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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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maintenir la paix et la prospérité des sept provinces. Si
cette institution, qui accordait aux peuples une influence sur leur
gouvernement, eût été universellement établie par Trajan ou par les Antonins,
des semences de sagesse et de vertu publique auraient pu germer et se
multiplier dans l’empire romain ; les privilèges des sujets auraient soutenu le
trône des monarques, l’intervention des assemblées représentatives aurait
arrêté à un certain point ou corrigé les abus d’une administration arbitraire,
et des citoyens libres auraient défendu leur patrie avec courage contre
l’invasion d’un ennemi étranger. Sans la généreuse et bénigne influence de la
liberté l’empire romain fût demeuré peut-être toujours invincible ; ou si sa
trop vaste étendue et l’instabilité des, choses humaines se fussent opposées à
la conservation de son ensemble, ses parties séparées auraient pu conserver
leur indépendance et leur vigueur ; mais, dans la caducité de l’empire, lorsque
tout principe de vie était épuisé, ce remède tardif et partiel devenait
incapable de produire des effets importants ou salutaires. L’empereur Honorius
s’étonna de la répugnance avec laquelle les provinces, acceptaient un privilège
qu’elles auraient dû solliciter ; il fut obligé d’imposer une amende de trois
et même de cinq livres pesant d’or aux représentants qui s’absenteraient de
l’assemblée et il paraît qu’ils regardèrent ce présent imaginaire d’une constitution
libre, comme la dernière et la plus cruelle insulte de leurs oppresseurs.

CHAPITRE XXXII
Arcadius empereur d’Orient. Administration et disgrâce d’Eutrope. Révolte de
Gainas. Persécution de saint Jean Chrysostome. Théodose II empereur d’Orient.
Sa sœur Pulchérie. Sa femme Eudoxie. Guerre de Perse et partage de l’Arménie.
    LE partage du monde romain, entre les fils de Théodose
peut-être regardé comme l’époque de l’établissement de l’empire d’Orient, qui,
depuis le règne d’Arcadius jusqu’à la prise de Constantinople, subsista mille
cinquante-huit ans dans un état de décadence perpétuelle et prématurée. Le
souverain de cet empire prit et conserva obstinément le titre vain et bientôt
illusoire d’empereur des Romains ; et les surnoms héréditaires de CÉSAR et d’AUGUSTE
continuèrent à le désigner comme le successeur légitime de ces hommes les
premiers des hommes, et qui avaient régné sur la première des nations. Le
palais de Constantinople égalait ou surpassait peut-être ceux de la Perse en
magnificence ; et saint Chrysostome [3725] ,
dans ses éloquents sermons, célèbre, tout en le blâmant, le luxe pompeux qui
signala le règne d’Arcadius. L’empereur , dit-il, porte sur sa tête ou
un diadème ou une couronne d’or enrichie de pierres précieuses d’une valeur
inestimable. Ces ornements et les vêtements teints en pourpre sont réservés à
sa personne sacrée. Ses robes de soie sont ornées d’une broderie d’or qui
représente des dragons. Son trône est d’or massif ; il ne paraît en public
qu’environné de ses courtisans, de ses gardes et de ses serviteurs. Leurs
lances, leurs boucliers, leurs cuirasses, les brides et les harnais de leurs
chevaux sont d’or, ou en ont au moins l’apparence. La brillante et large bosse
d’or qui s’élève au centre de leur bouclier est entourée de plus petites bosses
qui représentent la forme d’un œil humain. Les deux mules attelées au char de
l’empereur sont parfaitement blanches et toutes couvertes d’or. Le char d’or
pur et massif excite l’admiration des spectateurs ; ils contemplent les rideaux
de pourpre, la blancheur des tapis, le volume des diamants, et les plaqués d’or
qui jettent l’éclat le plus vif lorsqu’elles sont agitées par le mouvement du
char. Les portraits de l’empereur sont blancs sur un fond bleu. Le monarque est
représenté assis sur son trône avec ses armes, ses chevaux et ses gardes à ses
côtés, et ses ennemis vaincus, enchaînés à ses pieds . Les successeurs de
Constantin fixèrent leur résidence dans la ville impériale- qu’il avait
construite sur les frontières de l’Europe et de l’Asie. Inaccessibles aux
menaces de leurs ennemis, et peut-être aux plaintes de leurs sujets, ils
recevaient, selon les différents vents, les diverses productions, tribut de
tous les climats ; et les fortifications de leur capitale bravèrent, durant une
suite de siècles, toutes

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