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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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directement sur l’homme et ses relations humaines les plus étroites, non sur une quelconque loi surnaturelle ou divine. Elles sont exprimées de façon très concrète dans les cinq relations humaines et leurs obligations correspondantes (entre père et fils, souverain et sujet, mari et femme, frères aîné et cadet, et entre amis)..  Cette importance donnée aux loyautés humaines était manifestement faitepour plaire à la société féodale du Japon d’alors et fournissait un code séculier uniforme permettant aux Tokugawa de maintenir l’ordre social dans an tous leurs domaines. »
    Il s’agit de toute évidence de principes de valeur pour l’État, même s’il est u-douteux qu’ils fussent compris hors des milieux lettrés, et il est peu probable qu’ils aient attiré l’attention des praticiens qui édifièrent le système administratif durant les deux décennies si actives précédant 1650 ; il faut en effet se rappeler que c’est peu après 1630 que les principaux organes du gouvernement furent mis en place par les anciens compagnons d’armes de 3 Ieyasu. Les grandes lignes de l’administration centrale avaient déjà été définies quelques années auparavant, peu après la chute d’Osaka. Sa tendance générale ne laissait aucun doute. C’était un gouvernement militaire placé è sous la conduite des dirigeants de l’autocratie féodale, et sa politique, conservatrice, visait essentiellement à maintenir son autorité sur les vassaux. Sa façon de traiter les problèmes intérieurs avait un caractère presque négatif, se limitant en général au maintien de l’ordre. Mais si le confucianisme, de l’école de Zhu Xi ou d’une autre, ne peut être considéré commel’inspiration du système de gouvernement établi au cours des premières décennies du XVIIe siècle, il ne fait aucun doute que la pensée confucianiste, sous une forme ou sous une autre, commença bientôt à dominer la vie intellectuelle de la classe dirigeante au Japon.
    Les progrès du néoconfucianisme comme doctrine quasi officielle au Japon peuvent être suivis à travers les activités de Hayashi Razan, qui en fut le principal agent. Né en 1587, il appartenait à la génération d’après Seika.. C’était un homme doué d’une folle énergie, un lecteur vorace et un auteur infatigable, fermement attaché au néoconfucianisme de Zhu Xi et violemment opposé au bouddhisme. Son opposition au bouddhisme ne progressa s. guère du vivant de Ieyasu, car il n’était pas de taille à se mesurer avec des hommes comme Tenkai ou Süden, tous deux lettrés subtils et accomplis. En fait, Razan se distinguait par l’étendue plutôt que par la profondeur de son savoir, et il manquait de méthode en matière d’argumentation ; mais il l’emportait sur la plupart de ses adversaires par le seul poids de son savoir.
    Sa capacité de travail était stupéfiante. Il écrivit de longs traités d’histoire et de littérature, en même temps qu’il s’employait à exposer dans le détail la philosophie confucianiste et le shintô national. Il était fait pour introduire un nouvel évangile, étant un propagandiste hors pair. Parmi ses principaux ouvrages, il faut citer le Honchô hennen-roku, chronologie de l’histoire nationale, et le Honchô tsugan, étude historique achevée par son fils. Le but de ces œuvres était de légitimer la position du shôgun en tant que représentant de l’empereur.
    Sa maison d’Edo, située sur la colline de Shinobugaoka, dans le quartier d’Ueno, devint un collège confucianiste doté d’une grande bibliothèque. Ainsi fut-il le fondateur d’une longue lignée de confucianistes officiels. Son fils Gahô (1618-1680) était un homme doué, mais à partir de son petit-fils Hôkô (1644-1732) le niveau d’érudition de la famille Hayashi déclina. Leur autorité était nominale, officiellement approuvée mais exercée seulement dans le domaine du cérémonial.
    Une opposition à l’école de Hayashi se manifesta dans différents secteurs, à commencer par d’importants fiefs, où des lettrés en résidence engagèrent des débats avec les confucianistes de la capitale. Leur attaque était dirigée non contre la philosophie que Razan et ses fils professaient, mais contre eux en tant qu’individus, parce qu’ils donnaient dans le compromis et évitaient les questions vitales. Parmi eux figuraient Nakae Tôju (1608-1648) et Yamazaki Ansai (1618-1682).
    Tôju mettait en doute la

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