Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
Vom Netzwerk:
pas mal de temps je me suis aperçu que le meilleur moyen de battre les gens, c’est de les combattre avec leurs propres armes. Avec Rospignac, il faut savoir louvoyer et ruser.
    – Je tâcherai », promit Ferrière avec une moue qui indiquait que le conseil n’était pas trop de son goût.
    Ils sortirent et se séparèrent devant la porte du cabaret.

IX – UN BON PARENT
    Comme Ferrière faisait les cent pas à l’angle de la rue, il aperçut soudain Rospignac qui, couvert de poussière comme quelqu’un qui vient de faire un longue route, se hâtait vers son logis.
    Il se campa au milieu de la rue et l’attendit.
    « Tiens, Ferrière, fit-il le plus naturellement du monde, que diable, ou qui diable attendiez-vous ainsi planté au milieu de ce carrefour ? Serait-ce une femme ?…
    – Non, dit Ferrière avec une froideur manifeste, c’est vous que j’attendais.
    – Moi !… Aurais-je cette bonne fortune de pouvoir vous être utile ? Disposez de moi. Si c’est à ma bourse que vous voulez faire appel, elle est justement bien garnie… Si c’est un second qu’il vous faut, mon épée ne demande qu’à sortir du fourreau… Usez de tout comme vous appartenant. »
    Cela était dit avec cordialité et bonne humeur. Ferrière comprit qu’il eût été ridicule de garder sa raideur vis-à-vis d’un homme qui se montrait si aimable. Et il adoucit son attitude.
    « Je vous rends mille grâces, dit-il, mais ma bourse est aussi convenablement garnie, et, n’ayant pas de duel sur les bras, je n’ai pas besoin de second.
    – Tant pis, tant pis ! Dans tous les cas, si l’occasion se présente, n’oubliez pas que je suis tout vôtre.
    – Vous me comblez, baron. Eh bien donc, puisque je vous trouve si bien disposé à mon égard, permettez-moi d’en profiter. Baron, j’ai besoin d’un renseignement que vous pouvez peut-être me donner. C’est au sujet d’une femme à laquelle je m’intéresse et qui a disparu.
    – Une femme ! dit Rospignac en plaisantant, comment vous, Ferrière, vous courez après les femmes ? Et de quelle femme voulez-vous parler ?
    – De Fiorinda ! gronda Ferrière qui se fit franchement menaçant.
    – La petite diseuse de bonne aventure ?
    – Elle-même.
    – Et vous voulez que je vous dise ?…
    – Ce qu’elle est devenue… Ne le sauriez-vous pas par hasard ?
    – Si fait, bien, pardieu !… Mais par exemple, vous pouvez vous vanter d’avoir une fière chance !
    – Pourquoi ?
    – Tiens ! Je suis peut-être le seul qui puisse vous renseigner au sujet de cette petite, vous vous adressez justement à moi, et vous croyez que ce n’est pas de la chance cela ?
    – Et vous allez me dire où elle est ?
    – Si cela peut vous être agréable, je ne demande pas mieux.
    – Parlez, je vous en prie.
    – Fiorinda, dit Rospignac avec une belle indifférence, est au Louvre. »
    Et se reprenant vivement :
    « Du moins, c’est là que je l’ai conduite.
    – Au Louvre ! s’effara Ferrière. Et c’est vous qui l’y avez conduite ?… Qu’est-ce que cela veut dire ?
    – Écoutez, vicomte, je vous dis là des choses que je ne devrais dire à personne, mais mordieu, pour rendre service à un parent, on peut bien transiger un peu avec le devoir. La vérité est très simple. La voici : M me  Catherine m’a ordonné de lui amener la petite diseuse de bonne aventure. Je l’ai fait enlever l’autre soir, dans la rue des Petits-Champs, et je l’ai fait conduire au Louvre. Voilà la vérité toute nue.
    – Vous ne l’avez pas fait enlever pour votre compte ? demanda Ferrière pris d’un vague soupçon.
    – Moi ! se récria Rospignac, que voulez-vous que je fasse de cette petite bohémienne, mon Dieu ?
    – Ainsi, Fiorinda serait au Louvre ? reprit Ferrière qui n’en revenait pas.
    – Écoutez, il y a un moyen bien simple de savoir ! c’est d’aller le demander à M me  Catherine.
    – Et si M me  Catherine ne veut pas me renseigner ! fit-il. Si elle refuse de me recevoir ? »
    Avec une belle assurance, Rospignac le rassura :
    « Pour ce qui est de vous renseigner, fit-il, je ne vois pas pourquoi elle s’y refuserait. Moi, je suis à son service. Elle me donne un ordre. Je l’exécute. Je n’ai pas d’explications à demander quand on ne m’en fournit pas spontanément. Vous, c’est différent. Vous vous intéressez à cette jeune fille. C’est votre droit. La reine m’a dit qu’elle ne lui veut aucun

Weitere Kostenlose Bücher