Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
d’avoir mis
des bornes à la tyrannie des eunuques, déplore les malheurs dont ils ont été la
cause sous d’autres règnes. Huc accedit quod eunuchos nec in consiliis, nec
in ministeriis habuit, qui soli principes perdunt, dam cosmore gentium aut
regum Persarum volunt vivere ; qui à populo etiam amicissimum semovent ; qui
internuncii sunt, aliud quum respondetur referentes ; claudentes principem
suum, et agentes ante omnia, ne quid sciat .
[2082] Xénophon ( Cyropœdia , l. VIII, p. 540) a
détaillé les motifs spécieux qui engagèrent Cyrus à confier la garde de sa
personne à des eunuques. Il avait remarqué que la même mutilation, pratiquée
sur les animaux, les rendait plus dociles, sans diminuer leur force ou même
leur courage et il s’imagina qu’une espèce bâtarde, séparée de tout le reste du
genre humain, serait plus inviolablement attachée à son bienfaiteur. Mais une
longue expérience a démenti le jugement de Cyrus. Il peut se trouver quelques
exemples bien rares d’eunuques qui se sont distingués par leur talent, par leur
valeur et par leur fidélité ; mais, en examinant l’histoire générale de la
Perse, de l’Inde et de la Chine, on remarque que la puissance des eunuques
annonçait toujours le déclin et la chute de chaque dynastie.
[2083] Voyez Ammien Marcellin, l. XXI, c. 16, l. XXII, c. 4.
Tout le cours de cette histoire impartiale sert à justifier les invectives de
Mamertin, de Libanius et de Julien lui-même, qui ont déclamé contre les vices
de la cour de Constance.
[2084] Aurelius-Victor blâme la négligence que son souverain
a mise dans le choix de ses gouverneurs de provinces et dés généraux de ses
armées, et finit son histoire par une observation très hardie, qu’il est moins
dangereux, sous un règne faible, d’attaquer la personne du monarque que celle
de ses ministres.
Uti verum absolvant brevi, ut imperatore ipso clarius
ita apparitorum plerisque mages atrox nihil .
[2085] Apud quem (si vere dici debeat) multum Constantius
potuit . Ammien, l. XVIII, c. 4.
[2086] Saint Grégoire de Nazianze ( orat . 3, p. 90) reproche
à l’apostat son ingratitude pour Marc, évêque d’Aréthuse qui avait aidé à lui
sauver la vie ; et nous apprenons, quoique d’une autorité moins respectable
(Tillemont, Hist. des Emper ., t. IV, p. 916) que Julien fut caché dans
le sanctuaire d’une église.
[2087] L’histoire la plus authentique de l’éducation et des
aventures de Julien, est contenue dans une épître ou manifeste qu’il adressa
lui-même au sénat et au peuple d’Athènes. Libanius ( orat. parentalis ) du
côté des païens, et Socrate (l. III, c. 1) du côté des chrétiens, ont conservé
différentes circonstances fort intéressantes.
[2088] Relativement à la promotion de Gallus, voyez Idatius,
Zozime et les deux Victor. Selon, Philosforgius (l. IV, c. 1), Théophile,
évêque arien, fut témoin, et en quelque façon garant de cet engagement
solennel. Il soutint ce caractère avec fermeté ; mais Tillemont ( Hist. des
Emper. , t. IV p. 1120) croit qu’il n’est point du tout probable qu’un
hérétique ait eu de si grandes vertus.
[2089] Gallus et Julien n’étaient pas fils de la même mère.
Leur père, Julius Constantius, avait eu Gallus de sa première femme, nommée
Galla ; Julien était le fils de Basilina, qu’il avait épousée en secondes
noces. Tillemont, Hist. des Emper ., vie de Constantin , art. 3. ( Note
de l’Éditeur .)
[2090] Julien eut d’abord la liberté de suivre ses études à
Constantinople ; mais la réputation qu’il acquit excita bientôt l’inquiétude de
Constance, et on conseilla au jeune prince de se retirer dans les contrées
moins en vue de l’Ionie ou de la Bithynie.
[2091] Voyez Julien, ad. S.P.Q.A., p. 271 ; saint
Jérôme, in Chron . ; Aurelius-Victor ; Eutrope, X, 14. Je copierai les
expressions littérales d’Eutrope, qui a écrit son abrégé environ quinze ans
après la mort de Gallus, lorsqu’il n’existait plus aucun motif de louer ou de
blâmer son caractère : Multis incivilibus gestis Gallus cæsar... Vir naturâ
ferox, et ad tyrcannidem pronior, si suo jure imperare licuisset .
[2092] Megœra quidem mortalis, inflammatrix sœvientis
assidua, humani cruoris avida , etc. Ammien Marcellin, l. XIV, c. 1. La
sincérité d’Ammien ne lui aurait pas permis de déguiser les faits ou les
caractères ; mais son goût, pour les ornements ambitieux du style lui a fait
souvent hasarder des
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