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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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collecte
des taxes, Majorien rétablit la juridiction ordinaire des magistrats
provinciaux, et, supprima les commissions extraordinaires établies au nom de
l’empereur ou de ses préfets du prétoire. Les domestiques favoris qui
obtenaient cette autorité illégale, se conduisaient avec arrogance, et
imposaient arbitrairement. Ils affectaient de mépriser les tribunaux
subalternes, et n’étaient point contents si leurs profits ne montaient au
double de la somme qu’ils daignaient remettre dans le trésor. Le fait suivant
paraîtrait peut-être incroyable. Si le législateur ne l’attestait lui-même. Ils
exigeaient tout le paiement en or ; mais ils refusaient la monnaie courante de
l’empire ; et n’acceptaient que les anciennes pièces marquées du nom de
Faustine ou des Antonins. Les particuliers qui n’avaient point de ces médailles
devenues rares, avaient recours à l’expédient de composer avec leurs avides
persécuteurs ; ou s’ils réussissaient à s’en procurer, leur imposition se
trouvait doublée, par le poids et la valeur de la monnaie des anciens temps [4032] . 3° On doit ,
dit l’empereur, considérer les communautés municipales, que les anciens
appelaient, avec raison, de petits sénats ; comme l’âme des villes et le nerf
de la république ; et cependant elles ont été tellement opprimées par
l’injustice des magistrats et par la vénalité des collecteurs, que la plupart
de leurs membres, renonçant à leur dignité et à leur pays, ont cherché un asile
obscur dans des provinces éloignées .  Il les presse, il leur ordonne même
de revenir dans leurs villes ; mais il fait cesser les vexations qui les
avaient contraintes d’abandonner les fonctions municipales. Majorien les charge
de la levée des tributs sous l’autorité des magistrats provinciaux, et au lieu
d’être garants de toute la somme imposée sur le district, ils doivent seulement
donner une liste exacte des paiements qu’ils ont reçus, et de ceux des
contribuables qui n’ont pas, satisfait à leur part de l’imposition. 4° Majorien
n’ignorait point que ces communautés n’étaient que trop disposées à se venger
des injustices et des vexations qu’on leur avait fait souffrir ; et il rétablit
l’ancien office de défenseur des villes. Il exhorte le peuple à choisir,
dans une assemblée libre et générale, un citoyen d’une prudente et d’une
intégrité reconnues, qui ait la fermeté de défendre ses privilèges, de
représenter ses sujets de plainte, de protéger les pauvres c tyrannie des
riches, et, d’informer l’empereur des abus qui se commettent sous la sanction
de son nom et de son autorité.
    Le spectateur qui contemple tristement les ruines des
édifices de l’ancienne Rome, est tenté d’accuser les Goths et les Vandales d’un
dégât qu’ils n’ont eu ni le temps, ni le pouvoir, ni peut-être le désir
d’exécuter. Les fureurs de la guerre ont bien pu renverser quelques tours ;
mais, la destruction qui mina les fondements de tant de solides édifices,
s’opéra lentement et sourdement durant une période de dix siècles. Le goût
noble et éclairé de Majorien réprima sévèrement, pour un temps, ces motifs
d’intérêt qui, après lui, travaillèrent sans honte et sans obstacle à la
dégradation de Rome. Dans sa décadence une partie de ses monuments publics
avaient beaucoup perdu de leur prix et de leur utilité. Le cirque et les
amphithéâtres subsistaient encore, mais on donnait rarement des spectacles. Les
temples qui avaient échappé au zèle des chrétiens, n’étaient plus habités ni
par les dieux, ni par les hommes ; et les faibles restes du peuple romain se
perdirent dans l’espace immense des bains et des portiques. Les vastes
bibliothèques et les salles d’audience devenaient inutiles à une génération
indolente qui laissait rarement troubler son repos par l’étude ou les affaires.
Les monuments de la grandeur impériale ou consulaire n’étaient plus révérés
comme la gloire de la capitale ; on ne les estimait que comme une mine
inépuisable de matériaux, moins chers et plus commodes que ceux qu’il aurait
fallu tirer d’une carrière éloignée. De continuelles requêtes adressées aux
magistrats de Rome, en obtenaient sans peine la permission de tirer des
édifices publics les pierres et la brique nécessaires, disait-on, pour quelques
ouvrages indispensables ; la plus légère réparation servait d’occasion ou de
prétexte pour

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