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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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servir d’introduction à l’étude de la société japonaise, ou plus exactement de la société des classes dirigeantes, à l’époque de la domination Fujiwara, soit entre 950 et 1150, bien qu’à la fin de cette période le clan fût déjà nettement sur le déclin.
    Les principaux journaux du genre et de l’époque sont :
    Le Shöyüki, journal de Fujiwara Sanesuke, ministre de la Droite ( udaijin), homme dont Murasaki Shikibu parle favorablement. Il couvre la période 957-1023.
    Le Gonki, journal de Fujiwara Yukinari, grand conseiller ( dainagon ), couvrant la période 991-1017.
    Le Sakeiki, journal de Minamoto Tsuneyori, administrateur de la Gauche (sadaiben ), couvrant la période 1016-1035.
    Le Shunki, journal de Fujiwara Sukefusa, membre du Conseil ( sangi), ouvrage fragmentaire couvrant la période 1028-1042.
    Le Chüyüki, journal de Fujiwara Munetada, ministre de la Droite ( udaijin ), couvrant la période 1087-1131.
    Le Sankaiki, journal de Fujiwara Tadachika, ministre d’État qui mourut en 1195 âgé de soixante-cinq ans. Il couvre la période 1151-1194.
    Le Gyokuyô (ou Gyokkai), journal très détaillé tenu par le régent Fujiwara Kanezane. Celui-ci entra à la cour en 1158, soit après la suprématie incontestée des Fujiwara. Mais il atteignit un rang et des fonctions élevés et assista régulièrement à toutes les discussions du palais. Il n’était pas dans les bonnes grâces du puissant empereur cloîtré Go-Shirakawa In, et ne faisait donc pas partie de ses conseillers intimes, pas plus évidemment que de ceux des chefs du clan Taira, qui dominèrent la scène politique de 1156 à leur chute, en 1185. C’était toutefois un excellent observateur, très franc dans ses propos. Son journal est probablement la plus précieuse source de renseignements uniques touchant la politique du xne siècle. Il est écrit avec beaucoup de soin et de détails, et dans son édition courante, il compte 2139 pages. L’auteur prend toujours soin de distinguer les faits des on-dit, en sorte que son ouvrage permet de vérifier le sérieux des chroniques et des romans contemporains, souvent de parti pris et hautement fantaisistes. Il assista aux événements marquants de 1163 à 1200, et il relate d’intéressantes conversations avec ses collègues et amis, ainsi que ses transactions avec Yoritomo après la chute des Taira.
    Le Taiki, autre journal volumineux, tenu par l’infortuné Yorinaga, qui perdit la vie dans la rébellion, ou plutôt le coup d’État manqué, de 1156. Il couvre essentiellement les années 1142-1155, mais d’importantes parties en ont été perdues. Il donne une image extrêmement détaillée et intéressante de la vie d’un homme remarquable en position d’autorité, et éclaire les normes du savoir et des convictions religieuses.
    Il existe d’autres ouvrages de cette espèce, mais ceux qu’on vient de citer donnent une bonne idée de ce genre littéraire peut-être unique, et sont révélateurs d’un phénomène social intéressant. Il s’agit presque sans exception de chroniques minutieuses tenues au jour le jour par des fonctionnaires de haut rang, qui traitent essentiellement des affaires de la cour, qu’elles soient d’ordre administratif, social ou rituel. Une lecture hâtive donne l’impression qu’elles accordent par trop d’importance aux questions de cérémonial. Dans le Shöyüki se trouvent décrits une rencontre de lutte, un concours de poésie, les prières pour les récoltes et la façon correcte de rédiger un document. Le Gonki s’occupe largement de l’étiquette et des cérémonies. Le Chüyüki traite des règles concernant les vêtements de cour, le déroulement des courses de chevaux dans le cadre des fêtes religieuses, la préséance en matière de fonctions officielles, et autres questions similaires. Le Sakeiki relate enfin certaines cérémonies religieuses. Mais, en les examinant de plus près, on constate que ces œuvres contiennent maints renseignements historiques de valeur. Leurs auteurs n’ont certes pas le sens de l’histoire. Ils racontent les choses avec soin, mais sans aucune espèce de principe directeur, en sorte que toute information prend la même importance. Ils rapportent néanmoins des conversations et des discussions d’actualité dont ils ont eux-mêmes été les témoins ou que des amis leur ont racontées. Les idées générales sont laissées de côté, et les actes administratifs ou les événements politiques

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