Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
critique et d’érudition ait été composé dans la
plus éloignée des îles solitaires des Hébrides.
[2954] L’opinion presque oubliée qui faisait tirer aux
Écossais leur origine de l’Irlande s’est ranimée dans ces derniers temps, et a
été fortement soutenue par le révérend M. Whitaker ( Hist. de Manchester ,
vol. I, p. 430, 431 ; et dans l’ Histoire originale des Bretons, prouvée par
des faits , p. 154, 293). Il avoue cependant, 1° que les Ecossais, dont
parle Ammien Marcellin (A. D. 340), étaient déjà établis dans la Calédonie, et
que les auteurs romains ne parlent point de leur émigration d’un autre pays ;
2° que toutes ces émigrations, attestées ou adoptées par des bardes irlandais,
des historiens écossais ou les antiquaires bretons, Buchanan, Cambden, Usher,
Stillingfleet, sont entièrement fabuleuses ; 3° que trois des tribus
irlandaises, citées par Ptolémée (A. D. 150), sont d’extraction calédonienne ;
4° qu’une branche cadette des princes calédoniens de la maison de Fingal acquit
et posséda la monarchie d’Irlande. D’après ces concessions, il ne reste de
différence, entre M. Whitaker et ses adversaires, que sur des points obscurs
peu importants. L’ histoire originale qu’il produit d’un Fergus, cousin
d’Ossian, qui fut transplanté (A. D. 320) d’Irlande en Calédonie, est bâtie sur
une conjecture tirée des poésies erses, et sur l’autorité suspecte de Richard
de Cirencester, moine du quatorzième siècle. La vivacité d’esprit de cet
ingénieux et savant antiquaire, lui a fait oublier la nature de la question
qu’il discute avec tant de véhémence, et qu’il décide d’un ton si absolu.
[2955] Hyente tumentes ac sœvientes undas calcastis Oceani
sub, remis vestris ; ... insperatam imperatoris faciem Britannus expavit .
Julius Firmicus Maternus, de Error. profan. Relig ., p. 464, éd. Gronov. ad
calcem Minuc. Fel . Voyez Tillemont, Hist. des Emp ., t. IV, p. 336.
[2956] Libanius, Orat. parent ., c. 39, p.264. Ce
passage curieux a échappé aux recherches de nos antiquaires bretons.
[2957] Les Calédoniens admiraient et enviaient fort les
chevaux, les flambeaux, etc., de l’étranger. Voyez la Dissertation du
docteur Blair sur Ossian, vol. II, p. 343, et l’Introduction de M. Macpherson,
p. 242-286.
[2958] Lord Lyttleton à raconté dans le plus grand détail ( Hist.
de Henri II , p. 182), et sir David Dalrymple ( Annal. de l’Écosse ,
vol. I, p. 69) a cité légèrement une invasion des Ecossais, qui fut accompagnée
d’actes de férocité (A. D. 1137) dans un siècle où les lois, la religion et la
société, devaient avoir adouci leurs mœurs primitives.
[2959] Attacotti bellicosa hominum ratio . (Ammien,
XXVIII, 8.) Cambden (p. clij de son Introduction ) a rétabli le véritable
nom dans le texte de saint Jérôme. Les bandes d’Attacottes que saint Jérôme
avait vues dans la Gaule, furent placées depuis en Italie et dans l’Illyrie, Notitia ,
S. VIII, XXIX, XL.
[2960] Cum ipse adolescentulus in Gallia viderim
Attacottos ou Scotos, gentem britaniticam, humanis vesci carnibus ; et cum per
sylvas porcorum greges, et armentorum pecudumque reperiant, pastorum nates et
feminarum papillas solere abscindere, et has solas ciborum delicias arbitrari .
Tel est le témoignage de saint Jérôme (t. II, p. 75), dont je ne trouve aucune
raison de soupçonner la véracité.
[2961] Ammien a raconté d’une manière concise (XX, 1, XXVI,
4 ; XXVII, 8 ; XXVIII, 3) toute l’histoire de la guerre de Bretagne.
[2962] Horrescit ..... ratibus ..... impervia
Thule .
Ille ...... nec
falso nomine Pictos
Edomuit, Scotumque vago mucrone secutus,
Fregit hyperboreas remis audacibus undas .
CLAUD., in III consul. Honor ., v. 53, etc.
..... Madueriunt Saxone fuso
Orcades : incaluit Pictorum sanguine Thule ;
Scotorum cumulos, flevit glacialis Ierne .
In IV consul. Honor ., vers. 31, etc.
Voyez aussi Pacatus (in Panégyr. vet ., XII, 5)
; mais il est difficile d’apprécier au juste la valeur réelle des métaphores de
l’adulation. Comparez les victoires de Bolanus (Statius, Silv ., V, 2)
avec son caractère (Tacite, in Vit. Agric ., c. 16).
[2963] Ammien cite souvent leur consilium annuum
legitimum . Leptis et Sabrata sont détruites depuis longtemps ; mais la
ville d’Oea, patrie d’Apulée, est encore florissante sous le nom de Tripoli.
Voyez Cellarius, Géogr. antiq ., t. II, part. II, p. 81 ; d’Anville, Géogr.
anc ., t. III, p.
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