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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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et avec Stofflet (14 mai). Charette accède avec
répugnance au premier vœu ; mais il tend cordialement la main
à Stofflet. Cependant l’expédition de Quiberon se préparait
ouvertement. La guerre recommence en Vendée ; le 18 juin 1795,
les républicains ont violé la foi jurée en surprenant Joly, un des
chefs vendéens, et en l’emmenant prisonnier à Saumur. La Convention
avait promis de remettre aux Vendéens, avant le 13 juin 1795,
l’infortuné Louis XVII, et elle le laisse mourir lentement au
Temple. Ce fut le principal motif de rupture invoqué par Charette
et par tous les chefs royalistes, dans la déclaration solennelle
qu’ils publièrent le 22 juin. Après quatre mois de repos, la Vendée
a retrouvé et rallié ses forces ; et si elles n’offrent plus
l’ensemble et l’élan de 1793, elles tiendront encore la Convention
en échec jusqu’au jour qui la verra tomber. Charette reprend les
armes le 26 juin, au cri de : Vive Louis XVIII, roi de
France ! – Un bataillon républicain qui venait l’arrêter passe
en masse sous son drapeau. Il annonce alors à toutes ses divisions
la mort de Louis XVII et l’avènement du comte de Provence, le
soulèvement des chouans de Bretagne et l’arrivée prochaine des
émigrés à Quiberon. Ses lieutenants se lèvent comme un seul homme à
son appel.
    Par malheur, les royalistes étaient divisés au
dehors comme au dedans. La rivalité de Charette et de Stofflet
vient compliquer les embarras de la situation. Stofflet jalouse
Charette, qui vient de recevoir de Louis XVIII le brevet de
lieutenant général, et refuse à la fois de reconnaître le nouveau
général et le nouveau roi.
    Les premiers avantages furent aux
républicains ; l’abus sanglant qu’ils en firent eut pour
résultat d’inspirer aux Vendéens et aux chouans un acharnement qui
changea la guerre en boucherie. En présence du péril de la cause
royaliste, on essaie, mais en vain, de réconcilier Charette et
Stofflet, qui venait d’être fait maréchal de camp et chevalier de
Saint-Louis. L’Angleterre faisait toujours de belles
promesses : mais comment les tenait-elles ? L’expédition
de l’île Dieu vint compléter les illusions de Granville et de
Quiberon. La voilà, cette flotte anglaise, qui amène enfin le comte
d’Artois aux Vendéens ! « La république était ensevelie
dans son triomphe, a dit Napoléon, si le comte d’Artois eût touché
le sol de la patrie ! » Mais il en était séparé par la
duplicité britannique. À l’île Dieu, comme à Granville, lord Moira,
triste augure ! commandait en chef. Cent cinquante-huit
gentilshommes des premières maisons de France s’étaient enrôlés
sous son nom, tous anciens officiers si habiles et si braves, qu’au
dernier moment l’Angleterre leur défendit d’embarquer ! Le 25
août 1795, le comte d’Artois annonce à Charette son arrivée pour
les premiers jours du mois de septembre. La Convention en fureur
appelle tous les révolutionnaires aux armes.
Monsieur
arrive sur les côtes de Bretagne, et assiste dans l’île d’Houay à
un service funèbre en l’honneur des victimes de Quiberon. Douze
jours se perdent en délibérations et en correspondances pour savoir
si on attaquera Noirmoutiers ou l’île Dieu. Deux fois déjà Charette
est venu en vain à la rencontre du comte d’Artois.
Monsieur
débarque enfin le 29 septembre à l’île Dieu. Le
duc de Bourbon l’y joint avec un brillant concours de nobles ;
Stofflet vient mettre les troupes angevines à ses ordres ;
soixante-dix mille combattants attendent
Monsieur 
;
la chouannerie bretonne est là. Ni
Monsieur
ni les Anglais
ne profitent de ces offres et de la victoire qui leur est si facile
à gagner. Tout est perdu ! Charette le comprit et maudit
l’Angleterre, et Napoléon, un jour qu’on lui lisait cet épisode,
dit : « J’eusse traversé la mer à l’île Dieu sur une
coquille de noix ! » Le comte d’Artois se repentit trop
tard de sa faute, et essaya vainement de la réparer en se jetant
sur la côte de Bretagne. Alors il supplia ses courtisans de
l’arracher à la surveillance anglaise : tout ce qu’il put
obtenir, ce fut d’envoyer aux chefs vendéens de nouvelles promesses
et de l’argent, le 17 novembre 1795.
    Pour achever la Vendée, le Directoire lui
envoya Hoche. Hoche avait su se concilier par son noble caractère
l’amour des républicains et l’estime des royalistes. Ses premières
proclamations annoncèrent

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