Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
étaient des cloaques et des égouts,
les autres servaient à recéler les immenses trésors que Crassus avait pillés cent
vingt ans avant la guerre des Juifs, et qui sans doute avaient été remplacés
depuis. Le temple fut détruit l’an 70 de J.-C. ; les tentatives de Julien pour
le rétablir, et le fait rapporté par Ammien, coïncident avec l’an 363 ; il
s’était donc écoulé entre ces deux époques un intervalle d’environ trois cents
ans, pendant lequel les souterrains, obstrués par les décombres, avaient dû se
remplir d’air inflammable ( * ) : les ouvriers employés par Julien
arrivèrent en creusant dans les souterraine du temple : on dut prendre des
torches pour les visiter ; des flammes subites repoussèrent ceux qui
approchaient, des détonations se firent entendre, et le phénomène se renouvela
chaque fois que l’on pénétra dans de nouvelles cavité. Cette explication est
confirmée par le récit que fait Josèphe d’un événement à peu près semblable. Le
roi Hérode avait entendu dire que d’immenses trésors avaient été cachés dans le
tombeau de David ; il y descendit de nuit avec quelques hommes de confiance :
il ne trouva dans un premier souterrain que des joyaux et des habits ; mais
avant voulu pénétrer dans un second souterrain fermé depuis longtemps, il fut
repoussé, dès qu’il l’ouvrit, par des flammes qui tuèrent deux de ceux qui
l’accompagnaient. ( Antiq. jud ., XVI, 7, 1.) Comme il n’y avait pas ici
lieu à miracle, on peut regarder ce fait même comme une nouvelle preuve de la
vérité de celui que rapportent Ammien et les écrivains contemporains. ( Note
de l’Éditeur ).
( * ) C’est un fait devenu aujourd’hui populaire,
que lorsqu’on ouvre des souterrains fermés depuis longtemps, il arrive de deux
choses l’une : ou les flambeaux s’éteignent et les hommes tombent d’abord
évanouis et bientôt morts ; ou, si l’air est inflammable, on voit voltiger
autour de la lampe une petite flamme, qui s’étend et se multiplie jusqu’à ce
que l’incendie devienne général, soit suivi d’une détonation, et tue ceux qui
se trouvent là.
[2649] Le docteur Lardner est peut-être le seul de tous les
critiques chrétiens qui ose douter de la vérité de ce célèbre miracle ( Jewish
and Heathen Tertimonies , vol. IV, p. 47-71). Le silence de saint Jérôme
ferait soupçonner que la même histoire, célébrée au loin, était méprisée sur
les lieux.
[2650] Saint Grégoire de Nazianze, Orat . 3, p. 81.
Cette loi fut confirmée par l’usage invariable de Julien lui-même. Warburton
observe avec justesse (p. 35) que les platoniciens croyaient à la vertu
mystérieuse des mots, et que l’aversion de Julien pour le nom de Christ pouvait
être un effet de la superstition, aussi bien que de son mépris.
[2651] Fragment de Julien, p. 288. Il tourne en
ridicule la μπρια
Γαλιλαιων ( Epist . 7),
et il perd tellement de vue les principes de la tolérance, que dans la lettre
quarante-deux il désire ακοντας
ιασθαι .
[2652] Ου γαρ μοι
θεμις εστι
κομιζεμεν η
ελεαιρειν
Ανδρας, οι
κε θεοισιν
απεχθωντ’
αθανατοισιν .
Ces deux vers, dont Julien a perverti le sens i la
manière d’un vrai fanatique (Epist. 49), sont tirés des discours d’Eole, au
moment où il refuse d’accorder encore des vents à Ulysse. ( Odyssée , X,
73.) Libanius ( Orat. parent ., c. 59, p. 286) entreprend de justifier une
conduite si partiale ; et, dans cette apologie, l’esprit de persécution perce à
travers le masque de la bonne foi.
[2653] L’existence de ces lois relatives au clergé nous est
attestée par quelques mots de Julien lui-même ( Epist . 52), par les
déclamations vagues de saint Grégoire ( Orat . 3, p. 86, 87), et par les
assertions positives de Sozomène, l. V, c. 5.
[2654] Inclemens .... perenni obruendum silentio .
Ammien, XXI, 10 ; XXV, 5.
[2655] On peut comparer l’édit qui subsiste encore dans les Epîtres
de Julien (42) avec les vagues invectives de saint Grégoire ( Orat . 3, p.
96). Tillemont ( Mém. ecclés ., t. VII, p. 1291-1297) a indiqué les
différences qui semblent se trouver sur ce point entre les anciens et les
modernes : il est facile de les accorder. On avait fait aux chrétiens la
défense directe de donner des leçons ; et on leur avait défendu indirectement de s’instruire, puisqu’ils ne voulaient pas fréquenter les écoles des
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