Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
ceux qui la voyaient
d’en bas pouvaient aisément se tromper.
[4206] Je ne dois point taire une ancienne médisance
relative à l’ulcère de saint Siméon Stylite : on raconte que le diable, ayant
pris la forme d’un ange, invita le saint à monter comme Elie, dans un chariot
enflammé. Le saint leva trop précipitamment le pied, et Satan saisit cette
occasion de le punir de sa vanité.
[4207] Je ne sais comment choisir ou indiquer les miracles
contenus in Vit. Patrum de Rosweyde, car leur nombre surpasse de
beaucoup celui des ouvrages. On en trouvera un échantillon agréable dans les Dialogues de Sulpice Sévère et dans la Vie de saint Martin . Il révère les moines
de l’Egypte ; il fait cependant une remarque humiliante pour eux, c’est qu’ils
ne ressuscitèrent jamais de morts tandis que l’évêque de Tours en a rappelé
trois à la vie.
[4208] Relativement à Ulphilas et à la conversion des Goths,
voyez Sozomène, l. VI, c. 37 ; Socrate, l. IV, c. 33 ; Théodoret, l. IV, c.37 ;
Philostorgius, l. II, c. 5. L’hérésie de Philostorgius semble lui avoir procuré
des sources d’instruction plus certaines.
[4209] On publia (A. D. 1665) une copie mutilée de la
traduction des quatre évangiles dans la langue gothique, et on la regarde comme
le plus ancien monument de la langue, teutonique, quoique Wetstein entreprenne,
sur des conjectures frivoles, d’enlever à Ulphilas le mérite d’avoir composé
cet ouvrage. Deux des quatre, lettres expriment l’une le w et l’autre le th des Anglais. Voyez Simon., Hist. crit. du Nouv. Testam ., tom.
II, p. 219-223 ; Mill. Prolegom ., p. 151, édit. Kuster ; Wetstein, Prolegom .,
tome I, page 114.
[4210] Philostorgius place mal à propos ce passage sous le
règne de Constantin ; mais j’ai du penchant à croire qu’il précéda la grande
émigration.
[4211] Nous avons l’obligation à Jornandès ( de Rebus
getic .) d’un tableau concis et intéressant de cette tribu des Goths
inférieurs. Gothi minores, populus immensus cum suo pontifice ipsoque
primate Wulfila . Les derniers mots, s’ils ne sont point une répétition
inutile, indiquent quelque espèce de juridiction temporelle.
[4212] At nos ita Gothi, non ita Vandali, malis licet
doctoribus instituti, meliores tamen etiam hac parte quam nostri . De
Gubernat. Dei , l. VII, p. 243.
[4213] Mosheim a donné une esquisse des progrès du
christianisme dans le Nord, depuis le quatrième siècle jusqu’au quatorzième. Ce
sujet, offrirait des matériaux suffisants pour une histoire ecclésiastique, et
même pour une histoire philosophique.
[4214] C’est à cette cause que Socrate (l. VII, c. 30)
attribue la conversion des Bourguignons, dont Orose célèbre la piété
chrétienne, l. VII, c. 19.
[4215] Voyez une épître originale et curieuse de Daniel, le
premier évêque de Winchester (Bede, Hist. ecclés. Anglic ., l. V, c. 18,
p. 203, édit. Smith), à saint Boniface, qui prêcha l’Évangile aux sauvages de
la Hesse et de la Thuringe. Episitol Bonifacii , LXVII. In maxima
bibliotitheca Patrum , t. XIII, p. 93.
[4216] L’épée de Charlemagne ajouta du poids à cet argument
; mais lorsque Daniel écrivit cette épître (A. D. 723), les mahométans, dont
les possessions s’étendaient depuis l’Inde jusqu’en Espagne, auraient pu le
rétorquer contre les chrétiens.
[4217] Les opinions d’Ulphilas et des Goths inclinaient vers
le semi-arianisme, puisqu’ils ne convenaient pas que le fils fut une créature ,
quoiqu’ils reçussent dans leur communion ceux qui maintenaient cette doctrine.
Leur apôtre représenta toute cette controverse comme une question de peu
d’importance, et qui n’en avait acquis que par les emportements du clergé (l.
IV, c. 37).
[4218] On a imputé l’hérésie des Goths à l’empereur Valens. Itaque
justo Dei judicio ipsi eum vivum incenderunt, qui propter eum, etiam mortui,
vitio erroris arsuri sunt . (Orose, l. VII, c. 33, p. 554.) Cette sentence
cruelle est confirmée par Tillemont ( Mém. ecclés ., t. VI, p. 604-610),
qui dit froidement : Un seul homme entraîna dans l’enfer un nombre infini de
septentrionaux , etc. Salvien ( de Gubernat. Dei , l. V, p. 150, 151)
plaint et excuse cette erreur involontaire.
[4219] Orose affirme, dans l’année 416 (liv. VII, chap. 41,
p. 580), que les églises chrétiennes (des catholiques) étaient remplies de Huns,
de Suèves, de Vandales et de Bourguignons.
[4220] Radbod, roi des Frison, fut si irrité de
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