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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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aventuriers qui leur apportaient des objets, des coutumes et des idées ignorés jusqu'alors.
    Aujourd'hui, avec vos soldats, vos colons et vos missionnaires qui se répandent partout, les indigènes de ces
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    régions changent si vite qu'ils n'ont même pas le temps de s'en apercevoir.
    Aussi, bien que je n'aie pas fait grand-chose de durable dans mon existence, je serais heureux de pouvoir me dire que j'ai laissé aux chercheurs futurs un tableau de ces pays et de leurs habitants à une époque o˘ ils étaient pratiquement inconnus du reste du Monde Unique.
    Mes seigneurs, si vous trouvez que certaines de mes descriptions de paysages, de personnes ou d'événements lors de mon premier voyage sont un peu vagues, vous devez en rejeter le bl‚me sur ma mauvaise vue ; par contre, si je détaille d'une façon approfondie des choses que vous jugez que je n'ai pas pu voir, c'est parce que je me sers de souvenirs de voyages ultérieurs sur les mêmes chemins, quand j'ai eu la possibilité et l'occasion de les voir clairement et de plus près.
    Pour un long voyage, en tenant compte de la difficulté variable des pistes, une caravane d'hommes chargés pouvait parcourir une moyenne de cinq longues courses, entre le lever et le coucher du soleil. Le premier jour, cependant, nous ne fîmes que la moitié de cette distance ; nous parcour˚mes la longue chaussée qui va à Coyoacan, sur la terre ferme, au sud et nous nous y arrêt‚mes, bien avant la nuit, car nous savions que la journée du lendemain serait rude. Comme vous le savez, cette région des lacs est une cuvette et pour en sortir, dans n'importe quelle direction, il faut en escalader les bords. De plus, les montagnes du côté sud, au-delà de Coyoacan, sont les plus escarpées de toutes celles qui entourent cette cuvette.
    Il y a quelques années, quand les premiers soldats espagnols arrivèrent dans ce pays et que je commençai à baragouiner leur langage, l'un d'eux, qui regardait passer une cohorte de porteurs lourdement chargés, me demanda : " Pourquoi donc, au nom de Dieu, ces brutes stupides n'ont-elles jamais eu l'idée de se servir de la roue ? "
    Je n'avais pas encore l'habitude d'entendre parler du " nom de Dieu ", mais je savais bien ce qu'était la " roue ". quand j'étais petit, j'avais un tatou miniature
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    en argile, que je tirais avec une ficelle et comme les pattes du jouet ne pouvaient pas se mouvoir, il était monté sur quatre petites roues de bois.
    C'est ce que je racontai à l'Espagnol. Il me demanda alors : " En ce cas, pourquoi diable personne chez vous ne les utilise-t-il pour le transport comme nous le fai >ons avec nos canons et nos caissons ? " Je trouvai que c'était une question saugrenue et je lui dis, mais je reçus alors une gifle ,x>ur avoir été insolent.
    Nous connaissions l'utilité de la roue, puisque nous déplacions des masses très lourdes, comme la Pierre du Soleil, en les roulant sur des troncs d'arbres placés dessous et devant. Mais ce système aurait été inefficace pour des charges plus légères, car nous n'avions pas d'animaux pour tirer des véhicules, comme vos chevaux, vos boufs, vos mules et vos ‚nes. Nous étions, nous-mêmes, les seuls animaux de trait. Un tamami aux muscles endurcis arrive à porter près de la moitié de son poids sur une longue distance et sans effort. S'il pose son chargement sur des roues, pour le tirer ou le pousser, il sera encombré du poids supplémentaire de ces roues qui, en plus, le gêneront en terrain difficile.
    Les Espagnols ont tracé de nombreuses routes et ce sont maintenant les bêtes qui peinent pendant que les conducteurs d'attelage montent sur la voiture ou marchent à côté et je vous accorde qu'une procession de vingt lourds chariots tirés par quarante chevaux a fort belle allure. Notre petite troupe de trois marchands et douze esclaves faisait certainement moins d'impression. Mais nous transportions toutes nos marchandises et la majeure partie de nos provisions de route, sur notre dos, ce qui présentait au moins deux avantages : d'une part nous n'avions pas d'animaux voraces à
    nourrir et à soigner, et d'autre part, cette rude pratique nous rendait chaque jour plus résistants.
    De plus, ce vieux dur à cuire de Gourmand de Sang nous faisait subir plus que l'entraînement nécessaire. Avant même de quitter Tenochtitl‚n et à
    chaque étape de notre voyage, il faisait faire aux esclaves, ainsi qu'à
    Cozcatl et à moi, quand nous n'avions

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