Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
ressentiment ou la crainte ait eu part à ses nouvelles
persécutions ; peut-être la superstition ou un respect apparent pour ses
ministres en fut-il la source. L’oracle d’Apollon, consulté par Dioclétien ne
rendit point de réponse, et dit que les Hommes justes l’empêchaient de parler.
Constantin, qui assistait à la cérémonie, affirme avec serment qu’interrogé sur
ces hommes, le grand-prêtre nomma les chrétiens. L’empereur saisit avidement cette
réponse, et tira contre des innocents un glaive destiné à punir des coupables :
il rendit sur le champ de sanglants édits, écrits, si je puis me servir de
cette expression, avec un poignard ; et il ordonna aux juges d’employer toute
leur adresse à inventer de nouveaux supplices . Eusèbe, Vie de Constantin , II, c. 51 ( Note de l’Éditeur ).
[1741] Voyez Mosheim, p. 938. Le texte d’Eusèbe montre
clairement que les gouverneurs, dont les pouvoirs avaient été augmentés et non
pas restreints par les nouvelles lois pouvaient punir de mort les chrétiens les
plus opiniâtres, pour donner un exemple à leurs frères.
[1742] Saint-Athanase, p. 833, ap. Tillemont., Mém.
ecclés ., t. V, part. I, p. 90.
[1743] Eusèbe, VIII, c. 13 ; Lactance, de Mort. pers .,
c. 15. Selon Dodwell ( Dissert. Cyprian ., XI, 75) ces deux auteurs ne
s’accordent point l’un avec l’autre. Mais le premier parlé évidemment de
Constance au rang de César, et le second du même prince au rang d’Auguste.
[1744] Datien est cité dans les inscriptions de Gruter, pour
avoir déterminé les limites respectives des territoires de Pax Julia et
d’ Ébora , villes situées toutes les deux dans la partie méridionale de la
Lusitanie. Si l’on fait réflexion que ces deux places sont dans le voisinage du
cap Saint-Vincent, on sera porte à croire que le célèbre diacre et martyr de ce
nom n’était point de Saragosse ni de Valence, comme l’ont prétendu Prudence et
quelques autres (voyez l’histoire pompeuse de ses souffrances dans les Mémoires de Tillemont, t. V, part. 2, p. 52, 85). Quelques critiques pensent que le
département de Constance, comme César, ne renfermait pas l’Espagne, et que
cette province demeura sous la juridiction immédiate de Maximien.
[1745] Eusèbe, VIII, c. 11 ; Gruter, Inscript ., 1171,
n° 18. Rufin s’est trompé sur l’emploi d’Adauctus aussi bien que sur le lieu de
son martyre.
[1746] Nous pouvons y ajouter les principaux eunuques,
Dorothée, Gorgonius et André, qui, accompagnant la personne de Dioclétien,
possédaient sa faveur, et gouvernaient sa maison (voyez plus haut). Lactance
parle de leur mort : Potentissimi
eunicchi necati per quos palatium et ipse ante constabat ( De Mort. pers. , c. 15). Et Eusèbe ne nous
laisse aucun doute en nommant Dorothée et les autres gardiens des appartements
impériaux, qui, bien
que comblés par l’empereur des prérogatives les plus honorables, chéris comme
ses fils, aimèrent mieux souffrir pour la cause de la foi toutes sortes
d’opprobres, de malheurs et la mort la plus cruelle, que de conserver la gloire
et les délices du siècle . Hist.
ecclés ., VIII, c. 6 ( Note de l’Éditeur ).
[1747] Rien n’est moins vrai, et le passage d’Eusèbe auquel
l’historien renvoie le lecteur en est la preuve. Maxence , dit Eusèbe, qui s’empara du pouvoir en Italie, feignit d’abord d’être
chrétien ( xαθυπεxρινατο )
pour gagner la faveur du peuple à Rome ; il ordonna à ses ministres de cesser
de persécuter les chrétiens, affectant une hypocrite piété, afin de paraître
plus doux que ses prédécesseurs ; mais ses actions prouvèrent dans la suite
qu’il était tout autre qu’on ne l’avait d’abord espéré . ( Hist. ecclés ., VIII, c. 14). Eusèbe ajoute
que Maxence était allié avec Maximin, qui persécuta les chrétiens, et il les
appelle frères en scélératesse ( αδελφοι
την xαxιαν ). Il attribué les maux, que le peuple, eut a souffrir sous le règne de
ces deux empereurs à la persécution qu’ils excitèrent contre les chrétiens.
Enfin, le titre même de ce chapitre : De la Conduite des ennemis de la
religion ( περι
τον τροπου των
της ευσεβειας
εχθρων ),
indique clairement ce que fut Maxence ( Note de l’Éditeur ).
[1748] Eusèbe, VIII, c. 14. Mais comme Maxence fut vaincu
par Constantin, il entrait dans les vues de Lactance de placer sa mort parmi
celles des persécuteurs.
[1749] On peut voir
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