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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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mal, alors pourquoi ne parlerait-elle pas ?
    – Oui, c’est bien ce que je me dis. Mais si elle ne me reçoit pas ?
    – Allons, vous n’avez pas votre tête bien à vous, à ce que je vois. Vous devriez bien penser pourtant que, si je prends la peine de vous accompagner, c’est que je sais que je pourrai vous être utile. J’ai l’honneur d’être admis auprès de Sa Majesté à n’importe quelle heure. Je serai votre introducteur. J’irai demander audience pour vous. Et je réponds de l’obtenir.
    – Quoi ! Vous consentiriez !… »
    Rospignac haussa les épaules d’un air détaché et bougonna :
    « Ma parole, vous êtes stupide, vicomte. Y a-t-il là de quoi s’émerveiller comme vous le faites ? »
    Ferrière contempla Rospignac d’un œil ému. Et lui prenant la main :
    « Rospignac, fit-il avec douceur, il faut que je vous demande pardon. Je ne vous aimais pas…
    – Je le sais, interrompit Rospignac en souriant. Je sentais bien qu’il y avait un malentendu entre nous. Vous êtes mon parent, Ferrière. Parent très éloigné, je le sais bien. Mais vous êtes aussi le fils du vidame de Saint-Germain, l’homme que j’aime et respecte le plus au monde. Et je m’étais juré de faire tomber les injustes préventions que vous aviez contre moi. L’occasion s’est présentée. Je l’ai saisie avec joie. Je regrette seulement que ce soit si peu de chose.
    – Quelle erreur ! protesta Ferrière avec chaleur. Vous ne pouviez pas me rendre de service plus signalé que celui que vous êtes en train de me rendre. Car, je puis vous le dire maintenant, Fiorinda est ma fiancée. Bientôt elle sera ma femme. »
    Rospignac eut le bon goût de ne pas montrer un étonnement excessif qui pouvait être froissant.
    Ils se prirent par le bras, comme deux excellents amis, entrèrent ensemble au Louvre et se dirigèrent vers les appartements de la reine mère.
    Rospignac fut introduit auprès de sa redoutable maîtresse.
    Ferrière resta dans l’antichambre où il se tint à l’écart. Au bout d’un quart d’heure, Rospignac reparut. Rien qu’à voir son attitude triomphante, Ferrière comprit qu’il avait réussi dans sa démarche. Il respira plus librement.
    « Sa Majesté, dit Rospignac, a été on ne peut plus aimable. Dans un instant, elle vous fera appeler. Fiorinda est ici. Elle est traitée fort convenablement. La reine, qui a entendu parler d’elle, a eu cette curiosité de vouloir la voir et de la consulter. Voilà tout le secret de cette disparition qui vous inquiétait. Dans quelques jours, demain peut-être, on lui rendra sa liberté en lui faisant un opulent cadeau pour la dédommager de ses ennuis et de son temps perdu.
    – Pensez-vous qu’il me sera permis de la voir ? demanda Ferrière qui se sentait de plus en plus réconforté.
    – La reine, assura Rospignac, m’a paru très bien disposée à votre égard. Elle vous accordera, je crois, tout ce que vous lui demanderez. »
    Enfin, on appela le vicomte de Ferrière.
    Ferrière et Rospignac se donnèrent l’accolade et, après l’avoir remercié avec effusion une dernière fois, le vicomte disparut, suivi du regard par le baron qui avait un sourire énigmatique aux lèvres, et qui sortit à son tour des appartements de la reine.
    Catherine répondit par une inclinaison de tête et un gracieux sourire au profond salut de Ferrière qui se courbait respectueusement devant elle.
    « Votre parent, Rospignac, fit-elle, m’a dit que vous étiez inquiet du sort de cette petite diseuse de bonne aventure, et je tiens à vous déclarer, vicomte, qu’il ne lui est rien arrivé de fâcheux.
    – C’est ma fiancée, madame !
    – Votre fiancée !… Mais… pardonnez-moi, vicomte, une reine est un peu comme la mère de ses sujets et je m’intéresse particulièrement à vous… Cette petite n’a ni nom, ni biens, ni titres.
    – C’est vrai, madame. Mais j’ai de tout cela plus qu’il n’en faut pour deux.
    – Et monsieur le vidame connaît-il vos intentions ? » dit-elle.
    Avec la plus entière franchise, Ferrière confessa :
    « Je les lui ai fait connaître, madame.
    – Et ?…
    – Mon père s’oppose formellement à cette union.
    – Alors, que comptez-vous faire ?
    – J’attendrai que mon père cède.
    – Il ne cèdera pas, dit Catherine en secouant la tête d’un air soucieux.
    – Alors, j’aurai le regret de me passer du consentement paternel.
    – Vous ferez cela ?…
    – Oui,

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