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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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groupe auquel la corporation était attachée.
    Pour le clan, la famille ou la personne qui en était maître, une corporation constituait en réalité une forme importante de propriété et une source permanente de richesse, surtout quand elle s’occupait de fabriquer un produit de valeur ou que ses membres étaient spécialisés dans une profession essentielle. Les travailleurs agricoles formaient sans doute le type le plus courant de corporation, car sans hommes pour la travailler, la terre était une propriété inutile.
    Les chefs des grands clans (les uji no kami) n’étaient pas les seuls maîtres ou patrons de corporations. Maints petits propriétaires fonciers dirigeaient les associations que formaient leurs propres travailleurs, et il y avait de même des corporations qui jouissaient d’une large autonomie sous la conduite de leurs propres chefs héréditaires, descendant bien souvent d’un homme nommé par un ancien souverain. La famille Mononobe, par exemple, constituait une corporation – comme son nom l’indique, la corporation des armes. Lorsqu’une corporation avait une fonction particulièrement importante, son maître en titre pouvait rivaliser de puissance avec les chefs des plus grands clans territoriaux. De ce fait, il existait certaines contradictions entre les systèmes social et économique, et le développement parallèle de l’économie du pays et de certains groupements agricoles et industriels eut des conséquences trop complexes pour que l’on en discute ici. Mais la liste suivante des corporations ( tomo et be) peut donner une idée de l’ampleur de leurs ramifications. Notons que certaines d’entre elles, surtout celles exerçant leurs fonctions à la cour, avaient une portée nationale, tandis que d’autres n’étaient que des organisations locales. Ainsi, les Imbe (Imibe), les ritualistes de la cour, étaient établis au centre du gouvernement. S’il y avait des Imbe en province, ceux-ci n’étaient pas membres de cette famille, mais formaient des corps dépendants chargés de fournir des vêtements, de la nourriture et autres produits nécessaires aux ritualistes. En d’autres termes, il s’agissait de domaines campagnards dont l’Imbe métropolitain était propriétaire et tirait des revenus. Les corporations locales d’ouvriers remplissant certaines charges pour le propriétaire foncier auquel ils étaient attachés étaient d’un type tout différent.
    « Momoyaso no Tomo » donne une description générique de ces associations. Littéralement, l’expression veut dire « Cent quatre-vingts Corporations », mais il s’agit en fait d’un titre général englobant tous les groupes. Ceux-ci comprenaient notamment :
    les Imibe ritualistes               les Fubitobe scribes
    (Imbe) (abstinents)               les Osabe interprètes
    les Mononobe armuriers        les Urabe devins
    les Kumebe soldats               les Kataribe diseurs
    les Tanabe (ou Tabe) cultivateurs de riz        les Umakaibe palefreniers
    les Amabe pêcheurs               les Sakabe brasseurs (de vin de riz)
    les Oribe tisserands               les Yugebe fabricants d’arcs
    les Ayabe fabricants de brocart les Kajibe forgerons
    les Hasebe potiers               les Kibe bûcherons
    Il est clair que, ces occupations étant nécessaires à l’économie nationale, il devait y avoir une âpre compétition pour le contrôle des ressources les plus importantes. Les archives attestent que la maison impériale prenaient de vigoureuses mesures pour étendre son pouvoir en créant de nouvelles corporations de travailleurs agricoles et augmentant ainsi ses revenus, ou en nommant à la tête des corporations clés des hommes dont le soutien lui était acquis. Cependant, aussi disposés qu’ils le fussent à reconnaître la suprématie sacerdotale de l’empereur, les chefs de clan et autres grands propriétaires fonciers étaient les véritables maîtres de leurs domaines, dirigeaient leurs propres associations de travailleurs, et pouvaient compter sur la loyauté de tous les membres de leur clan, auxquels les unissait le lien du culte clanique.
    Ces chefs indépendants constituaient ainsi un obstacle important à la formation d’un État centralisé, et l’histoire des Ve et VIe siècles est en grande partie celle des luttes entre le souverain et les grands seigneurs, Omi et Muraji, dont l’ascendance

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