes cernées de cordons de buis, toutes les plantes médicinales, tous
les « simples » dont pouvait avoir besoin un médecin. Il y avait
aussi des arbres fruitiers : cerisiers, pruniers, poiriers et enfin,
derrière un ressaut de la colline, un grand carré de légumes qui rejoignait les
bâtiments d’une ferme. En outre, une sorte de terrasse faite d’un

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