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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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armes et des chevaux pour soutenir des forces
militaires composées d’esclaves, de paysans et d’aventuriers sans discipline,
dont le chef exerçait probablement dans son domaine l’autorité d’un magistrat
civil. Une partie de ces chefs bretons tiraient peut-être leur origine d’anciens
rois ; un plus grand nombre encore put être tenté de s’attribuer cette
honorable généalogie, et de réclamer des droits héréditaires suspendus par
l’usurpation des Césars [3718] .
Les circonstances et leur ambition purent les engager à affecter l’habillement,
les mœurs et le langage de leurs ancêtres. Si les princes de la Bretagne
retombèrent dans la barbarie, tandis que les villes conservaient soigneusement
les mœurs et les lois des Romains, l’île entière dut insensiblement se diviser
en deux partis subdivisés eux-mêmes, par différents motifs d’intérêt ou de
ressentiment, en un nombre infini de différentes factions. Les forces publiques
au lieu de se réunir contre un ennemi étranger se consumaient en querelles
intestines ; le mérite personnel, qui plaçait un chef heureux à la tête de ses
égaux, lui facilitait les moyens d’étendre sa tyrannie sur les villes voisines,
et de réclamer un rang ; parmi les tyrans [3719] qui opprimèrent la Bretagne après la dissolution du gouvernement romain. 3°
L’Église bretonne devait être composée de trente ou quarante évêques [3720] et d’un nombre
proportionné du clergé inférieur ; et le défaut de richesses (car il parait que
le clergé breton était pauvre) [3721] devait les engager à mériter l’estime publique par l’exemple de leurs vertus.
L’intérêt et l’inclination des ecclésiastiques tendaient à maintenir la paix et
à réunir les différents partis. Ils répandaient souvent à ce sujet des leçons
salutaires dans leurs instructions publiques, et les synodes des évêques
étaient les seuls conseils qui pussent prétendre à l’autorité d’une assemblée
nationale. Ces assemblées libres, où, les princes et les magistrats siégeaient
indistinctement avec les évêques, débattaient probablement les importantes
affaires de l’État aussi bien que celles de l’Église. On y conciliait les
différends, on contractait des alliances, on imposait des contributions, et
l’on faisait souvent des projets sages qui étaient quelquefois, suivis de
l’exécution. Il y a lieu de croire que dans les dangers pressants, les Bretons,
d’un accord unanime se choisissaient un pendragon ou dictateur. Ces
soins pastoraux, si dignes du caractère épiscopal, étaient à la vérité
quelquefois suspendus par le zèle et la superstition, tandis que le clergé de
la Bretagne, travaillait sans interruption à déraciner l’hérésie de Pélage ;
qu’il abhorrait et qu’il considérait comme la bonté particulière de la nation [3722] .
    Il est assez remarquable, ou plutôt tout naturel, que la
révolte de la Bretagne et de l’Armorique ait introduit une apparence de liberté
dans les provinces soumises de la Gaule. Dans un édit [3723] rempli des plus
fortes assurances de l’affection paternelle, dont la plupart des princes
emploient le langage sans en connaître le sentiment, l’empereur Honorius
déclara l’intention de convoquer tous les ans une assemblée des sept
provinces , dénomination particulièrement appliquée à l’Aquitaine et à
l’ancienne Narbonnaise, d’où les arts utiles et agréables de l’Italie avaient
fait disparaître depuis longtemps la grossièreté sauvage des Celtes, leurs
premiers habitants [3724] .
Arles, le siège du gouvernement comme celui du commerce, fut choisie pour le
lieu de l’assemblée, qui tenait régulièrement ses séances, tous les ans, durant
vingt-huit jours, depuis le 15 août jusqu’au 13 septembre. Elle était composée
du préfet du prétoire des Gaules, de sept goudronneries de provinces, un
consulaire et six présidents, des magistrats et peut-être des évêques d’environ
soixante villes, et d’un nombre suffisant, mais indéterminé des plus
considérables et des plus opulents propriétaires des terres, qu’on pouvait
raisonnablement regarder comme les représentants de leur nation. Ils étaient
autorisés à interpréter et communiquer les lois glu souverain ; à exposer les
griefs et les demandes de leurs constituais, à modérer ou à répartir également
les impôts et à délibérer sur tous les objets d’intérêt local ou national qui
pouvaient tendre à

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