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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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pas ? »
    Elle
hésitait encore, mais le péril commun avait également
entamé sa réserve.
    « Jéricho
m’avait présenté, à Nazareth, un apprenti
forgeron. Nous nous étions fiancés en secret, parce que
mon frère était jaloux. Orphelins, nous avions été
très proches, et l’idée de mon mariage le
révoltait. Il découvrit notre intention, il y eut une
explication orageuse, mais j’avais décidé de me
marier. Obligé de faire son service dans l’armée
ottomane, mon fiancé est parti pour l’Égypte et
n’est jamais revenu. Il a été tué lors de
la bataille des Pyramides. »
    Et
j’avais été dans le camp opposé,
spectateur passif du massacre perpétré par les troupes
européennes. Quel gâchis !
    « Je
suis vraiment navré.
    —  C’est
la guerre. La guerre et le destin. Et, maintenant, il se peut que
Bonaparte vienne par ici. »
    Elle
ajouta, frissonnante :
    « Ce
secret que vous cherchez sera-t-il efficace ?
    —  Efficace
dans quel domaine ?
    —  Pour
arrêter les tueries et la violence. Refaire de cette ville un
lieu sacré. »
    Question
pertinente. Même Astiza et ses alliés n’avaient eu
aucune certitude de pouvoir utiliser le mystérieux Livre de
Thot pour le bien de tous. Voulaient-ils même simplement
l’empêcher de tomber dans les mauvaises mains, au service
du mal ?
    « Je
sais seulement que ce sera une catastrophe si ces fripouilles qu’on
vient de mettre en fuite s’en emparent avant nous. »
    Et
je décidai de l’embrasser. Un baiser volé qui
tirait avantage des émotions que nous avions vécues,
mais elle ne résista pas, bien que mon contact fût
révélateur, contre sa cuisse. Impossible de maîtriser
mon érection, les événements m’avaient
excité, et, dans sa façon de me rendre ce baiser, je
pus lire qu’elle aussi partageait mon trouble, au moins dans
une large mesure.
    Pour
prévenir toute autre étreinte de ma part, elle déplaça
son regard de mes yeux à ma tempe.
    « Vous
saignez. »
    C’était
une façon d’éviter le retour de ce que nous
venions de faire.
    Ce
côté de ma tête était humide et chaud, et
ma migraine empirait graduellement, mais j’affirmai, plus par
bravade que par conviction :
    « C’est
juste une éraflure. Allons parler à votre frère. »
    * *
*
    « On
va terminer ce fusil en vitesse ! gronda Jéricho à
la fin de mon histoire.
    —  Riche
idée ! Et je vous demanderai peut-être de me forger
aussi un bon tomahawk. » Ouille !
    Miriam
avait entrepris de panser ma blessure. L’alcool piquait un peu,
mais ses fortes mains étaient merveilleusement douces. Même
si la balle n’avait fait que m’effleurer, qu’elle
soit passée aussi près, ça vous secoue un
homme ! En compensation, toutefois, il y avait le plaisir que
j’éprouvais à être ainsi chouchouté
par ces doigts féminins. On s’était plus touchés,
au cours de la dernière heure, qu’on ne l’avait
fait en quatre mois. Revenant à mon tomahawk, je précisai :
    « Il
n’y a rien de plus utile que ces hachettes indiennes, et j’ai
perdu la mienne. On a tout intérêt à s’équiper
au mieux.
    —  Et
comment ! appuya Jéricho. Il va falloir veiller au grain,
pour le cas où ces rufians viendraient rôder par ici.
Miriam, tu ne sors plus de cette maison. »
    Elle
ouvrit la bouche, mais la referma sans avoir parlé.
    Son
frère marchait de long en large.
    « J’ai
une idée pour améliorer le fusil, si ce modèle
est aussi précis que vous l’affirmez. Vous avez bien dit
qu’il était difficile d’ajuster sa cible, au-delà
d’une certaine distance. Exact ?
    —  Il
m’est arrivé de viser un ennemi et de toucher son
chameau.
    —  Je
vous ai vu scruter le paysage avec votre petite longue-vue. Si on
s’en servait pour vous aider à viser ?
    —  Comment
ça ?
    —  En
la fixant au canon. »
    C’était
ridicule. Ça ne servirait qu’à alourdir l’engin,
le rendre moins maniable et plus difficile à recharger.
C’était sûrement une mauvaise idée puisque
personne n’y avait pensé auparavant. Et, pourtant, si ça
contribuait à rapprocher les cibles éloignées…
Franklin, je le savais, aurait été intrigué par
cette sorte d’innovation. La nouveauté, l’inconnu
qui effraie la plupart des hommes l’attirait comme le chant
d’une sirène.
    « Ça
ne coûte rien d’essayer. Et on va avoir besoin de renfort
si cette bande s’incruste en ville. Vous croyez avoir tué
l’un d’eux ?
    — 

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