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Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Titel: Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Émile Bréhier
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accident peut, au contraire, ne pas appartenir au sujet.
    Les Topiques, dans leurs applications pratiques, donnent les moyens d ’ éprouver dans laquelle de ces classes rentre un attribut donné  ; par exemple un attribut ne sera reconnu comme un genre du sujet que si l ’ on vérifie qu ’ il appartient à toutes les espèces comprises sous le sujet, que tout ce qui appartient au sujet lui appartient aussi (livre IV, chap. premier). Ce sont, on le voit, des règles permettant de discuter si une attribution admise par le répondant est valide, si ce qu ’ il a posé comme genre n ’ est pas plutôt un propre, etc., mais non pas du tout de découvrir de pareilles attributions  [235] . Tel est le caractère des célèbres règles de la définition données dans les Topiques  ; la dialectique est incapable de répondre à la question qu ’ est-ce que  ? Car les seules questions admises sont celles auxquelles on peut répondre par oui ou non  : incapable d ’ établir une définition, elle peut passer à l ’ épreuve une définition proposée, en cherchant par exemple si la définition convient exclusivement au défini, si on n ’ y a pas subrepticement introduit le propre à coté du genre prochain et de la différence spécifique, si l ’ on n ’ a pas utilisé des termes homonymes ou métaphoriques comme faisaient ceux qui ne définissent que par comparaison  [236] .
    C ’ est la pratique de ces discussions qui conduit Aristote à p.176 poser trois problèmes qui vont dominer sa logique  : celui de la conversion des propositions, celui des catégories, celui des opposés. Le premier est amené par l ’ usage spontané qu ’ on fait dans la discussion des propositions réciproques de celles que l ’ on a fait admettre par le répondant  ; si, par exemple, on a admis que tout plaisir est un bien, on sera incité à considérer comme accordé que tout bien est un plaisir. Or une pareille réciprocité n ’ est possible que si l ’ attribut appartient exclusivement au sujet, c ’ est-à-dire est un de ses propres ou bien la formule de sa définition  ; mais, dans le cas général, comme l ’ attribut peut appartenir à des termes qui ne sont pas dans le sujet, l ’ universelle affirmative se convertit en particulière. En revanche l ’ universelle négative et la particulière négative ne changent pas en se convertissant.
    Le second problème, celui des catégories, est aussi posé pour les besoins de la discussion  [237] . Les dix catégories sont les divers sens que peuvent prendre les termes (sujets ou attributs) : ils peuvent indiquer soit une substance (homme, cheval), soit quand, soit où se trouve un être (adverbes et compléments de lieu et de temps), soit la qualité d ’ une chose (adjectifs qualificatifs), soit à quoi elle est relative (double, moitié), soit sa situation (il est assis, ou couché), soit sa possession (il a des souliers ou des armes), soit son action (il coupe ou brûle), soit sa passion (il est coupé ou brûlé). Bien que ce classement s ’ aide de l ’ analyse du langage, il ne s ’ y réduit pas entièrement, puisque, par exemple la forme linguistique substantif blancheur peut désigner une qualité et non une substance. Ces distinctions sont plutôt nées de la dialectique. Il ne suffit pas, pour que la discussion soit claire, de savoir si un attribut est genre, différence, espèce, propre ou accident  ; il faut encore savoir dans laquelle des dix catégories il rentre  ; car si un terme est un genre, et si ce genre est par exemple une qualité (couleur), sa p.177 différence et ses espèces devront être aussi des qualités  [238] . Précaution d ’ autant plus nécessaire qu ’ un même mot peut avoir plusieurs sens, dont chacun appartient à une catégorie différente  ; le terme bon par exemple, peut entrer dans la catégorie du produire (le remède qui produit la santé), ou de la qualité (vertueux), ou du temps (la bonne occasion), ou de la quantité (la bonne mesure). C ’ est dans certains cas, grâce aux catégories, que le dialecticien pourra conserver la distinction du propre et de l ’ accident  ; si je suis seul assis dans une société, bien que être assis soit, en lui-même, un accident, il devient un propre relativement aux assistants et tant que dure leur réunion  [239] .
    Le problème des oppositions est par excellence celui de la dialectique platonicienne. Pour qu ’ une discussion soit même possible (puisque tout

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