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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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feu étaient un mystère qui me semblait insoluble, et pourtant je ne pouvais me résoudre à m’en aller. Je fis un tour complet sur moi-même en observant bien mon environnement, pour essayer de comprendre. Où le feu avait-il pris ? À quelle vitesse s’était-il propagé ? Personne n’avait réussi à s’enfuir, d’après les témoins, ce qui voulait dire que tout était allé très vite ; mais même ainsi, cela n’expliquait pas ce que je voyais autour de moi.
    Je me baissai et passai un doigt hésitant sur la surface brûlée d’une poutre tombée au sol. Le bois se désintégra à mon contact. Une odeur forte d’humidité s’en éleva – celle du feu que l’on avait tenté d’éteindre avec de l’eau, mais je décelai autre chose en note de fond.
    J’inhalai profondément l’odeur restée sur mes doigts.
    — Que fais-tu ? me demanda César.
    Je ne lui répondis pas tout de suite, occupée comme je l’étais à expirer lentement, puis à inspirer de nouveau. Du bois brûlé, d’accord, et moins familière, ce qui devait être de la pierre brûlée. Mais en dessous de tout cela… Qu’était-ce donc ?
    — J’essaie de déterminer ce qui est arrivé ici, répliquai-je finalement. Il y a quelque chose…
    Je me relevai, m’essuyai les mains et m’enfonçai un peu plus avant dans les ruines calcinées. César me suivit.
    — Prends garde à toi, s’exclama-t-il. Le plancher pourrait céder.
    Jusque-là il avait résisté pour la simple et bonne raison qu’il était en ardoise, mais César n’avait pas tort. Si les poutres du dessous avaient été affectées dans l’incendie, elles pouvaient craquer à tout moment. D’ailleurs en y regardant de plus près, je vis un grand trou noir dans l’un des coins de la bâtisse.
    Je m’approchai avec moult précautions et me penchai vers l’obscurité, tentant de distinguer quelque chose.
    — Il s’est passé quelque chose ici, fis-je.
    César me rejoignit et regarda à son tour dans le trou béant.
    — Le plancher s’est effondré.
    Cela semblait logique, mais en observant la façon dont les morceaux d’ardoise étaient disséminés tout autour du trou, j’eus un temps d’arrêt. Cette odeur, encore cette odeur.
    — Nous devons partir, à présent, m’annonça César. Le fiancé de Lucrèce est censé arriver à midi, et je dois être sur place pour l’accueillir.
    Pour sûr Borgia avait même dû lui ordonner d’être présent, et de se tenir tranquille, en plus. Je lui fis un sourire qui se voulait compatissant.
    — Pars devant. Je reste encore un peu.
    Il accepta à contrecœur, vu qu’il n’avait pas le choix. Il devait certainement craindre pour sa survie s’il arrivait en retard – comme je le comprenais.
    Lorsque je fus de nouveau seule, je pris mon temps pour examiner les ruines le plus méthodiquement possible. Ce que je vis me laissa vraiment perplexe. Pour autant que je le sache l’incendie avait commencé près des fenêtres avant et arrière, ce qui était plausible car Alfonso et ses complices avaient parfaitement pu se séparer pour lancer simultanément le produit inflammable. Toutefois cela n’expliquait pas le trou dans le sol, et encore moins la tache de fumée qui noircissait le mur derrière.
    Ni le fait que les bouts d’ardoise gisaient à quelques mètres du trou comme si elles avaient été soufflées, plutôt que de simplement tomber à l’étage du dessous.
    — Qu’a-t-il bien pu se passer ici ? murmurai-je.
    J’entendis alors au loin la sonnerie des trompettes annonçant l’entrée de Giovanni Sforza dans la ville de Rome. Lucrèce ne devait plus tenir en place. Je l’imaginai à la fenêtre du palazzo Santa Maria in Portico, tendant le cou pour essayer d’apercevoir son fiancé. Se révélerait-il être tout ce dont elle avait rêvé ? Mais comment un seul homme saurait-il jamais exaucer tous les désirs d’une femme ?
    Qu’était-ce donc que je sentais ?
    Je me remis à genoux et plongeai les deux mains dans les débris au sol, avant de les porter à hauteur de mon visage et d’inspirer. Je regrettai aussitôt ce geste impulsif, car je fus prise d’une quinte de toux. Pourtant, il y avait bien quelque chose…
    Les canons grondèrent en l’honneur de l’héritier de la famille Sforza. Non loin de moi des pigeons s’envolèrent à la hâte, et j’en perdis mon équilibre. Je tombai alors sur le plancher d’ardoise et le sentis craquer sous moi. Me remettant tant bien

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