Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
expressions d’une véhémence outrée.
[2093] Il se nommait Clematius d’Alexandrie, et tout son
crime fut de ne pas vouloir satisfaire, les désirs de sa belle-mère, qui
sollicita sa mort par un dépit amoureux. Ammien, l. XIV, c. 1.
[2094] Voyez dans Ammien (liv. XIV, ch. 1, p. 7) un ample
détail des cruautés de Gallus. Son frère Julien (p. 272) insinue qu’il s’était
formé secrètement une conspiration contre lui ; et Zozime nomme (l. II, p. 135)
les personnages qui avaient conspiré : un ministre d’un rang distingué, et deux
agents obscurs qui voulaient faire fortune.
[2095] Zonare, t. II, l. XIII, p. 17, 18. Les assassins
avaient séduit un grand nombre de légionnaires ; mais leur dessein fut
découvert et révélé par une vieille femme dans la cabane de laquelle ils
s’étaient retirés.
[2096] Dans le texte d’Ammien, nous lisons, asper quidem,
sed ad lenitatem propensior ; ce qui constitue une phrase contradictoire et
ridicule. A l’aide d’un vieux manuscrit, Valois a rectifié première de ces
fautes, et nous apercevons un rayon de lumière par la substitution du mot vafer .
Si nous hasardons de changer lenitatem en levitatem , cette
mutation d’une seule lettre rend tout le passage clair et conséquent.
[2097] Au lieu d’être obligé de puiser çà et là dans des
fragments imparfaits, nous avons à présent le secours de l’histoire suivie
d’Ammien ; et nous pouvons renvoyer aux septième et neuvième chapitres de son
quatorzième livre. Cependant Philostargius, quoiqu’un peu partial en faveur de
Gallus, ne doit pas être tout à fait rejeté.
[2098] Elle avait près de son mari ; mais elle mourut en
route de la fièvre, dans une petite ville de Bithynie, nommée Cœnum
Gallicanum .
[2099] Les légions thébaines, qui étaient en quartier à
Andrinople, envoyèrent une députation à Gallus pour lui offrir leurs services.
Ammien, XIV, c. 11. La Notitia (s. 6, 20, 38, édit. Labb.) fait mention
de trois légions portant le nom de légions thébaines. Le zèle de M. de Voltaire
pour la description d’une légende méprisable, quoique célèbre, l’a engagé à
nier, sûr les plus faibles autorités, l’existence d’une légion thébaine dans
les armées romaines. Voyez les Œuvres de Voltaire , t. V, p. 114, édit.
in-4°.
[2100] Voyez le récit complet du voyage et de la mort de
Gallus dans Ammien (XIV, c. 1), Julien se plaint que son frère a été exécuté
sans avoir été jugé. Il tâche de justifier, ou, du moins d’excuser les
vengeances cruelles qu’il avait exercées contre ses ennemis ; mais il semble
convenir qu’on aurait pu le priver de la pourpre avec justice.
[2101] Philostorgius, t. IV, c. 1 ; Zonare, XIII, t. II,. p.
19. Mais le premier était partial en faveur d’un monarque arien, et l’autre
transcrivait sans choix et sans discernement tout ce qu’il trouvait dans les
écrits des anciens.
[2102] Voyez Ammien Marcellin, XV, c. 1 ; 3, 8. Julien
lui-même, dans son épître aux Athéniens, fait un tableau frappant de son propre
danger et de ses sentiments. Il montre cependant un penchant exagérer ce qu’il
a souffert, en insinuant, quoiqu’en termes obscurs, que ses malheurs durèrent
plus d’une année ; ce qu’il est impossible de concilier avec la vérité de la
chronologie.
[2103] Julien à peint les crimes et les malheurs de la
famille de Constantin dans une fable allégorique, bien imaginée, et rendue avec
grâce. Elle se trouve à la fin de la septième harangue, d’où elle a été
détachée et traduite par l’abbé de La Bletterie, Vie de Jovien , tome II,
p. 385-408.
[2104] Elle était née à Thessalonique en Macédoine, d’une
famille noble, fille et sœur de consuls. Elle épousa l’empereur dans l’année
352, dans un temps de faction. Les historiens de tous les partis ont rendu
justice à son mérite. Voyez les témoignages rassemblés par Tillemont, Hist.
des Empereurs , t. IV, p. 750-754.
[2105] Libanius et saint Grégoire de Nazianze ont épuisé
l’art, et la force de leur éloquence, pour représenter Julien comme le premier
des héros ou le plus odieux des tyrans. Saint Grégoire fut son condisciple à
Athènes, et les symptômes de la future perversité de l’apostat qu’il décrit
d’une manière si tragique, se réduisent à quelques imperfections corporelles et
à quelques singularités dans ses manières et dans sa façon de parler. Il
proteste cependant qu’il prévit dès ce temps là tous les
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