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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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visites qui lui paraissaient toujours trop brèves, et Beaurevers. De son côté, celui-ci lui consacrait tout le temps qui n’était pas pris par son service secret de chevalier du roi.
    On pouvait presque dire que Ferrière avait pris gîte à l’hôtel Nostradamus. Il y mangeait et couchait plus souvent que chez lui. Et c’était entre Beaurevers et lui de longues causeries où revenaient sans cesse ces deux noms : Fiorinda, Florise. Car le moment approchait de plus en plus où le brave chevalier serait enfin réuni à sa fiancée bien-aimée. Et plus le moment approchait, plus son impatience grandissait.
    Cependant il ne s’était encore produit aucun incident. Catherine et son bras droit, Rospignac, ne s’étaient pas encore manifestés. On eût pu croire qu’ils avaient renoncé à poursuivre le roi et ses défenseurs, car de tous les côtés c’était le calme plat.
    Beaurevers ne s’y fiait pas. Ce calme apparent lui présageait la tempête. Et il veillait au grain. Il veillait et avait su amener Ferrière à veiller comme lui. Ils s’attendaient à tout, se tenaient prêts à tout.
    Un jour, un quart d’heure à peine après le départ de Ferrière et de Beaurevers, un homme d’un certain âge vint frapper à la porte de la petite maison. Selon les instructions du chevalier, on ne lui ouvrit pas. Mais on le dévisagea à travers le judas et on lui demanda ce qu’il voulait, sur un ton qui n’était pas précisément aimable.
    L’homme n’avait pas un aspect redoutable. Il avait une bonne figure placide, et sinon le costume, du moins la tournure et les manières d’un vieux serviteur de bonne maison. D’ailleurs, il ne demanda pas à entrer. Il fit passer un billet à travers le judas et déclara qu’il attendait réponse dans la rue.
    Le billet fut séance tenante remis à Fiorinda. Elle lut ce qui suit :
    « Un de vos bons amis, sinon le meilleur, galant homme que j’estime, m’a fait comprendre qu’il serait injuste de m’obstiner à vous condamner sans vous connaître, et que mon devoir d’honnête homme était de vous permettre de plaider votre cause.
    « S’il vous convient de tenter cette chance, suivez le serviteur qui vous remettra ce billet : il vous conduira rue Montmartre, dans une maison amie, où je vous attends.
    « Je sais, par le même ami, que vous avez de sérieuses raisons de ne pas vous hasarder seule dans la rue. S’il en est ainsi, je vous engage à vous faire escorter, à seule fin qu’il ne vous arrive rien de fâcheux pendant le trajet, très court, d’ailleurs. Vos gens attendront à la porte et vous ramèneront chez vous. »
    C’était signé : « Vidame de Saint-Germain, duc de Ferrière. » Et le sceau du vidame s’étalait à côté de la signature tout pareil à celui qui se trouvait sur la suscription.
    La collaboration de Rospignac s’avérait en ce que ce billet était rédigé de manière à donner à celle qui le lirait des espérances qui ne devaient pas se réaliser.
    En effet, Fiorinda conçut aussitôt des espérances. Le sceau, deux fois répété, du vidame ne permettait pas de douter que la lettre fût bien de lui. Dès l’instant qu’il était établi que cette lettre venait de lui, elle ne pouvait croire à un piège, la probité bien connue du vidame le mettait à l’abri de ce soupçon injurieux. L’ami dont il parlait ne pouvait être que Beaurevers, qui peut-être, lui offrait là l’occasion de faire ses affaires elle-même.
    Cette occasion, Fiorinda se dit qu’elle ne devait pas la laisser échapper.
    Mais elle était prudente. Avant d’agir, elle voulut voir la figure de l’homme qui était chargé de la conduire rue Montmartre. Elle l’observa par une fenêtre. Il faisait les cent pas devant la porte, les mains derrière le dos, attendant patiemment. Et elle reconnut en lui un serviteur du vidame.
    Son parti fut aussitôt pris et elle donna ses ordres. Ils furent exécutés sans la moindre difficulté, puisque Beaurevers avait ordonné de lui obéir en tout et pour tout. D’après ces ordres, deux des anciens truands demeurèrent pour garder la maison. Les quatre autres la suivirent, armés jusqu’aux dents.
    L’homme, le messager, ne parut pas étonné de la voir ainsi escortée. Il dit simplement, en s’inclinant respectueusement :
    « Venez, madame, monseigneur vous attend. »
    Et il prit les devants. Fiorinda le suivit entre ses quatre gardes du corps.
    Le trajet ne fut pas long. Le serviteur vint

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