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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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dans l’ensemble, en tenant compte des circonstances dans lesquelles elles furent rédigées, nous pouvons croire ce qu’elles nous disent des événements après 600. La description qui suit est essentiellement fondée sur ces sources.
    Les noms des souverains des ivc et ve siècles et les dates approximatives de leurs règnes, tirées par conjecture des chroniques japonaises, sont les suivants :
    Ojin [270-310 ?]
    Nintoku 313-399
    Richû 400-405
    Hanshô 406-410
    Ingyô 411-453 
    Ankô 453-456
    Yûryaku 456-479
    Seinei 480-484
    Kensô 485-487
    Ninken 488-498
    Buretsu 498-506
     
    Lorsqu’on compare ces dates 5 avec les allusions faites au Japon dans les chroniques chinoises, il en ressort plusieurs contradictions. Il y a ainsi de bonnes raisons de situer la mort d’öjin beaucoup plus tard qu’en 310, ce qui conduit à ajouter quelques décennies aux dates ultérieures, ou à réduire la durée de certains règnes. La chose n’a pas grande importance. On notera que, sauf en ce qui concerne Nintoku et Ingyô, les périodes de règne sont souvent très courtes ; il ne paraît donc pas douteux que cette chronologie, tout inexacte qu’elle soit, reflète une situation dynastique instable et certaines manipulations de la part des chroniqueurs.
    Selon les chroniques, les seize souverains qui se succédèrent avant Nintoku vécurent entre 711 avant Jésus-Christ et 399 de notre ère, soit durant une période de 1110 ans. En plaçant si loin dans le temps le premier empereur, Jimmu, auquel on attribue l’expédition qui partit du Kyüshü pour fonder l’État du Yamato, les chroniqueurs ont été contraints de prêter à ces seize souverains une durée moyenne de vie de plus de cent ans. Cet expédient n’a rien d’unique dans l’historiographie ancienne, où tant de légendes doivent trouver leur place qu’il devient nécessaire soit d’allonger la vie, soit d’augmenter le nombre des personnages décrits. De toute évidence, non seulement la chronologie est inacceptable jusqu’en l’an 399, mais les faits relatés, tout en se rapportant à quelque chose qui s’est produit, appartiennent au domaine du mythe ou même de la fiction délibérée. Ainsi, cette partie du récit présente davantage d’intérêt pour l’histoire littéraire que pour l’histoire événementielle, et cette remarque est également valable, quoique à un degré moindre, pour a période suivante.
    Il y a plusieurs raisons à ce manque d’authenticité. D’abord, les chroniqueurs ne disposaient que de rares documents, et ils devaient se référer aux traditions orales qui conservaient des fragments de souvenirs, de légendes et de contes folkloriques provenant de sources diverses et fréquemment contradictoires. Ensuite, ces premiers essais en histoire nationale sont dus au pinceau enthousiaste mais novice de lettrés influencés par les classiques chinois et qui, par orgueil national, eurent soin de parer leur récit de maintes enjolivures. On ne saurait d’ailleurs les en blâmer, car leurs modèles chinois eux-mêmes étaient riches d’ornements et de franches inventions. En outre, ils n’avaient pas appris qu’un historien doit décrire l’événement comme il s’était réellement passé, « wie es eigentlich gewesen », disait Ranke, et ils se faisaient un devoir de ne pas simplement raconter les faits mais de les présenter de façon à magnifier la maison régnante et les institutions qui s’étaient développées sous son gouvernement.
    Les textes chinois mentionnant l’arrivée d’envoyés japonais fournissent certaines indications qui correspondent à la chronologie donnée par le Nihon-shoki. On y apprend qu’en 478 le « roi du Japon » adressa à la cour des empereurs Wei septentrionaux un mémoire où il se décrit comme le Maître suprême des Affaires militaires du Japon et de la Corée 6 . L’empereur chinois lui reconnaît ce titre, et le récit précise que ses quatre prédécesseurs avaient fait une demande similaire. Or l’année 478 se situe presque certainement sous l’empereur Yüryaku, dont le quatrième prédécesseur commença à régner en 400, ou peut-être avant. Ces dates coïncident avec la position que nous savons être celle du Japon en Corée après l’établissement de la base de Mimana, antérieur à 400. A partir de là, la chronologie du Nihon-shoki paraît donc plus ou moins exacte, et nous pouvons considérer que nous quittons l’époque des souverains légendaires

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