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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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s'écoulera par un autre tuyau. "
    Ensuite il me désigna la curieuse bassine fixe et me dit : " L'axixcalli fonctionne de la même façon. quand vous avez terminé, tournez simplement ce petit tuyau-là et un jet d'eau emportera tout dans le trou qui est en dessous. "
    Je n'avais pas encore remarqué ce trou et je demandai, horrifié : " Mais alors, les excréments tombent dans la pièce du dessous ?

    - Mais non, Seigneur, c'est la même chose que pour le bain. Tout va dans un tuyau qui l'emporte loin, dans un étang o˘ on vient prendre de l'engrais pour fertiliser les champs. Maintenant, Seigneur, je vais aller faire préparer votre dîner, pour qu'il soit prêt quand vous aurez pris votre bain. "
    Attablé dans ma propre chambre, devant un repas de lapin grillé, de haricots, de tortillas, de beignets de fleurs de courgettes et avec, comme boisson, du chocolat, je me pris à penser qu'il me faudrait du temps pour perdre mes habitudes rustiques et apprendre celles de la noblesse. Chez moi, le chocolat était un luxe qu'on ne s'octroyait qu'une ou deux fois par an et de plus, il était très léger. Ici, cette boisson mousseuse - composée du meilleur cacao, de miel, de vanille et de graines écarlates d'achiyotl, le tout moulu, puis énergiquement battu - était prodiguée aussi largement que de l'eau de source. Je me demandais combien de temps il me faudrait pour perdre mon accent de Xaltoc‚n, pour parler le pur nahuatl de Texcoco et pour " m'habituer au confort " comme l'avait dit la Première Dame.
    Par la suite, je me rendis compte que pas un seul noble, même honoraire ou temporaire comme moi, ne faisait jamais quoi que ce soit par lui-même.
    quand un gentilhomme levait la main pour défaire l'attache de son magnifique manteau de plumes, il laissait simplement glisser son vêtement qui, jamais, n'allait toucher le sol. Il y avait toujours un esclave pour le retirer de ses épaules et le noble savait qu'il y aurait toujours quelqu'un. S'il croisait les jambes pour s'asseoir, il ne jetait pas un 170
    ; coup d'oeil derrière lui - même s'il s'effondrait brutale-.ment et involontairement à cause d'un excès de boisson et jamais il ne tombait par terre. Il y avait toujours .quelqu'un pour glisser une chaise icpalli sous lui, et il savait que la chaise serait là.
    Les nobles naissaient-ils avec cet e hautaine assurance : me serait-il possible de l'acquérir à la longue ? Il n'y lirait qu'une seule manière de le savoir. A la première occasion - je ne me rappelle plus laquelle -
    j'entrai dans une pièce pleine de seigneurs et de dames, je saluai tout le monde, et m'assis avec assurance sans regarder derrière moi. L'icpalli était bien là. Je ne jetai même pas an regard pour voir d'o˘ il venait.
    C'est alors que je compris que la chaise - ou toute autre chose exigée et ndue de la part de mes inférieurs - ne pouvait man-d'être là. Cette petite expérience m'apprit une que je n'oubliai jamais : pour bénéficier du respect '.'et des privilèges réservés aux nobles, il fallait oser se comporter en noble.
    1 Le lendemain de mon arrivée, Cozcatl m'apporta mon petit déjeuner en même temps que toute une collection de vêtements, plus nombreux que je n'en avais porté et usé pendant toute mon existence précédente. C'étaient des pagnes et des manteaux de coton blanc et brillant, magnifiquement brodés ; des sandales en cuir souple, avec une paire dorée pour les cérémonies pourvue de lacets qui me montaient presque jusqu'aux genoux. La Dame de Tolan m'avait même envoyé une petite fibule d'or et de jaspe pour attacher mon manteau que je portais simplement noué sur l'épaule.
    Lorsque j'eus fait mon choix parmi ces élégants atours, Cozcatl m'emmena dehors pour me montrer les b‚timents qui abritaient les salles de classe.
    Il y en avait bien davantage que dans un calmecac. Je m'intéressai Jf particulièrement à celles o˘ l'on enseignait la connaissance des mots, l'histoire et la géographie. On pouvait aussi, si on le voulait, suivre des cours sur la poésie, le travail de l'or, de l'argent, de la plume, la taille des pierres précieuses et bien d'autres arts.
    " Les cours o˘ il ne faut ni bancs, ni matériel, se tien-171
    nent à l'extérieur, sauf par mauvais temps, me dit mon jeune guide. quand il fait beau, comme aujourd'hui, les Seigneurs Professeurs et les étudiants préfèrent travailler dehors. "
    Je vis en effet des groupes assis sur l'herbe ou rassemblés autour des pa
    \illons

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