Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
en plus dans le palais, et avoir désigné les fonctions qui
leur conviennent, Claudien ajoute :
. . . . . . . . . . A fronte recedant
Imperii . In
Eutrope , I, 422.
Il ne parait pas que l’eunuque ait occupé
nominativement aucune des dignités effectives de l’empire, puisque, dans l’édit
de son bannissement, il est désigné comme præpositus sacri cubiculi .
Voyez Cod. Theod ., l. IX, tit. 40, leg. 17.
[3729] Jamque oblita sui, nec sobria divitiis mens
In miseras leges hominumque negotia ludit :
Judicat eunuchus . . . . . . . . . . .
Arma etiam violate parat . . . . .
Claudien (I, 229-270), avec ce mélange de raillerie et
d’indignation qui plaît toujours dans une satire, décrit l’insolente
extravagance de l’eunuque, la honte de l’empire et la joie des Goths.
. . . . . Gaudet, cum viderit hostis,
Et sentit jam deesse viros .
[3730] La description que le poète fait de sa difformité (I,
110-125) est confirmée par le témoignage de saint Chrysostome (t. III, p. 384,
édit. Montfaucon), qui observe que lorsque le visage d’Eutrope était dépouillé
de laid, il était cent fois plus laid et plus ridé qu’une vieille femme.
Claudien remarque (I, 469) que chez les eunuques on ne remarquait presque point
d’intervalle entre la jeunesse et la décrépitude ; et sa remarque était sans
doute fondée sur l’expérience.
[3731] Eutrope était né, à ce qu’il paraît, dans l’Arménie
ou l’Assyrie. Les trois esclavages que Claudien détaille particulièrement,
furent ceux-ci : 1° il passa plusieurs années au service de Ptolémée,
palefrenier ou soldat des écuries impériales ; 2° Ptolémée le donna au vieux
général Arinthæus, qu’il servit avec beaucoup d’intelligence en qualité de
proxénète ; 3° Arinthæus en fit présent à sa fille lorsqu’il la maria ; et
l’emploi du consul futur était de lui peigner les cheveux, de lui présenter
l’aiguière d’argent, de la laver et de l’éventer durant la chaleur. Voyez l. I,
31-137.
[3732] Claudien (l. I, in Eutrope , I,22) après avoir
rapporté un grand nombre de prodiges, tels que la naissance de divers monstres,
des animaux qui parlaient, des pluies de sang ou de cailloux, un double soleil,
etc., ajoute avec quelque exagération :
Omnia cesserunt eunucho consule monstra .
Le premier livre finit par un discours plein de
noblesse de la divinité de Rome, adressé à Honorius, son favori, à qui elle se
plaint de la nouvelle ignominie qu’elle vient d’éprouver.
[3733] Fl. Mallius Theodorus, dont Claudien, a célébré dans
un élégant panégyrique les honneurs civils et les ouvrages philosophiques.
[3734] Enivré de richesses , est le terme expressif
dont Zozime fait usage (l. V, p. 301). Suidas (dans son Lexicon ) et
Marcellin (dans sa Chronique ) vouent également à l’exécration l’avarice
d’Eutrope. Saint Chrysostome avait souvent averti le favori de la vanité et du
danger de l’excessive richesse (t. II, p. 381).
[3735] . . . . . Gertantum sæpe duorum
Diversum suspendie onus i cum pondere judex.
Vergit, et in geminas nutat provincia lances .
Claudien (I, 192-209) détaille avec tant de
particularités les circonstances de cette vente qu’elles semblent toutes faire
allusion à des anecdotes particulières.
[3736] Claudien (I, 154-170) parle du crime et de l’exil
d’Abundantius ; il ne pouvait se dispenser de rappeler à cette occasion
l’artiste qui fit le premier essai du taureau de bronze qu’il présenta à
Phalaris. Voyez Zozime, l. V, p. 302 ; saint Jérôme, t. I, p. 26. On peut
aisément concilier la différence qui se trouve entre ces deux écrivains
relativement au lieu d’exil d’Abundantius ; mais, l’autorité décisive
d’Asterius d’Amasée ( Orat . p. 76, dans Tillemont, Hist. des Empereurs ,
p. 435) doit faire pencher la balance en faveur de Pityus.
[3737] Suidas a probablement tiré de l’histoire d’Eunape le
portrait défavorable qu’il fait de Timase. Le rapport de son accusateur, les
juges, le procès, etc., tout est parfaitement conforme aux usages des cours
anciennes et modernes. (Voyez Zozime, l. V, p. 298, 299, 300.) Je suis presque
tenté de citer le roman d’un grand maître (Fielding, vol. IV de ses œuvres, p.
49, etc., édit. angl., in 8°) peut être considéré comme l’histoire de la nature
humaine.
[3738] La grande Oasis était un de ces cantons enclavés dans
les sables de la Libye, et qui, arrosés de sources, pouvaient produire
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