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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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Peu de jours avant sa mort il publia un écrit fort
étendu de tolérance, dans lequel il impute toute la rigueur que les chrétiens
ont éprouvée aux gouverneurs et aux juges, qui n’avaient pas bien compris ses
intentions. Voyez l’Édit dans Eusèbe, IX, c. 10.
    [1760] La critique historique ne consiste pas à rejeter
indistinctement tous les faits qui ne s’accordent pas avec un système
particulier, comme le fait Gibbon dans ce chapitre, où il ne consent qu’à la
dernière extrémité à croire à un martyre. Il faut peser les autorités, et non
les exclure de l’examen ; or, les historiens païens justifient en plusieurs
endroits les détails que nous ont transmis les historiens de l’Église sur les
tourments endurés par les chrétiens. Celsus reproche aux chrétiens de tenir
leurs assemblées en secret à cause de la crainte que leur inspirent les
châtiments ; car, quand vous êtes saisis, leur dit-il, vous êtes traînés au
supplice, et, avant d’être mis à mort, vous avez à souffrir toutes sortes de
tourments (Origène, cont. Cels ., l. I, II, VI et VIII, passim).
Libanius, le panégyriste de Julien, dit en parlant des chrétiens : Ceux qui suivaient une religion
corrompue étaient dans de continuelles appréhensions ; ils craignaient que
Julien n’inventât des tourments encore plus raffinés que ceux auxquels, ils
étaient exposés auparavant, comme d’être mutilés, brûlés vifs, etc., car les
empereurs avaient exercé contre eux toutes ces cruautés, Libanii parentalis in Julian ., ap. Fab.
Bibi. Græc ., v. 9 , n° 58, p. 283 ( Note de l’Éditeur ).
    [1761] Telle est l’induction que l’on peut tirer
naturellement des deux passages remarquables dans Eusèbe, VIII, c. 2, et de
Mort. Palest ., c. 12. La prudence de l’historien a exposé son caractère au
blâme et au soupçon. Personne n’ignorait qu’il avait été mis lui-même en
prison, et l’on insinuait qu’il avait acheté sa liberté par quelques lâches
complaisances. On lui en fit des reproches durant sa vie, et même en sa
présence, au concile de Tyr. Voyez Tillemont, Mém. ecclés ., t. VIII,
part. I, p. 67.
    [1762] La relation ancienne, et peut-être authentique, des
souffrances de Tarachus et de ses compagnons ( Act. sincer ., Ruinart, p.
419-448) est remplie d’expressions fortes, dictées par le ressentiment et par
le mépris, et qui ne pouvaient manquer d’irriter le magistrat. La conduire
d’Ædesius envers Hiéroclès préfet d’Égypte fut encore plus extraordinaire : λογοις
τε xαι εργοις
τον διxαστην...
περιβαλων . Eusèbe, de Mart.
Palest ., c. 5.
    Les actes de Tarachus et de ses compagnons ne
renferment rien qui paraisse dicté par un sentiment outré. C’est la faute des
persécuteurs, s’ils prennent pour du mépris la fermeté de ceux qu’ils
persécutent : Quel est votre nom ? demanda à Tarachus le président
Maxime, — Je suis
chrétien . — Qu’on lui brise la mâchoire . (Ruinart, p. 460) Probus, son compagnon, fut amené.
A la même question, il fit la même réponse : Je suis chrétien, et je m’appelle Probus . On lui ordonna de sacrifier pour obtenir des
honneurs de son prince, et l’amitié de Maxime. A ce prix, je ne désire ni les
honneurs du prince ni votre amitié .
Après avoir souffert les plus cruelles tortures, il fut jeté dans les fers, et
le juge défendit que l’on prit soin de ses plaies : sanguine tuo impleta est terra , (Ruinart, p. 462). Andronicus parut le troisième. Il
répondit avec la même fermeté à l’ordre de sacrifier. Le juge, pour le tromper,
lui dit que ses frères avaient eu cette complaisance. Malheureux , reprit-il, pourquoi
me tromper par des mensonges ? Et ils
furent enfin livrés aux bêtes. En opposant la conduite du juge à celle des
martyrs, oserait-on trouver dans les réponses de ceux-ci quelque chose,
d’inconvenant ou d’exagéré ? Le peuple même qui assistait au jugement fut moins
doux et moins respectueux. L’injustice de Maxime le révolta tellement, que
lorsque les martyrs parurent dans l’amphithéâtre, l’effroi s’empara de tous les
cœurs, et le peuple murmurait, disant : Juge inique, qui as jugé de la sorte ! Plusieurs quittèrent le spectacle, et s’en allèrent
en murmurant contre Maxime et parlant de lui avec mépris. Ruinart, p. 488 ( Note
de l’Éditeur ).
    [1763] A peine les autorités supérieures en furent-elles
informées, que le président de la province, homme dur et

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