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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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lendemain matin, qui était le troisième jour de la disparition de Fiorinda, comme il revenait au Louvre, Beaurevers trouva un billet adressé à Ferrière ou à lui. Du premier coup d’œil, il reconnut l’écriture de Fiorinda. En l’absence de Ferrière, déjà parti, Beaurevers ouvrit et lut.
    Et il demeura pensif.
    Dans ce billet la jeune fille disait qu’elle était prisonnière de Rospignac et enfermée quelque part au village de Montmartre ou ses environs. Puis elle indiquait ce qu’il fallait faire pour trouver la maison où elle était séquestrée. Pour le reste, c’est-à-dire sa délivrance, elle s’en rapportait à l’amour de Ferrière, à l’amitié de Beaurevers. Elle insistait particulièrement sur la conduite à tenir vis-à-vis de la personne qui, moyennant une forte récompense, consentait à leur faire connaître où ils pourraient la trouver. Elle nommait cette personne : la mère Angélique, celle-là même qui avait attiré de Louvre et Beaurevers dans le guet-apens de la rue des Marais.
    C’était cela qui rendait Beaurevers rêveur. Il se demandait si on ne lui tendait pas un piège dont Fiorinda se faisait innocemment la complice. Il relut attentivement le billet et réfléchit :
    « Après tout, que nous demande Fiorinda ? de ne pas parler à cette mère Angélique, qui est une fieffée coquine à qui je connais maintenant un autre nom qui lui convient mieux, celui de mère Culot. De lui remettre une somme d’argent qu’elle me fixe… la somme est assez respectable et, à ce prix-là, j’admets volontiers que cette sorcière d’enfer trahisse son maître, Rospignac. De la suivre de loin, jusqu’à ce que je la voie entrer dans une maison de Montmartre ou des environs de Montmartre, qui sera celle où elle est prisonnière. Elle ne nous demande pas autre chose. Il ne s’agit pas de nous attirer dans cette maison : Fiorinda prend soin de nous informer qu’elle est gardée nuit et jour par dix hommes bien armés… Évidemment il est fâcheux que Ferrière ne soit pas là. Mais il ne s’agit que de reconnaître la place. »
    Beaurevers prit deux bourses pleines d’or, les mit dans son escarcelle. Il s’enveloppa dans un manteau de teinte neutre et passa dans le couloir. Sans s’arrêter, il donna trois coups de poings dans une porte : la porte du dortoir de MM. Bouracan, Trinquemaille, Strapafar et Corpodibale. Ils sortirent aussitôt, il leur fit signe de le suivre. Et il passa, sûr qu’ils suivraient. Ils suivirent, en effet, à une distance raisonnable, et ne le perdant pas de vue.
    Beaurevers s’en alla tout droit au cimetière des Innocents. Il y entra par la rue de la Lingerie.
    Agenouillée sur une tombe, la mère Culot semblait prier avec ferveur. Il la reconnut aussitôt. Et il vit très bien qu’elle louchait fréquemment du côté par où il devait paraître. Dès qu’elle l’aperçut, la vieille se mit à se frapper la poitrine en des mea culpa frénétiques et elle parut secouée de frissons convulsifs. Peut-être sanglotait-elle. Peut-être était-ce la vue de Beaurevers qui lui mettait la peur au ventre.
    Beaurevers passa sans s’arrêter. Et, en passant, il laissa tomber sur le sable de l’allée les deux bourses qu’il avait emportées.
    Touchèrent-elles le sable seulement ? C’est ce que nous ne saurions dire, tant la vieille mit de promptitude à les escamoter. Et sa douleur immense tomba comme par enchantement.
    Sans se retourner, il sortit par la rue Saint-Denis. Et il attendit la sortie de la vieille. Elle ne le fit pas trop attendre.
    Beaurevers la suivit d’assez loin. Mais on peut croire qu’il ne la perdait pas de vue.
    Les quatre suivirent Beaurevers.
    Ce fut ainsi qu’ils arrivèrent à la porte Montmartre. La mère Culot franchit la porte.
    Beaurevers suivit la mère Culot.
    Les quatre allaient suivre Beaurevers.
    À ce moment, surgies on ne sait d’où, parurent quatre belles filles.
    Les quatre s’immobilisèrent. Leurs yeux flambèrent. Leurs bouches s’ouvrirent en d’immenses sourires. Ils se dandinèrent, firent des grâces, tordirent leurs énormes moustaches en un geste vainqueur. Ils s’administrèrent de formidables coups de coude dans les côtes et tous les quatre en même temps, avec une sorte d’admiration fervente :
    « Les quatre Maon !… »
    À ce moment, Beaurevers se retourna. Il les vit de loin. Il crut qu’ils suivaient : il était si sûr de leur fidélité et de leur obéissance. Il

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