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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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fait
porter.
    – Donna
Fiora, dit-il sans se retourner, vous avez appris, je pense, que nous partons
demain pour châtier les Suisses pillards et envahisseurs ? J’ai décidé que
vous voyageriez en compagnie de messire Panigarola, ambassadeur de Mgr le duc
de Milan, qui est l’un des hommes les plus sages et les plus aimables qu’il m’ait
été donné de connaître et, comme il n’est jamais bien loin de moi, c’est dire
que nous cheminerons assez souvent de compagnie.
    – Monseigneur,
coupa Fiora, pardonnez-moi de vous interrompre, mais pourquoi tenez-vous tant à
m emmener... et sous quel nom ? Suis-je un otage et, dans ce cas, pourquoi ?
Vous avez dit à Douglas Mortimer que j’étais la comtesse de Selongey et
cependant Votre Seigneurie sait très bien que j’ai demandé l’annulation. Une
annulation qu’elle souhaite d’ailleurs autant que moi.
    Tenant
toujours son arbalète, le duc se retourna et considéra la jeune femme d’un œil
amusé :
    – Vous
avez pourtant été bien élevée, donna Fiora ! Ne vous a-t-on pas appris que
l’on ne questionnait jamais un souverain ? Voilà, il me semble, une belle
série de questions ? ... Mais, pour une fois, je vais répondre... à
condition que vous m’accordiez une faveur...
    – Une
faveur ? De moi au puissant duc de Bourgogne ?
    – Mais
oui. Je vous dirai tout à l’heure ce que je souhaite. Pour l’instant, voyons ce
que vous m’avez demandé... Êtes-vous un otage ? En un certain sens oui.
Vous savoir sous ma main... et peut-être en danger, vous assure à vous une
certaine tranquillité et à moi l’obéissance de deux hommes...
    – Deux ?
Campobasso est parti à ce que l’on m’a dit.
    – Il
reviendra. L’important est que Selongey et lui ne passent pas leur temps à s’entre-tuer
et à vous chercher aux quatre horizons. Parlons à présent de cette annulation !
Le légat s’est rendu auprès de l’empereur Frédéric pour m’assurer de sa
neutralité durant la guerre que j’entreprends. Il réglera cette question à son
retour. Donc, jusqu’à ce moment, vous avez droit au titre de comtesse de
Selongey.
    – Ce
n’est pas du tout mon sentiment et je ne veux pas le porter.
    – Comme
il vous plaira. C’est donc sous votre nom flo rentin que vous serez
présentée demain à l’ambassadeur.
    Votre
gouvernante voyagera dans son chariot le plus confortable. Quant à vous... et c’est
là que j’en viens à cette faveur dont nous parlions, vous me suivrez à
cheval.., si toutefois vous savez monter.
    – Vous
avez bien voulu admettre, monseigneur, que j’ai été bien élevée.
    – C’est
parfait mais ce sera mieux encore si vous acceptez de revêtir le costume que l’on
a dû, à cette heure, déposer chez vous. Un costume... de garçon.
    Fiora
se mit à rire :
    – Si
c’est cela que vous désirez, monseigneur, c’est bien peu de chose. Je possède
déjà un costume masculin grâce auquel j’ai voyagé plus commodément depuis
Florence.
    – Si
vous y êtes accoutumée, ce n’en est que mieux mais je souhaite vraiment vous
voir porter celui que j’ai envoyé. C’est... la raison profonde du désir que j’ai
de vous garder auprès de moi durant cette campagne...
     
    En
rentrant chez les Marqueiz, Fiora trouva, en effet, étalées sur son lit, des
chausses collantes de soie noire, de fines chemises brodées et une tunique de
velours d’un beau rouge profond sur la manche de laquelle étaient brodées les
grandes armes de Bourgogne chargées d’un lambel d’argent à trois pendants qui
la laissèrent perplexe. Un chaperon de même velours, frappé d’une médaille d’or
représentant saint Georges, une lourde chaîne d’or, un superbe manteau de
cheval de fin drap noir doublé de martre et des bottes de daim noir fourrées
accompagnaient ces vêtements, mais la jeune femme ne leur accorda qu’une
attention distraite. Elle contemplait toujours le pourpoint quand Léonarde
entra, les bras chargés de vêtements qu’elle allait mettre dans un coffre et
Fiora pensa qu’elle pourrait peut-être l’éclairer :
    – Vous
êtes bourguignonne, dit-elle. Alors vous devez savoir quel est cet écu ? Monseigneur
Charles m’a fait porter ces vêtements tout à l’heure. Je dois les revêtir et chevaucher
près de lui.
    Léonarde
prit la tunique mais ne répondit pas tout de suite. D’un doigt songeur, elle
suivait le dessin compliqué de la broderie et, quand elle laissa retomber

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