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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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deviendra vraiment insupportable, les hommes tourneront les talons et se replieront vers l'endroit d'o˘ ils seront partis, dans le désarroi le plus total, en apparence. Nezahualpilli pensait qu'ainsi les Texcalteca, trompés par cette déroute, se lanceraient dans une imprudente poursuite, excités par leur triomphe apparemment si facile qu'ils n'imagineraient même pas qu'il puisse y avoir une ruse.

    Pendant ce temps, le reste de l'armée de Nezahualpilli .serait en attente, dissimulée derrière des rochers, des buissons et des arbres, de chaque côté
    de la ligne de marche qui mène à la rivière. Les Texcalteca se précipiteraient dans un couloir, entre deux murs invisibles de |    combattants. Alors, Nezahualpilli, placé sur une émi-nence, ferait signe aux tambours qui, à leur tour, donneraient le signal de l'attaque, par un roulement tonitruant. Les hommes embusqués des deux côtés se dresseraient tout à coup et les parois du couloir se refermeraient sur r l'ennemi.
    Un vieux soldat aux cheveux gris demanda : " O˘ serons-nous stationnés ?
    - Presque aussi loin et aussi planqués que les cuisi-p niers et les prêtres, grommela Gourmand de Sang, visi-'blement mécontent.
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    - quoi ! s'exclama le vétéran. Avoir fait tout ce chemin et n'être même pas assez près pour entendre le choc de l'obsidienne. "
    Notre quachic haussa les épaules. " Tu vois bien quelle piètre figure nous faisons. On ne peut pas en vouloir à Nezahualpilli de ne pas nous donner un rôle dans cette bataille, si l'on pense que c'est lui qui fait la guerre pour Ahuizotl. Xococ, notre commandant en chef, l'a supplié de nous laisser aller en première ligne, dans la rivière, pour servir d'app‚t aux Texcalteca - nous avions toutes les chances de nous faire massacrer. Mais Nezahualpilli nous a refusé cette unique chance de nous couvrir de gloire.
    "
    Personnellement, j'en étais très heureux, mais le vieux soldat était toujours f‚ché. " Est-ce que nous allons rester plantés comme des souches en attendant d'escorter les Acolhua vainqueurs et leurs prisonniers, jusqu'à Tenochtitl‚n ?
    - Pas tout à fait, répondit Gourmand de Sang. Nous aurons peut-être l'occasion de faire un ou deux prisonniers. quelques Texcalteca risquent de passer au travers des lignes Acolhua et nos compagnies Mexica et Tecpa-neca seront réparties dans toutes les directions, au nord et au sud, comme un filet tendu pour intercepter ceux qui tenteront de s'échapper.
    - On aura de la veine si on attrape autre chose qu'un lapin ", grogna le soldat grisonnant. Il se leva et s'adressa au reste de la compagnie. " Vous autres, les yaoquizque, qui combattez pour la première fois, écoutez-moi.
    Avant d'endosser votre armure, allez vous soulager dans les buissons. Vous risquez d'avoir la colique quand les tambours se mettront à retentir et vous ne pourrez plus vous sortir de votre harnachement. "
    II s'éloigna pour suivre son propre conseil et je fis de même. Tandis que je m'accroupissais, je l'entendis marmonner : " J'ai failli oublier ça. "
    Je jetai un coup d'oil et je le vis sortir de son sac un petit objet enveloppé dans du papier. " Un jeune père, tout fier, me l'a donné pour que je l'enterre sur le champ de bataille. C'est le cordon ombilical de son fils nouveau-né enroulé
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    autour d'un petit bouclier. " II laissa tomber le paquet à ses pieds et l'enfonça dans la boue, avant de s'accroupir. " Eh bien, pensai-je. Autant pour le tonalli de ce petit gars. " Et je me demandai si mon cordon et mon bouclier personnels avaient subi le même sort.
    Tandis que les simples soldats gesticulaient pour enfiler leur armure matelassée, les chevaliers revêtaient leurs flamboyants costumes ; ils étaient vraiment magnifiques à voir. Il y avait trois ordres dans la chevalerie. L'ordre du Jaguar et l'ordre de l'Aigle, auxquels les combattants pouvaient accéder en se distinguant à la bataille, et l'ordre de la Flèche, auquel appartenaient les tireurs d'élite qui avaient tué de nombreux ennemis avec ce projectile bien imprécis.
    Les Chevaliers-Jaguar portaient une vraie peau de bête qui leur servait de manteau, la tête de l'animal faisant casque. On en avait retiré le cr‚ne, bien s˚r, mais les dents de devant étaient fixées avec de la glu, si bien