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Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Titel: Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Émile Bréhier
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et, grâce à cette hiérarchie logique, réunion de deux d ’ entre eux par le troisième. Mais c ’ est un «  syllogisme faible  » , incapable de conclure avec nécessité, puisqu ’ il ne donne aucun moyen de découvrir dans laquelle des deux espèces, mortel ou immortel, il faut placer l ’ homme, et puisque, d ’ autre part, il fait du moyen animal un genre plus étendu que l ’ attribut mortel  [244] . Mais gardons l ’ idée de cette hiérarchie logique, et supposons qu ’ il y ait « trois termes qui soient les uns aux autres dans un rapport tel que le dernier (mineur) soit dans tout le moyen et que le moyen soit dans tout le premier (majeur)  [245] » . Il en résultera un « syllogisme des extrêmes  » . Si A est affirmé de tout B (majeure), et B de tout (ou de quelque) C (mineure), A est p.180 nécessairement affirmé de tout (ou de quelque) C. De même si A est nié de tout B, et B affirmé de tout (ou de quelque) C, A est nié de tout (ou de quelque) C. Tel est le syllogisme parfait (première figure) qui tire immédiatement ses conclusions de l ’ inspection de la hiérarchie logique entre A, B et C. Remarquons aussi que les concepts hiérarchisés ne sont pas assujettis, comme dans la division platonicienne, à être pris dans la quiddité du sujet de la conclusion  ; ils peuvent être aussi des propres et des accidents, pourvu qu ’ ils satisfassent aux conditions indiquées.
    Entre les trois termes, une autre hiérarchie logique que celle qui est indiquée rendrait-elle possible le syllogisme   des extrêmes  ? Oui, certes  ; et il n ’ est pas nécessaire que le moyen soit compris dans le majeur et comprenne le mineur. Si, par exemple, le moyen est affirmé de tout le majeur (majeure) et nié de tout le mineur (mineure), il s ’ ensuit que le majeur est nié de tout le mineur (deuxième figure). Syllogisme, mais syllogisme imparfait, parce qu ’ il ne repose pas sur l ’ inspection immédiate de la hiérarchie des termes. Il faudra donc le démontrer, c ’ est-à-dire le réduite à un syllogisme de la première figure. Cette démonstration s ’ opère en convertissant la mineure  ; étant une négative universelle (le moyen est nié de tout le mineur), elle se convertit en une négative universelle (le mineur est nié de tout le moyen), et le syllogisme se trouvé ainsi appartenir à la première figure (deuxième mode). Cette démonstration, qui peut servir d ’ exemple à celle des trois autres modes, est évidemment commandée par le désir de retrouver au fond de tout syllogisme un même rapport conceptuel qui place le moyen entre les deux extrêmes.
    Il y a encore syllogisme dans le cas où le majeur et le mineur appartiennent l ’ un et l ’ autre à tout le moyen  ; car on est en droit de conclure que le mineur appartient quelquefois au majeur (troisième figure). Dans ce cas, la hiérarchie est inverse de celle de la figure précédente, puisque le moyen est plus général et que le majeur et que le mineur. Il sera aisé de transformer p.181 ce syllogisme imparfait en un syllogisme parfait, en convertissant la majeure qui, étant une affirmative universelle, se convertit en particulière affirmative, et devient  : le moyen appartient à une partie du majeur. On rétablit ainsi la hiérarchie des concepts qui a donné naissance au syllogisme  [246] .
    Dans la division platonicienne, comme l ’ attribut exprimait la quiddité du sujet, les propositions étaient toujours nécessaires. Dès que l’on s ’ affranchit de cette condition, il n ’ est aucune raison de croire qu ’ il n ’ y a syllogisme qu ’ avec des prémisses nécessaires. Les propositions peuvent être seulement contingentes et possibles, ou bien énoncer une vérité de fait, mais qui n ’ est point nécessaire. Telles sont les trois modalités que peuvent présenter les propositions. D ’ où un nouveau problème  : celui de déterminer la modalité de la conclusion dans chacune des trois figures, lorsque la modalité des prémisses est connue. Sauf dans le cas du syllogisme à prémisses nécessaires de la première figure, où l ’ on voit immédiatement que la conclusion est nécessaire, Aristote démontre la modalité de la conclusion dans tous les cas possibles, en se servant soit de la conversion soit de la réduction à l ’ absurde  [247] .
    Ce mécanisme compliqué du syllogisme est bien issu de la dialectique  : les conclusions sont en effet les problèmes à

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