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Fiora et le Pape

Fiora et le Pape

Titel: Fiora et le Pape Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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en échange les très profonds regrets du
Vatican. Le climat de Rome est malsain, tout le monde sait cela. Tu auras été
victime de la fièvre des marais. Ta seule chance de vivre est d’accepter ce que
je t’offre, avec, bien sûr, l’accord du pape.
    – Jamais !
Je préfère la mort.
    – Et
celle de ton fils ? Nous savons où il est. Ce serait si facile de le faire
disparaître. Réfléchis, cousine, mais réfléchis vite ! Demain on viendra
te chercher.
    Si le
regard de Fiora avait pu tuer, Hieronyma fût tombée raide morte. La fureur qui
s’empara d’elle était si violente qu’elle annihila l’angoisse et le désespoir,
et la tint debout, droite et fière en face de cette créature démoniaque qui n’avait
de femme que l’apparence. Fiora devinait qu’elle ne devait à aucun prix laisser
voir que ces menaces la touchaient car, dès lors, l’autre ne cesserait d’abuser
du pouvoir qu’elle croirait avoir pris sur elle. Une idée se glissait en elle :
Hieronyma exagérait peut-être sa puissance, surtout en ce qui concernait le
petit Philippe. Ceux qui l’entouraient devaient faire bonne garde et, en outre,
le premier soin de Léonarde, une fois libérée de ses liens, avait sûrement été
de courir au Plessis pour s’y plaindre violemment. L’enfant devait être bien
protégé.
    Une
fois de plus, elle tourna le dos sans un mot et franchit la porte du parloir.
La voix haineuse de Hieronyma la poursuivit.
    – Ne
compte pas t’enfuir ! Les portes du couvent seront gardées cette nuit.
    Le
lourd vantail, en se refermant, coupa court à ce dernier débordement de fiel.
Épuisée par la tension nerveuse qu’elle s’était imposée, Fiora s’y adossa et
ferma les yeux, attendant que son cœur retrouvât un rythme normal. Elle les
rouvrit quand une main se posa sur son épaule :
    – Il
n’y a pas une minute à perdre, fit la voix douce de sœur Serafina. Il faut
préparer votre fuite. Cette femme est abominable.
    – Vous
avez entendu ?
    – J’ai
eu cette curiosité et vous en demande pardon. Je sais, les murs sont épais et
la porte aussi, mais quand on l’entrouvre... Il ne faut pas que vous tombiez
entre les mains de cette créature.
    – Vous
la connaissez ?
    – Ma
mère la connaît, et je peux dire qu’elle n’a pas bonne réputation. Elle habite
le palais que le pape a donné, dans le Borgo, à Francesco Pazzi, et l’on dit
que c’est elle qui régente tout. Mais ne perdons pas de temps ! Je vais
aller au jardin jeter un voile blanc par-dessus le mur. Il vaut mieux que vous
n’y alliez pas vous-même.
    Elle
allait s’élancer, Fiora la retint par sa manche :
    – Un
instant ! Je vous ai une immense reconnaissance, mais vous avez vu le
temps qu’il fait ? Sûrement pas un temps pour pêcher dans un marais et
personne, certainement, n’attend notre signal.
    – Il
faisait aussi mauvais hier et avant-hier. Pourtant l’envoyé du cardinal y
était. Il y a, tout au bout, entre les murs de la ville et l’étang, une espèce
de ruine près de laquelle il se tient.
    – Vous
êtes allée voir ?
    – Où
croyez-vous que j’ai déchiré ma robe avant-hier ? Sœur Serafina, en effet,
avait reçu ce jour-là une semonce de la part de la maîtresse des novices pour l’accroc
sérieux que montrait son vêtement. Elle avait prétendu l’avoir accroché contre
un des bancs du réfectoire, mais les bords de la déchirure portaient des traces
d’un brun verdâtre difficilement imputables à un meuble, même ciré de frais. L’affaire
s’était conclue par une série d’Ave Maria à dire à la chapelle les bras en
croix, épreuve dont la novice était sortie passablement épuisée et qui, à
présent, donnait des remords à Fiora.
    – Je
vais y aller, conclut-elle. Je n’ai pas envie que vous soyez punie de nouveau.
    – Soyez
sans crainte pour cette fois : je connais à fond les pièges de l’aristoloche
et il vaut mieux que l’on ne vous voie pas au jardin à présent.
    – De
toute façon, cela ne servira à rien. Vous avez entendu : le couvent sera
gardé cette nuit.
    – Sûrement
pas du côté du marais. C’est beaucoup trop vaste. En outre, quiconque s’y
aventurerait sans un appui quelconque s’y enliserait irrémédiablement et
connaîtrait une mort horrible. Si avisée qu’elle soit, la signora Boscoli ne
saurait tout imaginer.
    Un
moment plus tard, Antonia revint apprendre à son amie que le signal avait été
donné et que l’envoyé

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