Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle
un mur : l’Islam fortement installé au Levant, que, dès 1282, des Génois, les Vivaldi, veulent contourner par des expéditions autour de l’Afrique. Entreprises qui échouent, trop considérables pour de si petits États… Mais l’idée se perpétue…
Le partage du monde et le commence triangulaire, XV e - XVIII e siècle
Source : D’après l’Atlas Hachette, Histoire de l’humanité, © Hachette, 1992.
Et le Portugal en hérite, que la prise de Ceuta, en 1415, met sur les routes de l’Afrique. Le pays est stimulé par l’action de Henri le Navigateur (1394-1460) et par les exploits de Barthélemy Diaz qui atteint le cap des Tempêtes en 1487. Au reste, entre Gênes et Lisbonne, Florence et les Flandres, les échanges sont multiples, le transfert des plantations sucrières, par exemple, tout comme certaines inventions nautiques, étant le fait d’Italiens.
Ce qui assure un avantage à Lisbonne, c’est qu’à côté d’une bourgeoisie récemment développée il existe une noblesse terrienne prête à fournir pour le commandement des places fortes ou la mise en valeur des concessions d’outre-mer les cadres nécessaires. Ni Gênes ni Venise ne disposaient de cette noblesse de service.
L A RIVALITÉ HISPANO - PORTUGAISE
Dès les premières découvertes, la rivalité entre le Portugal et la Castille manqua de dégénérer en conflit. Le Portugal s’était réservé le monopole du commerce d’Afrique noire au traité d’Alcaçovas, signé avec l’Espagne en 1479 ; et la construction du fort de Sao Jorge da Mina, en 1481, dont tous les éléments furent transportés depuis Lisbonne, fut la confirmation de ce monopole. Mais, après 1492, le succès des Castillans en Amérique conduisit au réaménagement d’un autre monopole reconnu aux Portugais dans l’Atlantique, du temps de Calixte III Borgia en 1456. La Papauté était alors le seul État disposant d’une autorité « mondiale ». Ce fut ainsi le pape Alexandre VI Borgia, neveu par adoption de Calixte III, et qui était d’origine espagnole, qui, par la bulle Inter Caetera , définit les zones d’influence entre les deux pays et accorda àl’Espagne les terres situées à 100 lieues à l’ouest de la dernière des îles Açores, « terres fermes et îles découvertes ou à découvrir vers l’Inde et vers toute autre part ». Devant les réclamations du Portugal, la ligne de démarcation fut repoussée de 170 lieues à l’ouest par le traité de Tordesillas (7 juin 1494). Jules II devait en confirmer les termes en 1506.
A cette date, les Portugais paraissent être les grands vainqueurs de la lutte pour la domination des routes, car ils ont à la fois atteint l’Inde par le cap de Bonne-Espérance et ruiné la domination des navigateurs arabes dans l’océan Indien. La gloire d’Albuquerque dépasse celle de Christophe Colomb, car les épices et l’or s’annoncent plus abondants en Orient qu’en Occident. C’est pour briser le monopole portugais que Charles, roi de Castille (le futur Charles V), signe avec Fernao de Magalhaes (Magellan) une convention lui donnant les moyens d’atteindre l’Inde par l’ouest, c’est-à-dire par le cap Horn et les Moluques (1519).
Mais, déjà, l’Amérique avait procuré aux Espagnols ses trésors et, bien que les Portugais aient de leur côté atteint le Brésil, la prépondérance de l’Espagne, unifiée depuis 1492, s’y affirmait sans équivoque.
En Amérique, la rivalité de l’Espagne et du Portugal n’avait pas pris fin avec l’organisation de leurs deux empires, aux XVI e et XVII e siècles. Le Portugal réussit à récupérer les territoires du Saint-Sacrement en 1763. La guerre fit rage en 1774, et, après les traités de Saint-Ildefonse (1777) et de Pareto (1778), le Portugal récupéra l’île Sainte-Catherine mais perdit Fernando Po, en Guinée, que l’Espagne a conservé jusqu’au XX e siècle. Aux Amériques, il perdit à nouveau les territoires du Saint-Sacrement, mais il récupéra les territoires que la Papauté avait soustraits aux États, ces 7 Reducciones de l’Uruguay d’où sont bientôt chassés les jésuites.
Fiers de leur grandeur passée, amoindrie par l’Espagne puis par les Pays-Bas, les Portugais s’arc-boutent sur le Brésil, Timor et Goa, en Inde, dont le territoire s’agrandit, et, plus encore, ultérieurement, sur l’Afrique.
L A RIVALITÉ H OLLANDE - P ORTUGAL
La rivalité hispano-portugaise se perpétua
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