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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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par-dessus mon épaule, afin de repérer
si nous étions poursuivis. Une sacrée trotte, par cet
itinéraire, vers la forge de Jéricho. Tous les
quartiers de Jérusalem présentent des inégalités,
le secteur chrétien encore plus que le secteur islamique. On
s’arrêta dans un renfoncement, pour reprendre haleine, et
je tenais à vérifier que, malgré ma tête
endolorie, nous progressions bien dans la bonne direction.
    « Je
regrette, Miriam. Ce n’est pas après vous qu’ils
en ont, c’est après moi.
    —  Qui
sont ces types ?
    —  Celui
qui a tiré une balle est français. Je l’ai déjà
vu.
    —  Où
ça ?
    —  En
France. Je l’avais blessé moi-même d’une
balle.
    —  Ethan !
    —  Il
tentait de me dévaliser. Dommage que je ne l’aie pas
tué. »
    Elle
me regardait comme si elle me voyait pour la première fois. Je
lui expliquai :
    « Il
ne s’agissait pas d’argent, mais de quelque chose de
beaucoup plus important. Je ne vous ai pas raconté toute
l’histoire, à vous et à votre frère. Je
crois qu’il est grand temps que je m’y résigne.
    —  Et
cette Astiza en faisait partie ? »
    D’une
voix très douce.
    « Oui.
    —  Qui
était-elle ?
    —  Une
étudiante du passé. Une prêtresse, même.
D’Isis. Une déesse égyptienne dont vous avez
peut-être entendu parler ?
    —  La
Madone noire ! s’exclama-t-elle dans un chuchotement
étouffé.
    —  Qui
ça ?
    —  Il
y a eu très longtemps un culte d’adorateurs, autour des
statues de la Vierge taillées dans de la pierre noire. Une
simple variation d’art chrétien, d’après
les uns. Une séquelle du culte d’Isis, d’après
les autres. La Vierge blanche et la Vierge noire. »
    Intéressant.
Isis s’était souvent manifestée, au cours de mon
enquête en Égypte. Et, maintenant, cette femme paisible,
bonne chrétienne selon toutes les apparences, savait de qui il
s’agissait. Je n’avais jamais entendu parler d’une
déesse païenne aussi notoire.
    « Mais
pourquoi ce blanc et ce noir ? »
    Je
me souvenais du parquet en échiquier de la loge maçonnique
de Paris, alors que j’essayais de comprendre les francs-maçons.
Et des deux piliers jumeaux, l’un blanc, l’autre noir,
qui encadraient l’autel de la loge.
    « Comme
le jour et la nuit, dit Miriam. Toute chose est double, c’est
un enseignement immémorial, plus ancien que Jésus et
que Jérusalem. Le bien et le mal. Le haut et le bas. Le
sommeil et l’état de veille. Notre esprit secret et
notre esprit conscient. L’Univers est dans un état de
tension constante et, pourtant, les contraires doivent se rejoindre
pour former un tout.
    —  Vous
parlez comme Astiza. »
    Elle
approuva d’un signe de tête.
    « L’homme
qui a tiré portait une médaille qui exprimait cette
règle, non ?
    —  Vous
voulez dire le symbole maçonnique du carré et du
compas ?
    —  Je
l’ai vu en Angleterre. Le compas trace un cercle et l’équerre
du charpentier permet de tracer un carré. Toujours la même
dualité. Et le G est l’initiale de God, « Dieu »,
en anglais, ou de gnosis, la
« connaissance », en grec.
    —  Le
rite hérétique égyptien a commencé en
Angleterre.
    —  Que
veulent ces hommes, Ethan ?
    —  La
même chose que moi. Et que désirait également
Astiza. Ils vous auraient peut-être prise en otage pour
m’obliger à leur obéir. »
    Elle
recommençait à trembler.
    « Leurs
mains étaient comme des serres. »
    Je
me sentais coupable de l’avoir entraînée, bien
involontairement, dans ces complications. Ce qui n’avait été
qu’une chasse au trésor prenait des allures de
dangereuse compétition.
    « Nous
allons livrer une course afin de parvenir à la vérité
plus vite que ces gens-là. Je vais avoir besoin de l’aide
de Jéricho. »
    Elle
me prit par le bras.
    « Allons
la lui demander.
    —  Attendez. »
    Je
la ramenai vers moi, au sein de l’obscurité. Notre
aventure commune nous avait procuré un certain degré
d’intimité émotionnelle, et je me sentais le
droit de lui poser la question  ;
    « Vous
aussi, Miriam, vous avez perdu quelqu’un, n’est-ce
pas ? »
    Elle
s’impatienta :
    « Je
vous en prie, il faut que nous y allions.
    —  Je
l’ai lu dans vos yeux quand le messager m’a dit qu’on
ne retrouvait pas trace d’Astiza. Je me suis demandé
pourquoi vous n’étiez ni mariée ni même
fiancée. Vous êtes si belle… Mais il y avait
quelqu’un, je ne me trompe

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