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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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formaient depuis
longtemps une confédération sous le nom de Tripoli [2963] , se trouvèrent
pour la première fois forcée à de fermer leurs portes pour, se mettre à l’abri
d’une invasion. Les sauvages de Gétulie surprirent et massacrèrent plusieurs de
leurs plus honorables citoyens ; ils pillèrent les villages et les faubourgs
des villes, et arrachèrent par méchanceté les vignes et les arbres fruitiers.
Les habitants consternés implorèrent le secours de Romanus ; mais ils
éprouvèrent, que leur gouverneur n’était ni moins cruel ni moins avide que les
Barbares. Avant de marcher contre les ennemis, Romanus exigea des Tripolitains
quatre mille chameaux et une somme d’argent exorbitante, qu’ils étaient
égaleraient hors d’état de fournir. Cette demande équivalait à un refus, et on pouvait
le regarder justement comme l’auteur de la calamité publique. Dans l’assemblée
suivante de leurs trois villes, qui avait lieu tous les ans, ils choisirent
deux députés qu’ils chargèrent de porter à Valentinien le don annuel d’une
victoire d’or massif, don offert par le devoir plutôt que par la
reconnaissance, et qui devait être accompagné d’une humble complainte sur ce
que, ruinés par leurs ennemis, ils étaient encore trahis par leur gouverneur.
Si la sévérité de l’empereur eût été bien dirigée, elle serait tombée sur la
tête du coupable Romanus ; mais le comte, dès longtemps instruit dans l’art de
corrompre, avait dépêché de son côté un prompt et fidèle messager chargé de lui
assurer la faveur vénale de Remigius, grand-maître des offices. Des artifices
trompèrent la sagesse du conseil impérial, et des délais refroidirent la
vertueuse indignation qu’avaient excitée les plaintes des Tripolitains. Une
seconde incursion les ayant obligés de les renouveler, la cour de Trèves envoya
Palladius examiner l’état de l’Afrique et la conduite de Romanus. La rigidité
de Palladius ne fut pas difficile à désarmer. S’étant laissé séduire par le
désir de s’approprier une partie du trésor qu’il avait apporté pour payer les
troupes, une fois criminel, il ne pouvait se refuser à reconnaître l’innocence
et le mérite de Romanus. L’accusation des Tripolitains fut déclarée fausse et
sans fondement ; Palladius retourna de Trèves en Afrique avec une commission
spéciale pour rechercher et punir les auteurs de cette conspiration sacrilège
contre les représentants du souverain. Les informations se firent avec tant
d’adresse et de succès, que les habitants de Leptis, qui venaient de soutenir
un siège de huit jours, se dédirent et blâmèrent la conduite de leurs, dépotés.
L’aveugle cruauté de Valentinien se hâta de prononcer un arrêt sanguinaire. Le
président du conseil de Tripoli, qui avait osé gémir sur les malheurs de la
province, fut exécuté publiquement à Utique, avec quatre des principaux
citoyens, qui passaient pour les complices de cette prétendue imposture ; deux
autres eurent la langue arrachée par ordre exprès de l’empereur ; et Romanus,
enorgueilli par l’impunité, irrité par la résistance, conserva son commandement
militaire jusqu’au moment où les Africains, poussés à bout par ses vexations,
entrèrent dans la révolte du Maure Firmus [2964] .
    Son père Nabal était un des plus riches et des plus
puissants princes maures qui reçussent la loi des Romains. Ses femmes et ses
concubines lui avaient donné une postérité nombreuse, qui, après sa mort, se
disputa sa riche succession ; et Zamma, l’un de ses fils, fut tué dans une
querelle par son frère Firmus. Le zèle avec lequel Romanus poursuivit la
vengeance de ce meurtre ne peut guère s’attribuer qu’à des motifs d’avarice ou
de haine personnelle ; mais pour cette fois il avait la justice de son
côté ; son influence était puissante et Firmus comprit qu’il fallait ou
porter sa tête au bourreau, ou en appeler au peuple et à son épée de la
sentence du consistoire impérial. Il fut reçu comme le libérateur de son pays [2965] . Dès que les
Africains s’aperçurent que Romanus ne pouvait être redoutable qu’à une province
soumise, ce tyran de l’Afrique devint l’objet du mépris général. La ruine de
Césarée, qui fut pillée et réduite en cendres par les Barbares indisciplinés
que commandait Firmus, apprit aux autres villes qu’il était dangereux de lui
résister. Son pouvoir était solidement établi, au moins dans les

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