Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
spectateur. Libanius, qui détourne les yeux de
cette scène, nous a pourtant fourni plusieurs détails. ( Orat. parental .,
c. 136-140, p. 359-362.) On peut maintenant garder le silence du mépris sur les
calomnies répandues dans les écrits de saint Grégoire, et dans les légendes de
quelques saints venus après lui.
[2803] Honoratior aliquis miles : ce fut peut-être
Ammien lui-même. Cet historien modeste et judicieux décrit l’élection à
laquelle il assista sûrement, XXV, 5.
[2804] Le primus ou primicerius jouissait des
mêmes dignités que les sénateurs, et quoiqu’il ne fût que tribun, il avait le
rang des ducs militaires. ( Cod. Theod ., l. VI, tit. 24.), Au reste, ces
privilèges sont peut-être postérieurs au règne de Jovien.
[2805] Les historiens ecclésiastiques, Socrate (l. III, c.
22), Sozomène (l. VI, 3) et Théodoret (l. IV, c. 1), attribuent à Jovien le
mérite d’un confesseur sous le règne précédent ; et leur piété va jusqu’à
supposer qu’il n’accepta la pourpre que lorsque l’armée se fut écriée, d’une
voix unanime, qu’elle était chrétienne. Ammien, qui continue tranquillement sa
narration, renverse tout le récit de la légende par ces seuls mots : Hostiis
pro Joviano extisque inspectis, pronunciatum est , etc., XXV, 6.
[2806] Ammien (XXV, 10) fait un portrait de Jovien qui est
impartial. Victor le jeune y a ajouté quelques traits remarquables. L’abbé de
La Bletterie ( Hist. de Jovien , t. I, p. 1-238) a publié une histoire
très travaillée de ce règne si court. Cette histoire est remarquable par
l’élégance du style, les recherches critiques et les préventions religieuses.
[2807] Regius equitatus . Il parait, d’après Procope,
que les Sassanides avaient rendu l’existence, s’il est permis de se servir d’une
expression si impropre, à ce corps des immortels, si célèbre sous Cyrus et ses
successeurs. Brisson, de Regno percico , p. 268, etc.
[2808] On ignore aujourd’hui le nom des villages de
l’intérieur du pays, et on ne peut dire à quel endroit fut tué Julien ; mais M.
d’Anville a déterminé la position de Sumara, de Carche et de Dura, situées sur
les bords du Tigre. (Voyez sa Géographie ancienne , t. II, p. 248, et l’Euphrate
et le Tigre , p. 95, 97.) Au neuvième siècle, Sumère ou Sumara devint, avec
un léger changement de nom, la résidence des califes de la maison d’Abbas.
[2809] Dura était une ville fortifiée à l’époque des guerres
d’Antiochus contre les rebelles de la Médie et de la Perse. (Polybe, V, c. 48,
52, p. 548-552, éd. de Casaubon, in-8°.)
[2810] On proposa le même expédient lors de la retraite des
dix mille ; mais leur chef eut la sagesse de le rejeter. (Xénophon, Retraite
des dix mille , l. III, p. 255, 256, 257.) Il paraît, d’après les voyageurs
modernes, que des radeaux, flottants sur des vessies, font le commerce et la
navigation du Tigre.
[2811] Ammien (XXV, 6), Libanius ( Orat. parent ., c.
146, p. 364) et Zozime (l. II, p. 189, 190, 191) racontent les premières
opérations militaires du règne de Jovien. Quoiqu’on doive se défier de la bonne
foi de Libanius, le témoignage d’Eutrope, témoin oculaire, uno a Persis
atque altero prælio victus (X, 17), nous dispose à croire qu’Ammien s’est
montré trop jaloux de l’honneur des armes romaines.
[2812] La vanité nationale a fourni un misérable subterfuge
à Sextus Rufus ( de Provinciis , c. 29). Tanta reverentia nominis
Romani fuit , dit-il, ut a Persis PRIMUS de pace sermo haberetur .
[2813] Il y a de la présomption à combattre Ammien, qui
entendait l’art de la guerre, et qui était de l’expédition. Mais il est
difficile de concevoir comment les montagnes de Corduène pouvaient s’étendre
sur la plaine d’Assyrie jusqu’au confluent du Tigre et du grand Zab, ou comment
une armée de soixante mille hommes pouvait faire cent milles en quatre jours.
[2814] On trouve les détails du traité de Dura dans Ammien (XXV,
7) qui en parle avec douleur et avec indignation ; dans Libanius ( Orat.
parent ., c. 142, p. 364) ; dans Zozime (l. III, p. 190, 191) ; dans saint
Grégoire de Nazianze ( Orat . 4, p. 117, 118), qui attribue les fautes à
Julien, et la délivrance à son successeur ; dans Eutrope (X, 17). Ce dernier
écrivain, l’un des guerriers de l’armée, dit, en parlant de cette paix : necessariam
quidem, sed ignobilem .
[2815] Libanius, Orat. parent ., c. 143, p. 364, 365.
[2816] Conditionibus
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