Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
de
l’histoire. 1° Le blé était mûr lorsque Sapor entra dans la Mésopotamie : cum
jam stipula flavente turgerent . Cette circonstance dans la latitude d’Alep,
nous rejetterait au mois d’avril ou de mai. Voyez les Observations de Harmer
sur l’Écrit ., V, I, p. 41 ; les Voyages de Shaw , p. 305, édit in-4°.
2° Les progrès de Sapor furent arrêtés par le débordement de l’Euphrate, qui
arrive ordinairement dans les mois de juillet ou d’août. Pline, Hist. nat .,
V, 21 ; Viaggi di Pietro della Valle , tome I, p. 696. 3° Quand Sapor se
fut rendu maître d’Amida, après un siége de soixante-treize jours, l’automne
était fort avancé. Autumno prœcipiti hœdorumque improbo sidere exorto .
Pour concilier ces contradictions frappantes, il faut supposer quelque délai du
roi de Perse, quelques inexactitudes de l’historien, ou quelque désordre
extraordinaire dans les saisons.
[2136] Ammien (XX, 6, 7) fait le récit de ces siéges.
[2137] Pour l’identité de Virtha et de Técrit, voyez
d’Anville, Géographie ancienne , t. II, p. 201. Pour le siége de ce
château par Timur-Bec ou Tamerlan ; voyez Cherefeddin, III, c. 33. Le biographe
persan exagère le mérite et la difficulté de cette expédition, qui délivra les
caravanes de Bagdad d’une troupe formidable de voleurs.
[2138] Ammien (XVIII, 5, 6 ; XIX, 3, XX, 2) parle du mérite
et de la disgrâce d’Ursicinus avec les détails et les sentiments de fidélité
qui conviennent à un soldat relativement à son général. On peut le soupçonner
d’un peu de partialité ; mais au total son récit paraît probable et conséquent.
[2139] Ammien, XX, 11 : Omisso vano incepto, hiematurus
Antiochiœ redit in Syriam œrumnosam, perpessus et ulcerum sed et atrocia,
diuque deflenda . C’est ainsi que Jacques Gronovius a rétabli un passage
obscur ; et il pense que cette seule correction aurait mérité une nouvelle
édition de son auteur, dont on peut à présent deviner le sens. J’espérais
trouver quelques nouveaux éclaircissements dans les recherches récentes du
savant Ernesti. (Leipzig, 1773).
[2140] On peut trouver dans les ouvrages de Julien lui-même
( orat. ad S. P. Q. Athen ., p. 277) le tableau des ravages des Germains
et de la détresse des Gaules. Dans Ammien, XV, 11 ; Libanius, orat. 10 ;
Zozime, III, p. 140 ; Sozomène, III, c. 1.
[2141] Ammien (XVI, 8). Ce nom semble dérivé des Toxandri de Pline, et on le trouve fréquemment répété dans les histoires du moyen âge.
La Toxandrie était un pays de bois et de marais, qui s’étendait depuis les
environs de Tongres jusqu’au confluent du Vahal et du Rhin. Voyez Valois, Notit.
Galliar ., p. 558.
[2142] Le paradoxe du père Daniel, qui prétendait que les
Francs n’avaient jamais obtenu d’établissement fixe sur ce côté-ci du Rhin
avant le règne de Clovis, est réfuté très savamment, et avec beaucoup de bon
sens, par M. Biet, qui a démontré, par une longue suite d’autorités, que les
Francs ont possédé sans interruption la Toxandrie pendant cent trente ans avant
l’avènement de Clovis. La dissertation de M. Biet a été couronnée par
l’académie de Soissons, en 1736, et semble avoir été préférée avec justice au
discours de son célèbre concurrent, l’abbé Le Bœuf, antiquaire dont le nom
exprime assez heureusement le genre de talent.
[2143] La vie privée de Julien dans la Gaule et la
discipline sévère à laquelle il s’assujettit, sont rapportées par Julien
lui-même et par Ammien (XVI, 5), qui professe une grande estime pour cette
conduite, que Julien affecte de tourner en ridicule ( Misopogon , p. 240),
et qui effectivement, dans un prince de la maison de Constantin, avait droit de
surprendre le monde.
[2144] Aderat latine quoque disserenti sufficiens sermo .
Ammien, XVI, 5. Mais Julien, élevé dans les écoles de la Grèce, ne regarda
jamais le langage des Romains que comme un idiome vulgaire et étranger, dont
seulement il pourrait être obligé de se servir en certaines occasions.
[2145] Nous ignorons la place qu’occupait alors cet
excellent ministre, à qui Julien donna depuis la préfecture de la Gaule.
L’esprit soupçonneux de l’empereur l’engagea tôt à rappeler Salluste ; et nous
avons encore un discours fait avec sensibilité, quoique d’une manière
pédantesque (p. 240-252), dans lequel Julien déplore la perte d’un ami si
précieux, auquel il se reconnaît redevable de sa réputation. Voyez La
Bletterie,
Weitere Kostenlose Bücher