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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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sous le nom de Bu-shidô. Sokô était conscient de la difficulté qu’il y a à combiner la discipline martiale et les arts civils, mais il avait le sentiment puissant que, pour éviter qu’ils sombrent progressivement dans l’inutilité, les samurai en tant que classe devaient trouver un moyen de servir l’État selon ses besoins.
    On se souvient que c’est dès avant 1650 que le gouvernement de Iemitsu commença de s’inquiéter sérieusement du problème des rônin. C’est en 1651 que fut découverte la grande conspiration des rônin, qui se préparait déjà depuis quelques années ; et il est clair que Yui Shôsetsu, son chef, bien qu’il ne fût pas né samurai, put trouver de l’aide dans bien des secteurs du fait que son soulèvement devait se faire en faveur des samurai sans emploi, classe dont s’inquiétait Yamaga Sokô. Yamaga Sokô, Kumazawa Banzan (deuxième par l’importance après Sokô comme défenseur de la cause des samurai) et Yui Shôsetsu étaient connus comme les « Trois Grands Rônin », surnom qui montre bien l’ampleur que revêtait alors le problème des rônin.
    Kumazawa Banzan commença sa carrière au service du daimyô d’Okayama, Ikeda Mitsumasa. Par la suite, il devint l’élève de Nakae Tôju, et, en 1647, après quelques années d’études, il rejoignit le domaine d’Ikeda dans la province de Bizen. Les réformes administratives qu’il y opéra attirèrent l’attention de personnes de haut rang dans la capitale du shôgun, et, pendant un certain temps, il fut très en faveur. Mais ses rivaux du fief d’Ikeda sapèrent sa position, et il finit par être obligé de démissionner.
    Un aspect intéressant de la carrière de Banzan dans le fief de Bizen est la nature même du travail auquel il consacra ses efforts. Il donna des conseils en matière de politique économique et mena à bien des entreprises d’adduction d’eau et de développement forestier. Il s’occupa en outre de l’éducation dans le fief, fondant l’école du clan d’Okayama, première de son espèce. Élevé en rang par Ikeda Mitsumasa, il jouissait de son succès lors d’une visite à Edo lorsqu’il éveilla les soupçons de Sakai Tadakatsu, tairô de l’époque, parce que son nom était synonyme de réforme. Il devint clair alors qu’il devait disparaître. Il démissionna en 1656 et partit pour Kyoto, mais, éveillant à nouveau les soupçons (à cause des liens étroits qu’il entretenait avec certains nobles de la cour qui suivaient son enseignement), il dut s’en aller et passa ensuite d’une lointaine retraite à l’autre. Il demeura suspect et vécut pratiquement en exil le restant de ses jours. Il mourut dans le Shimosa en 1691, dans le fief d’un daimyô sympathisant, Matsudaira Nobuyuki.
    Il est clair que Tadakatsu ne s’en prit pas à Banzan à cause de sa philosophie hétérodoxe. Ce qui le décida à agir, c’est que dans ses écrits (dont le plus connu est le Daigaku Wakumon 228 ) Banzan critiquait la politique du bakufu. Il prônait un adoucissement du système de présence alternée, afin de diminuer les dépenses qui incombaient aux daimyô ; il proposait que l’argent ainsi économisé soit utilisé à aider les rônin ; et il recommandait certaines réformes foncières introduites avec succès dans le fief d’Ikeda. Quoiqu’il n’attaquât pas ouvertement la doctrine officielle de Zhu Xi, il était ouvertement ostracisé par Hayashi Razan et son fils, qui, oubliant apparemment la leçon morale de leur propre école, le considéraient comme un hérétique.
    Si tant d’hommes de caractère et d’intelligence supérieurs critiquaient la philosophie officielle, c’est qu’elle avait de graves faiblesses. En fait, le nouveau confucianisme était intolérant et peu pratique. Il ne laissait aucune place au changement. Il donnait un appui théorique au système de gouvernement des Tokugawa, mais il ne pouvait se défendre contre les attaques, quand bien même les « Cinq relations » humaines restaient incontestées. On pourrait donc dire que son seul succès consistait à offrir une éthique acceptable à l’individu.
    Après les dissensions que nous venons de relater apparut une nouvelle tendance, loin des subtilités néo-confucianistes, fondée sur le confucianisme original des Analectes, libre de tout fatras métaphysique. Le chef de ce mouvement, qui était une réaction naturelle contre les querelles de chapelles, était un lettré remarquable

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